Ma Chanson Préférée

Chapitre 3

Exactement vingt minutes plus tard, elle m'a appelé pour me faire savoir qu'elle était devant l'hôtel. Unique. C'était génial.

Le problème était que je n'étais même pas à mi-chemin de la douche, alors j'ai dû lui demander de monter.

J'étais en train de mettre ma robe de soie quand j'ai entendu sept coups à la porte sous forme de musique. J'ai souri et j'ai couru pour y répondre, trébuchant presque sur la valise qui se trouve au milieu de la pièce. C'est marrant, je suis organisé, mais ma chambre était en désordre car je n'arrivais pas à trouver une tenue simple pour un... Petit déjeuner avec mon futur ami.

J'ai pris une profonde inspiration et j'ai ouvert la porte.

Pourquoi ai-je même pris une profonde inspiration ?

• Bonjour, Garcia !

Elle m'a regardé de haut en bas timidement puis m'a salué :

• Bonjour, Charlotte.

Eh bien, après avoir été analysé, qui devrait se sentir timide serait moi, non ? De toute façon...

• Entrez, s'il vous plaît - j'ai senti son doux parfum alors que je lui ai donné de la place pour passer devant moi dans la chambre. - Je vais juste mettre des vêtements et on peut y aller. N'hésitez pas.

Elle a discrètement observé mes sacs éparpillés dans la pièce et j'étais gêné d'être peut-être étiqueté comme un gâchis dans son esprit.

• Depuis combien de temps êtes-vous ici? m'a-t-il demandé quand j'ai disparu dans la salle de bain.

"Il y a une semaine," criai-je pour qu'elle puisse m'entendre. - Pourquoi? - Je suis sortie de la salle de bain toujours en hâte vêtue de mon chemisier.

• Je pensais, quand vous m'avez dit hier que vous séjourniez ici, que vous devriez louer un appartement au lieu de payer le prix d'une chambre d'hôtel.

• Oui... J'ai pensé à regarder, mais je n'ai pas encore eu le temps - dis-je en m'épinglant les cheveux en queue de cheval.

• Si vous le souhaitez, je peux vous présenter un de mes amis qui a un super appartement à louer. Ou nous pouvons en chercher d'autres. Ce que vous ne pouvez pas faire, c'est dépenser votre argent inutilement. Je sais que tu es une artiste et tout, mais cet endroit semble cher. » Je l'ai beaucoup regardée détourner le regard du mien. J'avais l'habitude de penser que les gens comme ça étaient soit faux, soit timides. J'ai la deuxième option. "Vous pouvez me dire si je m'immisce trop dans votre vie pour que j'arrête", a-t-elle poursuivi.

Depuis la nuit où je l'ai rencontrée, j'ai remarqué qu'elle pouvait parfois être mignonne sans faire beaucoup d'efforts.

• Non, Garcia, tu ne repousses pas les limites. Mais si cela se produit, je vous donnerai une bague. Elle évita à nouveau mon regard. - Alors... Oui, je vais voir l'appartement de ton ami.

Elle se dirigea vers la fenêtre et tira un peu les rideaux...

• Sortez-vous dans la rue comme ça ?

J'ai baissé les yeux et j'ai été surpris quand j'ai réalisé que je ne portais pas mon short. Ce n'est qu'alors que j'ai compris pourquoi elle ne me regardait pas.

• Non bien sûr que non! Je vais mettre un short tout de suite.

Qu'est-ce que c'était?! Elle va penser que je suis un pervers maintenant, pensai-je en courant vers la salle de bain.

***

Après l'incident, nous avons quitté l'hôtel et avons descendu le trottoir jusqu'à Starbucks. Elle semblait plutôt silencieuse en utilisant le style monosyllabique, les mains dans les deux poches. Mais les fossettes que son sourire produisait étaient toujours là parce que je faisais en sorte qu'elles apparaissent, surtout après la scène dans ma chambre. Je ne voulais pas que les choses deviennent gênantes entre nous alors que je venais juste de la rencontrer.

