Chapitre 7 : Les Doutes qui Persiste

751 Words
Le mois suivant fut une période de hauts et de bas. Léa poursuivait son travail au café, mais une nouvelle tension semblait peser sur elle, plus invisible mais palpable. Elle passait de plus en plus de temps à réfléchir, à noter ses pensées dans son carnet. Dylan avait remarqué qu’elle s’éloignait parfois, perdue dans ses réflexions, et il respectait son besoin de solitude. Mais ce silence, bien que nécessaire, le rendait nerveux. Il se demandait s’il avait bien agi en lui offrant tant de liberté. Il avait essayé d’être là pour elle sans l’étouffer, mais parfois, l’inquiétude qu’elle s’éloigne de lui refaisait surface. Il se sentait comme un spectateur, et non un acteur, de son processus de guérison. Un vendredi soir, après avoir passé une journée ordinaire, Dylan se retrouva seul dans son appartement. Il savait que Léa travaillait encore tard ce soir-là, et il avait décidé de prendre un peu de temps pour lui, une rare occasion où il n’était pas en train de s’inquiéter de ce qu’elle faisait ou pensait. Il se mit à parcourir un livre qu’il avait commencé il y a quelque temps. Mais au bout d’une demi-heure, son téléphone vibra sur la table. Un message de Léa. "Dylan, je dois te parler. Ce soir. Tu peux venir chez moi ?" Le ton était direct, presque pressant. Le cœur de Dylan se serra. Il avait compris que quelque chose n’allait pas. Il se leva aussitôt, laissant tomber le livre sur la table, et se dirigea vers l’entrée. Ce qui se passait dans l’esprit de Léa n’était pas clair pour lui, mais il sentait que ce soir marquerait un tournant. Lorsqu’il arriva chez elle, la porte était entrouverte. Il n’eut même pas à frapper. Il entra lentement, se dirigeant vers le salon où il aperçut Léa assise sur le canapé, son regard fixé au sol. Ses mains étaient entrelacées, tremblant légèrement. Elle leva la tête en entendant ses pas, mais il pouvait lire dans ses yeux qu’elle n’était pas dans son état habituel. "Tu m’as fait peur," dit Dylan, sa voix plus douce qu’il ne l’aurait voulu. Léa le regarda en silence, l’air fatigué. Elle prit une grande inspiration, puis répondit d’une voix hésitante : "Dylan, je crois que je… je crois que je suis perdue." Il s’approcha d’elle, s’asseyant prudemment à côté d’elle, respectant l’espace qu’elle laissait entre eux. "Perdue dans quel sens ?" "Je ne sais plus où je vais," murmura-t-elle, baissant les yeux. "Je pensais que je me reconstruisais, que je me sentais mieux, mais plus je passe du temps à réfléchir, plus je doute. J’ai l’impression que ce n’est pas suffisant. J’ai l’impression de ne jamais en faire assez, de ne jamais être… assez. Et je n’arrête pas de penser à mon passé, à ce que j’ai perdu. Je crois que je suis encore prisonnière de tout ça." Dylan la regarda, cherchant les mots justes. Il n’avait pas de réponses toutes faites, mais il savait que la chose la plus importante qu’il pouvait offrir à Léa à cet instant, c’était son écoute, sans jugement, sans pression. Il posa doucement une main sur la sienne, et elle ne la repoussa pas. "Tu as tout fait pour te relever, Léa," dit-il doucement. "Tu fais de ton mieux chaque jour. Parfois, on pense qu’on devrait déjà être guéris, mais ce n’est pas un chemin linéaire. Tu n’as pas à être parfaite. Tu es humaine. Et tu as déjà parcouru un long chemin." Elle releva les yeux vers lui, son regard cherchant quelque chose dans le sien, comme si elle attendait une validation, une vérité qui pourrait la libérer. Mais il savait que les mots seuls ne suffiraient pas à effacer ses doutes. Ce qu’il avait à lui offrir était plus simple que cela. "Ce que tu ressens maintenant fait partie de ton chemin," continua Dylan, "et tu n’as pas à tout comprendre d’un coup. La guérison prend du temps. Et parfois, ce temps est plus long qu’on ne le voudrait. Mais chaque jour, tu te rapproches de ce que tu veux être." Léa sembla réfléchir à ses paroles, son regard s’éteignant légèrement, comme si elle cherchait à accepter ce que Dylan lui disait. Mais l’angoisse persistait dans ses yeux. "Mais comment je sais si je fais les bons choix ? Comment être sûre que ce que je ressens est vrai, que je ne suis pas juste en train de m’illusionner ?" demanda-t-elle, ses voix s’éteignant lentement. Dylan resta un moment silencieux. Ces questions, il les comprenait. Il
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