Damnation: âmes fugitives

Chapitre 1

P.d.v. de Oumou Kalsoum

Une semaine plus tard

Dans la peau d'une autre! Je suis dans la peau d'une autre! On dirait un film là! Je ne comprend toujours pas. Que diable fais-je par ici? 

Flash back

Quand je me suis réveillée et que je me suis retrouvé dans ce corps; je me suis mise à crier. Oui je criais en gigotant dans tous les sens. Que m'est il arrivé? Je ne comprends toujours pas et j'aimerais bien qu'on m'explique. Je suis tombé; et je me suis réveillée ailleurs; dans un hopital; entourée d'inconnus.

Une femme qui était avec moi a tenté de me calmer mais on aurait dit que j'avais perdu la tête. Je ne comprenais rien à ce qui s'était passé. On m'a injecté je ne sais quoi et depuis lors je dormais.

J'ouvre difficilement les yeux. Me sentant très fatiguée. Je regarde là où je suis: que du blanc. Suis-je morte? L'odeur de l'alcool me répond par le négatif.

Je contemple mieux les lieux. je suis toujours à l'hôpital. Les événements passés me reviennent en tête. Mon oncle m'a poussé accidentellement et j'ai cogné la table. Le s****d il a voulu me vendre. Me vendre?! Mais il a pété un câble ou quoi? Me vendre moi sa nièce? p****n il s'est pris à l'époque de l'esclavage ? Une personne ne s*****d pas! JE SUIS HUMAINE!!! Je ne suis pas une marchandise; je suis une femme ; une personne. Ce n'est pas par ce que je suis différente des autres que je ne suis pas une être humaine comme tout le monde! Qu'est ce que des pieds ou des mains peuvent ils influencer sur la valeur humaine? Dieu a crée les hommes comme il le veux. Il a décidé que je sois comme je suis alors il est où le problème? Ça dit être m*******e et ça ne respecte même pas la volonté divine! Je jure que si je ne lui fais pas regretter son acte; je ne me nomme plus Diack.

Je regarde mes mains. Des mains! Seigneurs! Plus jeune je priais chaque jour que Dieu m'en accorde; de même que des pieds! 

J'enlève les perfusions et tente de me mettre debout. Aussitôt j'ai des vertiges et je tombe sur le lit.

La femme qui m'avait soutenu l'autre fois; entre dans la salle et accourt vers moi.

-Leyla?! Alhamdoulillah tu es réveillée!

Sourit elle en me prenant dans ses bras. Leyla? C'est qui ça?

Elle m'aide à me rallonger et je lui dit:

-Merci mais...qui êtes vous? Et qu'est ce que je fais ici?

-Quoi?

-Je veux juste savoir je ne comprends rien à se qui se passe.

Elle me fixe bizarrement avant de commencer à expliquer ce qui est sensée être ma vie.

Fin du flash back

Nany m'a expliqué beaucoup de chose sur moi ou Leyla je ne sais plus. Tout ce que j'ai retenu c'est que

Je vis la vie de quelqu'une d'autre: Une femme du nom de Leyla. Elle a une vie de rêve; oui elle a tout ce que je n'ai jamais eu: un père fabuleux qui l'aime à la folie; une nounou digne d'une mère qui l'aime aussi vraiment beaucoup. Deux amies: des anges; je dirais même des sœurs Khady et Soukeyna. Depuis ma sortie de l'hôpital; elle m'appellent chaque jour passent me voir presque tout le temps.

Cette fille a vraiment de la chance. Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi elle a voulu se suicider le jour même de son mariage? Comme on dit on ne se rend compte de la vraie valeur d'une chose que lorsqu' on la perd. Comment vouloir quitter une si belle vie?

