Malick était génial avec moi. Je veux dire que c'est un bon patron. Pas le genre à gronder les employées et même quand on délaissait notre travail pour discuter. Je me sentais bien là-bas.
Jamil ? Jamil c'est un ange tombé du ciel. Il m'aidait beaucoup et je ne pourrais le payer un jour. Je crois que j'avais même perdu espoir avant de le rencontrer mais il avait les mots. Il e8 compréhensif et savait écouter.
Depuis la veille j'étais stressé car le procès était là C'était un lundi et je ne pouvais pas aller au tribunal. Je travaillais et Jamil m'avait intimé l'ordre de ne pas venir. Il m'a dit que ma mère et mon frère seraient là-bas.
L'audience était à 10h moi j'arrivais pas à travailler. Vers 11h Jamil m'a appelé.
- Jamil ? Comment ça se passse le procès? Et papa?
- tout doux j'ai une surprise pour toi.
- ha oui laquelle ?
- Kiné comment tu vas ?
C'était mon père !
- papa toi comment tu vas ?
- je vais bien ma fille. J'ai appris que tu as un stage ?
- oui mais toi dis-moi comment ça se passe ?
- très bien. J'ai confiance. Tiens bon tout ira bien pour moi. J'ai pas beaucoup de temps.
Il rendit le téléphone à Jamil qui me dit qu'il allait passé après.
Il est venu vers 13h et j'ai pris ma pause plus tôt.
- on a toutes les chances. Ça débute bien. Arrête de te stresser comme ça. Ton père m'a dit de te dire de ne pas s'inquiéter. Il dit qu'il sortira bientôt.... Dit-il avec un sourire assez convainquant.
- tu crois ?
- oui oui sois patiente il te dit de ne pas venir que rien que Bocar ça suffit Ta mère même ne devait pas venir. Sa sœur est venu de Thiès.
- ma tante est venu ? Elle est rentrée ?
- je ne sais pas je l'avais laissé avec ta mère et ton frère. Tu vois il ne se sent pas seul il sait que vous l'aimez.
- pourquoi tu fais ça Jamil ?
- quoi ?
- défendre mon père, être là pour moi et tout ce que tu fais pour moi.
- Kiné personne ne doit souffrir tout seul. Quand on partage nos douleurs on voit le bout du tunnel. J'ai une sœur elle a presque ton âge, elle s'appelle Malaika. Je te vois en elle, comme toi elle aussi est fragile. Elle a tout le temps besoin d'être rassuré, qu'on lui dise que tout va bien et que tout ira. Vois en moi Bocar c'est tout.
- vraiment je sais pas quoi dire.
- moi je sais va travailler avant qu'on te renvoie et comment ça se passe ?
- super bien il est tellement gentil il n'est pas un genre de patron colérique.
- non lui il a toujours été comme ça par contre moi suis un patron colérique.
- je te crois pas.
- elle est sérieuse?
Jusqu'au moment où je sortais de l'ascenseur, il me sortait les sois disant réplique d'un patron colérique.
J'ai pu bien continué mon travail pour rentrer à 18h. C'est Jamil qui me déposait le soir. Pourtant je lui avais dit que ce n'était pas grave mais il disait qu'à cette heure Ce n'étaitpas sûr. 18h ce n'était pas sûr ? À croire que j'avais encore 15ans.
Jai retrouvé ma mère à la maison. Elle a pris ses vacances et je crois qu'elle s'ennuyait. Elle m'a raconté comment s'est passé le début du procès. Comme l'avait dit papa , elle m'a dit que Jamil et son associé s'en sortaient très bien. Je voyais que par rapport aux autres jours aujourd'hui elle était plus détendue et au dîner elle riait même. Mon frère lui aussi était d'humeur à rigoler.
Je venais de toquer à la porte de Malick. Quand il m'a permis d'entrer j'ai pris place pour lui montrer ce que j'avais trouvé.
- tu vois ces trois entreprises on dirait des sociétés écrans.
- pourquoi dis tu cela ? Demande Malick.
