CHAPITRE 13
LE Lendemain MATIN
Léa franchit le seuil de la maison de Simone, ses talons cliquetant sur le parquet ciré du couloir. L’air était lourd, presque électrique, comme si chaque molécule vibrait du désir refoulé qui crépitait entre les murs. Elle referma doucement la porte derrière elle, inspirant profondément pour calmer les battements affolés de son cœur. Il est là. Elle le sentait. Cette certitude lui faisait frissonner, ses tétons durcissant sous le tissu léger de sa robe moulante, une petite robe noire qui épousait chaque courbe de son corps comme une seconde peau, comme si elle avait été choisie pour exciter, pour provoquer.
Et là, assis dans le fauteuil en cuir profond, les jambes écartées avec une nonchalance calculée, se trouvait Monsieur Laurent. Ses yeux sombres, presque noirs se levèrent vers elle dès qu’elle entra, et Léa sentit son souffle se bloquer dans sa gorge. Il ne sourit pas. Il n’en avait pas besoin. Son regard était déjà une caresse, une promesse, une menace. Il portait un pantalon en laine fine, moulant, qui ne laissait rien à l’imagination quant à l’effet qu’elle lui faisait. p****n, il b***e déjà.
— Tu es en retard, murmura-t-il, la voix rauque, comme s’il avait passé la journée à fumer des cigarettes en pensant à elle.
Léa avança d’un pas, les hanches oscillant avec une lenteur étudiée, chaque mouvement un appel silencieux.
— J’ai eu… des imprévus, répondit-elle, feignant l’innocence tout en laissant son regard glisser vers l’entrejambe de Laurent. Son sexe tendait le tissu, une bosse obscène, presque douloureuse à force d’être comprimée.
Il se leva d’un mouvement fluide, comme un prédateur qui se prépare à fondre sur sa proie. En deux enjambées, il combla la distance entre eux, et Léa sentit son parfum enveloppant bois, cuir, et cette note musquée qui lui rappelait lui, qui lui rappelait ce qu’il lui avait fait. Ses doigts effleurèrent sa taille, glissant sous le tissu de sa robe pour trouver sa peau nue, brûlante.
— Tu m’as manqué, dit-il contre ses lèvres, sans encore l’embrasser. J’ai repassé notre conversation en boucle. La façon dont tu m’as fait jouir comme un gamin en rut…
Un frisson parcourut l’échine de Léa. Elle aurait pu se laisser aller, s’abandonner à ses mains, à sa bouche, mais une pensée la retint. Simone. Le nom de son amie résonna dans son esprit comme un avertissement. Elle posa une main sur son torse, sentant les battements saccadés de son cœur sous sa paume.
— Pas maintenant, murmura-t-elle en reculant d’un pas, les joues en feu. On ne peut pas… pas ici.
Laurent grogna, une plainte sourde qui trahissait sa frustration. Ses doigts se crispèrent sur ses hanches, comme s’il luttaient contre l’envie de la plaquer contre le mur et de lui arracher sa robe d’un coup sec.
— Tu as raison, gronda-t-il, mais ses yeux disaient le contraire. p****n, Léa, quand tu es là, je ne pense plus qu’à une chose : te prendre. Te faire crier. Te remplir jusqu’à ce que tu ne saches plus où tu finis et où je commence.
Ses mots la frappèrent comme une gifle, humide et brûlante. Elle sentit son sexe se contracter, son slip déjà trempé. Il sait exactement quoi dire pour me rendre folle. Elle allait répondre, le défier peut-être, quand un bruit de pas léger résonna dans l’escalier.
— Papa ? Léa sursauta, son corps se raidissant instantanément. Simone.
Laurent se recula d’un bond, ajustant discrètement son pantalon pour masquer son érection monstrueuse, mais pas assez vite pour que Léa ne remarque pas la tache humide qui s’étendait sur le tissu. Il a pré-jouit. Juste en me regardant. Cette pensée la fit gémir intérieurement.
Simone apparut au bas des marches, vêtue d’une robe de chambre en soie ivoire qui moulait ses courbes généreuses. Son sourire était radieux, presque angélique, un contraste saisissant avec la scène torride qui venait de se jouer.