Et Makhou! C'est le plus bel homme que je n'ai jamais eu la chance de rencontrer. Il est charmant et attentionné malgré que Leyla était sensée le tromper il continue de prendre soin de moi. Pourtant; il s'avère que Leyla portait l'enfant d'un autre tout en voulant l'épouser mais il n'en tient pas compte bien qu'il soit au courant car la tentative de suicide a tué le fœtus: il doit être vraiment dingue d'elle.

Leyla avait tout pour être heureuse. Elle venait d'obtenir un tout nouveau poste; allait enfin épouser l'homme de sa vie alors pourquoi ? Pourquoi vouloir mourir si jeune avec une si belle vie et dans une si belle peau. Oui la première fois que je me suis regardé devant un miroir; j'ai tout d'abord été frappé par une si grande beauté.

Cependant ; je dois revenir à la réalité. Cette belle vie ne m'appartient pas. De plus; et si...et si elle avait occupé mon corps? Seigneur! Faites que je me trompe. Cette fille semble être un ange et ne mérite nullement de vivre le calvaire que j'ai vécu.

Je sursaute du lit où j'étais allongée en pensant à ma vie! Ma vie à moi; personne ne mérite de la vivre. C'est un enfer. C'était moi qui aurait dû me suicider; pas cette princesse.

Je regarde ses photos; je vois une femme toujours souriante; imposante et sure d'elle avec un charisme naturelle que bon nombre de filles jalouseraient; voilà comment m'a décris Khady. 

Ils pensent tous que je suis amnésique. Je les laisse y croire car c'est plus facile et plus rationnelle de penser que j'ai perdu la mémoire plutôt que je suis dans la peau d'une autre.

Je dois ramener Leyla dans son corps. Je dois la retrouver et peut être ensemble on pourra trouver une solution. Ce n'est pas que je suis anthousiaste de revivre ma vie mais je ne peux pas être égoïste à point de laisser cette pauvre fille dans mon calvaire alors que ceux qui l'aiment sont ici d'autant plus qu'elle est en danger sûrement .

Je me lève et me change. Elle a tellement de vêtement Leyla! J'opte pour une robe noire simple et longue. Les cheveux longs et lissés; je les attache simplement et descend trouver Nany; la nounou. Elle est dans la cuisine comme toujours et je l'ai surprise en train de parler à l'autre bonne. Elles sont trois: Nany; la gouvernante; Bigué; celle qui cuisine et Awa celle qui s'occupe des nettoyages ainsi que de la linge. Là elle parle à Bigué . je toque deux fois avant d'entrer.

-Bonjour Nany.

- Viens chérie!

Sourit elle des qu'elle me voit. Elle doit vraiment aimer Leyla. Quand elle me parle je lis de la gaieté dans son visage.

-Tu as faim ma belle?

-Non Nany. En fait je voudrais sortir un peu.

-Sortir? Pour aller où? Ma fille tu es toujours malade di!

-J'ai pensé que ça m'aiderais à peut être me sentir mieux Nany.

-Hum...OK! Prend ta voiture alors.

Ma voiture ? Je la fixe et elle crut comprendre.

-Tu as aussi oublié comment on conduit? 

Je hoche timidement la tête et elle me sourit 

-Ne t'en fais pas.

Elle sort et je la suis. On se dirige au seuil de la porte et elle appelle quelqu'un: Baba. 

Baba est le fils de Nany. Il travaille aussi dans la maison et j'ignorais qu'il était chauffeur.

Sa mère lui demande de m'emmener faire une petite balade et il accepte après l'avoir taquiné. Il est plutôt plaisantin.

A bord du véhicule; je lui donne mon adresse et dans un trajet silencieux ; il me dépose devant la porte de ma maison.

Je vois beaucoup de personnes dans la demeure. Que se passe t-il? Je demande à Baba de m'attendre et vais dans la maison.

Je vois que presque toutes les femmes sont voilées. Je commence à prendre peur. De loin j'aperçois mes deux cousines pleurer avec ma mère. 

Mon cœur bat la chamade. Qui est mort?

