Journal de ComtoisMonsieur est, je le crains, un triste sire. Je ne sais pas encore ce qu’il est, mais il s’en cache si bien que ce doit être très fâcheux. Sitôt que je le saurai, je le quitterai. Le tout, c’est qu’il me ramène à Paris ; autrement, le voyage serait à ma charge. J’ai fait la connaissance d’une voisine qui me désennuie un peu. C’est la femme de charge d’une dame folle qui demeure tout près d’ici. Elle s’appelle Antoinette Muiron et a beaucoup de conversation et d’esprit. Cette dame folle est riche et de grande maison, ce qui est cause que monsieur voudrait profiter de ce qu’elle n’a pas sa tête pour l’épouser. Mademoiselle Muiron ne dit pas la chose comme elle est, mais elle s’inquiète beaucoup de savoir qui est monsieur, et je vois à son tourment que les choses vont vite.