— Léa ! Enfin ! s’exclama-t-elle en s’avançant vers elle, les bras ouverts. Je commençais à me demander si tu allais te pointer.
Léa se força à sourire, sentant le rouge lui monter aux joues. Est-ce qu’elle a tout entendu ? Est-ce qu’elle a vu ? L’idée que Simone puisse deviner ce qui venait de se passer entre elle et son père la fit frissonner, un mélange de honte et d’excitation lui tordant les entrailles.
— Désolée, mentit-elle, la voix légèrement tremblante. J’ai été retenue.
Simone lui prit les mains, ses doigts frais contrastant avec la chaleur qui irradiait du corps de Léa.
— Peu importe, maintenant que tu es là, murmura-t-elle en la tirant doucement vers l’escalier. Viens, j’ai quelque chose à te montrer en haut.
Léa jeta un dernier regard à Laurent avant de se laisser guider. Ses yeux noirs, affamés étaient rivés sur elle, promettant une vengeance délicieuse pour cette frustration. Il va me faire payer ça. La pensée lui fit serrer les cuisses.
Elle monta les marches avec une lenteur calculée, chaque pas une torture. Elle sentait le regard de Laurent lui brûler les fesses, imaginait ses mains sur elle, sa bouche entre ses jambes, sa queue enfoncée en elle jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus penser, plus respirer, plus exister sans lui. p****n, j’ai envie de lui. Le désir était une douleur physique maintenant, un vide qui ne demander qu’à être comblé.
Arrivée en haut, Simone la lâcha enfin, et Léa s’immobilisa, le cœur battant à tout rompre. Le couloir était silencieux, presque trop silencieux. Elle entendait encore sa respiration haletante, le bruissement du tissu de sa robe contre ses cuisses tremblantes.
— Tout va bien ? demanda Simone, un sourcil levé, amusée.
Léa hocha la tête, incapable de trouver les mots. Non. Rien ne va. J’ai envie qu’on me b***e comme une chute. J’ai envie qu’on me fasse mal. J’ai envie qu’on me regarde faire. Pour que je puisse oublier cette f****e stage une fois de bon.
— Oui, murmura-t-elle enfin. C’est juste…
Chaud. Trop chaud. Danger.
Elle se tourna vers la fenêtre, voyant par réflexe la silhouette de Laurent en bas, toujours immobile, les yeux levés vers elle. Il me voit. Cette certitude lui fit un effet immédiat : ses tétons se dressèrent, durs comme des cailloux, et une nouvelle vague de chaleur inonda son entrejambe.
Simone ne remarqua rien. Ou peut-être feignait-elle de ne rien remarquer.
— Allez, viens, dit-elle en poussant doucement une porte entrouverte. J’ai préparé un petit quelque chose pour te détendre.
Léa la suivit, ses pensées en ébullition. Détendre ? Elle était tout sauf détendue. Elle était mouillée. Excité. À deux doigts de redescendre ces putains de marches et de s’agenouiller devant Laurent pour qu’il lui donne ce qu’elle méritait.
La pièce dans laquelle Simone l’entraînait était baignée d’une lumière tamisée, des bougies parfumées diffusant une odeur de vanille et de jasmin. Un grand lit à baldaquin trônait au centre, recouvert de soie noire. Comme sa robe. Léa déglutit difficilement.
— Assieds-toi, ordonna Simone d’une voix douce, mais où perçait une note qu’elle ne lui connaissait pas. Une note autoritaire.
— Léa, t’as encore cette tête de fille qui réfléchit trop, lança-t-elle en se tournant vers elle.
Léa esquissa un sourire maladroit.
— Je réfléchis pas… j’essaie juste de pas paniquer.
— C’est pour ton stage, hein ?
Léa soupira.
— Oui. J’ai cherché partout. Aucune entreprise ne veut encore prendre de stagiaires. Et le prof m’a dit que si je ne trouve pas d’ici vendredi, je perds ma validation.
Simone fronça les sourcils, puis posa son cahier et se leva d’un coup.
— Mais pourquoi tu te casses la tête comme ça ?
— Comment ça ?
