XXI César Borgia Rentré dans sa chambre à coucher, César se jeta dans un fauteuil et laissa tomber sa tête dans ses deux mains. Toute sa pensée tourmentée, tortueuse et imprécise encore, se résuma dans ces mots qu’il murmura : – Il aime Primevère... Mais est-ce qu’elle l’aime ? César était une sorte de fauve. Il avait aimé souvent : mais à la façon des fauves. Il était le mâle qu’excite la vue d’une femelle qui passe : il prenait la femelle, et c’était tout. Jamais sa jalousie ne s’était éveillée au moment où ses sens au repos ne lui faisaient pas convoiter la femme. Or, pour la première fois, un sentiment « humain » naissait et se développait dans cette conscience de fauve. Pour la première fois, la possession de la femme convoitée ne lui apparaissait pas comme la complète satisfacti