J'aperçois une ancienne amie de ma grand-mère : mère Gueye. Elle a toujours été très gentil. Je vais la saluer et lui demander.

-Mame que se passe t-il par ici?

Elle me répond: toujours aussi serviable.

-C'est la cérémonie du huitième jour de ma petite Kalsoum.

-Kalsoum?

Lui demandé-je avant qu'elle n'aquesce. 

-Oui! La petite est partie si jeune ndeysan.

Sans lui répondre; je me lève et me redirige lentement vers la voiture garée un peu plus loin: pensive et inquiète.

Donc je suis morte d'apres eux. Dans ce cas où est Leyla? 

-Leyla est ailleurs; tout comme toi!

Je fronce les sourcils à l'Entente de cette voix qui semble lire dans mes pensées. Je me retourne et vois un homme vieux; très vieux et sal. On dirait même un fou. Ses mains ainsi que ses lèvres tremblottantes; les yeux rouges larmoyants; les cheveux gris et long; il est en haillon. 

Il n'a presque plus de dents et semble tellement faible que j'arrive à peine à entendre ce qu'il me dit. Il est assis par terre contre un mur et me regarde très bizarrement.

J'accours presque vers lui; toute remplie d'espoirs.

-Enfin! Grand- père je vous prie expliquez moi ce qui m'arrive; s'il vous plait!

Lui suplié-je en s'accroupissant devant lui. Il sourit simplement et ces dents jaunes me font frissonner de peur. 

-il n'y a rien à comprendre ma fille. Tu sais l'être humain me fascinera toujours. Regarde moi cette hypocrisie; regarde par toi même! Ceux qui t'ont humilié hier pleurent ta mort aujourd'hui et crois moi demain ils feront comme si tu n'as jamais existé. La vie est pleine de surprise. Tellement pleine de surprise! Vous vous êtes ingrats; vous êtes toujours a la quêtes de je ne sais quoi même quand vous avez tout! 

Les choses ne sont pas ce qu'elles prétendent être. La perfection n'existe pas. 

Tout ce qu'il dit je ne le lui ai pas demandé. Il ne m'a toujours pas répondu. Il sourit à nouveau avant de me répondre enfin:

-Leyla Fatima Seye va bien tout comme toi tu vas bien. Je lui ai dit hier ce que je vais te dire aujourd'hui. Vivez juste les vies qui vous sont attribuées et vous verrez ainsi la valeur de ce que vous avez.

-Mais...

-Vous avez eu la chance d'obtenir une seconde chance; ne la gaspillez pas. Profitez de la vie qui vous est offert au lieu de perdre votre temps à penser à ce qui est possible ou pas. Dieu est tellement grand que pour lui rien n'est impossible. Comprenez just cela

-je...

- prouvez moi juste que je n'ai pas eu tort et je viendrais très bientôt te dire tout ce que tu veux savoir. Sachez juste que vous n'avez pas beaucoup de temps.

J'allais lui poser une question quand Baba vient me retrouver.

-Tu fais quoi là?

-Tu ne vois pas que je parle à cet homme!

-quel homme?

Je me retourne pour m'apercevoir que le vieux avait complètement disparu. Décidément! Les choses bizarres n'arrivent un peu trop souvent ces temps ci. Baba me regarde comme si j'étais folle. Il y a de quoi s'inquiéter kay. 

Je me lève et le suis dans la voiture. Ensemble on rentre.

Donc en somme j'ai perdu ma vie. Je dois vivre la vie de Leyla! OK! Et ma famille; elle se permet de célébrer mes funérails alors qu'elle ne m'a jamais aimé. 

Je tenterais peut être de vivre la vie de Leyla mais en même temps je jure que ma famille; ma vraie famille; celle qui m'a toujours rendue la vie impossible ; juste parce que je suis née différente va me le payer. Je me vengerais d'eux et surtout de mon oncle. Je le jure!