Après deux blocs nous sommes arrivés à notre destination. En ouvrant la porte, j'ai senti ce délicieux arôme de café, de fromage et de chocolat.

• Tu ressens ça, Garcia ? N'est-ce pas merveilleux ? J'adore cette odeur - dit-elle avec excitation. Je me sentais heureux parce que j'essayais d'avancer. Il fallait essayer, non ?

• Vous semblez amoureux de cet endroit - a-t-elle déclaré alors qu'elle cherchait un endroit pour que nous puissions nous asseoir.

• Je suis vraiment.

Garcia a laissé entendre qu'il connaissait très bien la vie d'artiste, car il s'assurait que nous étions assis loin des fenêtres et que je tournais le dos à l'entrée.

Alors que nous nous installions, un sympathique employé nous a remis le menu.

• Bonjour mes demoiselles. N'hésitez pas. N'importe quoi, appelle-moi.

J'ai attendu que le garçon parte pour lui poser une question, juste pour que le silence ne nous rende pas mal à l'aise.

• Quand avez-vous commencé à enregistrer votre film ?

• Il y a quelques semaines. Nous étions en train de finaliser le contrat avec les comédiens qui sont les voix off des personnages - elle a baissé le menu qui lui couvrait le visage et a posé ses avant-bras sur la table. - Savez-vous déjà ce que vous allez commander ?

• J'ai un doute.

• Moi non plus. J'ai tellement faim que je pourrais manger tous ces aliments ici sur les photos. Ils ont l'air si mignons... - et encore une fois, elle m'a fait me sentir détendu avec elle.

• Alors pourquoi ne le faisons-nous pas ?

Garcia leva les yeux rapidement et fronça les sourcils alors qu'il était surpris, mais sourit ensuite, secouant la tête d'un côté à l'autre.

• Ecoutez, nous pensons que nous connaissons vos artistes, mais au fond nous avons tellement tort... C'est une idée vraiment folle. C'est bien. Vraiment très bien. Je ne sais pas pour vous, mais je suis presque sûr que nous ne pourrons pas en manger la moitié.

Merveilleux! Son humeur s'améliorait et je me sentais puissant. La mienne n'était pas très bonne le matin non plus, cependant cette journée semblait être une journée spéciale.

Mais un terme m'a dérangé dans son discours, c'était quand elle a prononcé le mot 'artiste'.

Ce qui suit est. Nous tous - chanteurs, acteurs et autres - espérons trouver quelqu'un qui nous traite comme des gens normaux, qui va aux toilettes ou qui ramasse la saleté de son nez. Nous sommes divinisés par nos fans, mais j'imagine que même les dieux méritent leurs moments de détente et de repos. Je sais qu'elle n'est pas à blâmer, je le sais. Mais je voulais - et je veux toujours - avoir un ami qui me voit différemment. Je cherche une nouvelle vie à New York. Je veux laisser le passé derrière moi. Je serai toujours la Charlotte de Girls 'Generation, et loin de moi, je ne veux pas que mes fans se souviennent de moi de cette façon. J'ai juste besoin de faire une pause avec la Corée et mon passé.

• Garcia, je peux te demander quelque chose ? - Mon ton sérieux attira son attention, la faisant se redresser sur sa chaise.

• Dégager. Je veux dire, si c'est à ma portée...

• Je pense que ce sera. Je ne suis pas si impossible. » Elle haussa simplement les épaules comme si elle ne savait pas, et ne savait pas vraiment qui j'étais vraiment. - Veux tu être mon ami?

• Je... - Avant qu'elle ne puisse dire autre chose, je l'ai interrompue pour terminer ma réflexion.

• Je sais que nous nous sommes rencontrés hier… Et ce n'est pas une question que je pose normalement à mes fans. Peut-être que cela justifiait mon attitude - j'ai attendu qu'elle dissipe tout ce que j'ai dit pour que je puisse continuer. - Je ne te vois pas comme mon fan, même si je sais que tu l'es. Je ne te vois que comme Anne Garcia... malgré le peu de temps qu'on se connaît.