— Ben… tu sais que mon père a plusieurs entreprises en ville. Il peut forcément t’aider.
Léa la regarda, surprise.
— Ton père ?
— Bah oui, répondit Simone en riant. C’est le patron le plus généreux que je connaisse. Il a toujours besoin de stagiaires en comptabilité, en plus.
Léa resta un instant silencieuse, incrédule. Elle n’y avait même pas pensé.
— Tu crois qu’il accepterait ?
— Tu rigoles ? s’exclama Simone avec un grand sourire. Il va te dire oui sans hésiter.
Léa sentit son cœur battre plus vite, un mélange de soulagement et d’émotion lui serrant la gorge.
— Vraiment ?
— Bien sûr. D’ailleurs, ajouta Simone en attrapant sa main, il est juste en bas. On va lui en parler maintenant !
— Maintenant ?
— Oui, tant qu’il est à la maison. Allez, viens !
Avant que Léa n’ait le temps de protester, Simone la tirait déjà hors de la chambre, l’entraînant dans le couloir avec son enthousiasme contagieux. Léa tentait de calmer le flot de pensées dans sa tête : l’idée d’aller parler à Monsieur Laurent, de le revoir, de lui demander un service… tout ça la rendait à la fois nerveuse et étrangement fébrile.
Elles descendirent les marches et trouvèrent Laurent dans le salon . Il leva les yeux en entendant leurs pas.
— Tiens, les filles, dit-il avec un sourire.
— Oui, papa, répondit Simone en s’approchant. Justement, on voulait te parler d’un truc important.
— Ah ? fit-il, intrigué. Je t’écoute.
Simone poussa doucement Léa du coude, l’invitant à parler, mais celle-ci rougit aussitôt et bafouilla :
— Euh… c’est-à-dire que… enfin…
Simone prit les devants, amusée.
— Léa cherche désespérément un lieu de stage pour valider son année. Et comme elle est en comptabilité, je me suis dit que tu pourrais peut-être l’aider.
Laurent releva légèrement les sourcils, visiblement surpris.
— Léa n’a pas encore trouvé de stage ?
— Non, répondit-elle timidement. J’ai essayé plusieurs endroits, mais tout est complet…
Il la fixa un instant, pensif, puis son expression s’adoucit.
— Et tu ne m’en as pas parlé ?
— Je… je ne voulais pas abuser, balbutia-t-elle.
Laurent esquissa un sourire franc.
— Abuser ? Allons donc. Léa, tu aurais simplement dû me le dire. Ce n’est absolument pas un problème.
Il posa ses papiers et se redressa dans le fauteuil.
— J’ai justement des places disponibles dans mes sociétés. Je crois qu’on peut accueillir une dizaine d’étudiants sans souci.
Léa resta bouche bée, incapable de répondre.
— Vous… vous êtes sérieux ?
— Évidemment. Et si ça t’arrange, je peux même te placer dans le service de comptabilité de mon entreprise principale. Ils cherchent justement quelqu’un pour la période du stage académique.
Simone tapa dans ses mains, ravie.
— Je te l’avais dit !
Léa sentit un sourire éclore malgré elle.
Un sourire sincère, soulagé, mêlé d’une pointe d’admiration.
— Je… je ne sais pas quoi dire. Merci beaucoup, monsieur Laurent.
— Ne me remercie pas, répondit-il doucement. Tu es comme une fille de la maison. Ce sera un plaisir de t’avoir parmi nous.
Elle sentit une chaleur étrange lui monter au cœur pas seulement à cause de la nouvelle, mais à cause du ton de sa voix, calme, bienveillant, presque… rassurant.
— Merci, vraiment, dit-elle encore, incapable de cacher sa joie.
Laurent hocha la tête avec un léger sourire.
— C’est réglé alors. Passe demain matin, je t’introduirai auprès du responsable des stages.
Simone lui serra le bras, enthousiaste :
— Tu vois, je te l’avais dit ! Mon père, c’est un sauveur.
Léa rit doucement, la tension enfin retombée.
— Oui… un véritable sauveur.
Elle le regarda encore un instant, fascinée par la facilité avec laquelle il venait de balayer toutes ses inquiétudes.