- tu vois celui-ci fait entrer beaucoup de somme plus qu'il ne devrait et l'argent est transféré dans des comptes offshore. Celui là l'argent est passé par plusieurs compte mais à fini dans un compte pareil et..
- attend comment as-tu suivi l'argent ?
- grâce à un algorithme j'ai vu que la somme ne changeait pas c'était fixe. Une entreprise il gagne ou il perd donc je dois dire que ce sont des sociétés écrans.
Il se mit à me regarder genre comme s'il était surpris.
- tu as raison.
- c'est légale ?
- je crois même si c'est un peu malhonnête. Bon je te donnerai des dossiers similaires tu vas faire la comparaison.
Après avoir fini j'ai appelé Jamil pour lui dire si on déjeunait toujours ensemble. Il n'a pas répondu et m'a envoyé un SMS pour me dire de l'attendre dans son bureau.
Sa secrétaire me connaissait alors elle m'a laissé entrer. Il est revenu quelques minutes après que je sois entré.
- alors tu étais où ?
- comme d'habitude. J'ai une bonne nouvelle. Le substitut procureur est venu vers moi pour vouloir négocier. Il dit une condamnation de 5 ans et on dégèle les comptes et à son sorti il récupère ses parts dans l'entreprise.
- quoi ? Et mon père il a dit quoi ?
- je lui ai conseillé de ne pas accepter. Le substitut sait qu'on a toutes nos chances alors il veut faire vite. C'est demain que le juge va donner le verdict à 10h.
- je vais venir et ne dis pas non. Je vais demander la permission à Malick.
- mais bien-sûr que tu vas venir. Je peux passer vous prendre ta mère et toi.
- génial merci.
- allons manger maintenant.
Le lendemain vers 9h Jamil est venu nous prendre maman et moi. Ma mère était stressé. J'imaginais que s'il était reconnu non coupable on allait rentrer tous ensemble.
Une fois là-bas on nous a dit que mon père ne pouvait pas venir car il avait une intoxication alimentaire. Le juge était déjà là. Moi j'avais les mains toutes mouillées. C'était toujours comme ça quand j'étais nerveuse. Mon frère nous a retrouvé là-bas.
- l'honorable juge Michel Ndiaye.
Tout le monde s'est levé quand le vigile a dit cela.
Après qu'il soit assis il prit des papiers. Je tenais ma mère tellement fort comme si j'avais peur.
- je vous demande d'attendre que je lise toutes les accusations. pour les chefs d'accusation d'escroquerie l'accusé est reconnu non coupable. Pour les chefs d'accusations de fraude l'accusé est reconnu non coupable. J'ordonne sa libération automatique et ses comptes vont être dégelés ....
Je n'ai pas pu écouter le reste. J'ai pris ma mère dans mes bras. Elle pleurait de chaudes larmes. Moi aussi je n'ai pas pu me retenir. Je me suis retrouvé dans les bras de Jamil. Je l'ai serré tellement fort que j'ai cru l'avoir étouffée.
- merci Jamil. Merci vraiment.
Il n'arrêtait pas de sourire. Après cela il nous a dit de l'attendre qu'il prenne les papiers nécessaires puis on partira ensemble à la prison.
Moi j'avais hâte. Dans la salle d'attente de la prison on attendait mon père ma mère faisait des vas et viens et mon frère était sur son téléphone. L'attente était devenu longue alors Jamil a dit qu'il allait voir ce qui se passait.
- détends toi maman il va rentrer avec et on va reprendre le cours de notre vie. Bocar et la maison ?
- on va la racheter, répondit-il
Quelques instants Jamil est revenu. Il avait changé son visage avait l'air triste. Il s'est dirigé vers nous.
- je dois vous dire quelques choses... Dit-il
- c'est quoi ?
Il hésitait il m'a regardé puis ma mère.
- ne me dit pas qu'ils ne veulent pas le laisser sortir ? Questionna ma mère qui a commencé à s'inquiéter.
- il est décédé, votre mari est décédé.
- quoi ?
Ma mère sans un mot prit la porte. Je l'ai suivi dehors. Elle courait tellement vite et venu de nulle part une voiture l'a percuté pour la déposer à quelques mètres.
- maman...........