• Et vous voulez que je vous voie comme Stéphanie Gonzalez.

• Cette! Il y en a beaucoup qui… » Elle prit ma main sur la table et la serra légèrement. Je me suis senti surpris, mon cœur s'emballe étrangement. La chaleur de son toucher rendait mon souffle fou. Je ne savais pas comment continuer à parler. Et quand ses yeux ont rencontré les miens, il n'y avait rien d'autre autour, tout a simplement disparu.

• Vous n'avez pas besoin de me le dire. Apprenez à me connaître d'abord. Croyez-moi. Et puis tu pourras me dire toutes les choses qui t'ont empêché de me parler. Si tu me donnes l'opportunité d'être ton amie, je dois agir comme telle - comme si quelque chose l'avait réveillée de notre transe, elle retira rapidement sa main de la mienne. J'ai senti ma salive la plus épaisse couler dans ma gorge. « Nous ferions mieux de passer nos commandes », a suggéré Garcia et j'ai hoché la tête. Il n'y avait rien à faire ou à dire. Elle leva le bras pour appeler le serveur qui nous avait servi plus tôt.

• Alors, mesdames, que voulez-vous ?

Nous avons tous les deux ouvert la bouche en même temps, alors que nous nous arrêtions en même temps que nous réalisions ce qui allait se passer.

• Vous d'abord - elle a proposé.

• Non, s'il vous plaît.

Garcia a gentiment accepté.

Elle fixa le menu pendant un moment, tordant sa bouche d'un côté à l'autre. J'ai été amusé par sa façon de penser, mais j'ai préféré retenir mon rire. Je ne sais pas, mais j'avais le sentiment qu'elle serait gênée. Magnifiquement embarrassé.

• J'aurai un muffin au parmesan et un muffin à la banane et aux pépites de chocolat, un toast aux trois fromages et un cappuccino - elle a finalement commandé. J'ai essayé de cacher mon visage de surprise, mais ses yeux écarquillés de pur jeu m'ont pris en flagrant délit. - J'ai faim, Charlotte.

J'ai souri complètement heureux comme je ne l'avais pas ressenti depuis longtemps.

• Je voudrai la même chose - ai-je demandé, déterminé à accepter le défi tacite sans la quitter des yeux.

• Voulez-vous les muffins bientôt ?

• Non - nous répondons ensemble.

• D'accord - je ne pouvais entendre que sa voix, parce que j'étais tellement déterminé à admirer le signe sur sa joue inférieure droite que je n'ai même pas eu le temps de lever les yeux.

• Qu'est ce que tu regardes? - Elle m'a demandé en passant sa main sur son visage. - Vous êtes enduit de dentifrice ?

• Non - j'ai répondu entre mes rires. - Ce n'était rien.

• Humm... - Elle fixa sa serviette et fit à nouveau les mêmes gestes que lorsqu'elle regardait le menu.

• A quoi penses-tu?

Sa tête se redressa.

• Rien.

En fond sonore, on entendait le bruit de nombreuses conversations, des couverts heurtant l'assiette et un vilain enfant qui pleurait. Mais rien de tout cela n'a détourné mon attention d'elle, car la curiosité de savoir ce qui la dérangeait me tenait à elle.

• Garcia, tu me rends tendu parce que je suis tendu. Qu'est-ce que c'était? C'est ce que j'ai dit à propos du business des idoles et des fans ?

Elle pencha la tête sur le côté comme si elle se demandait si elle devait ou non me répondre.

• C'est... C'est en quelque sorte lié à ça.

• Alors ok. Peut demander.

• Demander quoi?

• Ce que vous avez pensé et que vous ne voulez pas me dire - Son corps s'est détendu alors que sa tête penchait dans l'autre sens.

• Ce ne sont que des curiosités de fans. Rien d'autre.

• Si ce n'est pas grave, pourquoi ne me demandez-vous pas ? Elle tendit la main par-dessus la table pour s'étirer.

• Parce que celle qui est devant moi maintenant est Stéphanie Gonzalez. Et… » Il a secoué son doigt et m'a interrompu quand j'ai commencé à répliquer. - Dans une autre occasion je pose les questions.

• Est-ce plus d'un ?

• Ouais... Mais n'ayez pas peur.

J'ai levé un sourcil interrogateur, car je sais que les questions des fans sont toujours effrayantes.

Je n'ai jamais oublié quand on nous a demandé à Girls 'Generation si nous regardions des vidéos pour adultes. Qu'est-ce que tu penses? Bien sûr, nous avons regardé. Nous sommes comme tout le monde. Le fait est que nous ne nous attendons jamais à ce que de telles questions soient posées - surtout dans une émission de télévision.

Nos commandes sont arrivées et ma faim a triplé rien que d'avoir senti bon.

Silencieusement, j'ai fermé les yeux et j'ai remercié Dieu pour ma nourriture. Quand je les ai ouverts, j'ai vu qu'elle n'avait pas touché à la nourriture et regardait vers la caissière. Je me racle la gorge pour attirer son attention.

• Je t'attendais... - Garcia n'a pas fini sa phrase. J'ai pensé, à travers son attitude, qu'elle n'était peut-être pas très religieuse. Ou tout simplement n'a pas ressenti le besoin de dire merci.

• Depuis combien de temps êtes-vous ici à New York ? ai-je demandé en ajoutant trois gouttes d'édulcorant à mon cappuccino.

• Il y a environ trois ans.

• Et est-il en train de prendre de l'importance ?

• Est-ce ce qu'il semble...

Sa réponse m'a fait m'interroger sur sa confiance en elle, si elle croyait vraiment en elle-même. Il y avait beaucoup de gens à cette fête qui avaient foi en ce que Garcia faisait, il n'était pas possible pour elle de penser qu'elle n'en était pas capable.

• Vous ne croyez pas que votre investissement aura un bon rendement ? - J'ai demandé avec la moitié de ma bouche pleine en mordant dans mon toast. Je savais qu'elle contribuait financièrement au film, m'avait dit Martin hier à la soirée.

• Je ne sais pas... Parfois, j'ai l'impression que ce n'est pas réel, vous savez. J'ai lutté toute ma vie pour arriver ici et travailler avec quelque chose que je déteste. Puis je suis devenu secrétaire de mon ex-patron arrogant. J'ai un diplôme en cinéma ! Quand dans la vie est-ce que je m'imaginerais être une motocycliste ?

J'ai failli m'étouffer avec son ancien rôle.

• Avez-vous déjà été une motocycliste ? - Comment une fille en apparence si délicate a-t-elle pu réussir à conduire une moto ?

• Oui, j'y suis déjà allé. Je déteste les motos, Charlotte. J'étais mort de peur juste en l'allumant. Pouvez-vous imaginer simplement marcher dans les rues? Mais j'ai dû faire demi-tour.

• Et pourquoi avez-vous accepté ?

Elle regarda pensivement son muffin au fromage, déjà mordu.

• C'était mon rêve d'être ici, Charlotte. En fait, c'est mon rêve. Je ferais presque n'importe quoi pour être ici et répéterais la même chose si nécessaire pour arriver là où je suis.

Wow... Je me suis souvenu de moi-même quand j'ai quitté ma ville natale et suis allé dans un autre pays sans même savoir parler leur langue. C'était d'autres coutumes, une autre culture. Mais j'y suis quand même allé parce que c'était mon rêve.

• Je vous comprends - je tenais sa main inoccupée sur la table, sentant à nouveau la chaleur réconfortante. Elle m'a regardé, mais je n'ai pas pu interpréter son expression.

• Vous savez quoi? Je secouai la tête en réponse en lui tenant la main. - Toi et moi avons dû traverser ça.

Et au fond de moi, je savais qu'elle avait raison. Je n'aurais rien fait de différent. Rien du tout.

***