Chapitre 2

2604 Words
P.d.v. de Déguène Après le dejeuner, la sieste: je vérifie les chambres des enfants pour bien m'assurer qu'ils dorment tous sauf Ahmad qui est en pleine révisions pour ses devoirs dit-il. Je suis sûre qu'il ment et qu'il va rallumer son portable dès que j'aurais le dos tourné ce petit frimeur. Sans rien dire je vais dans ma chambre où je ne trouve pas l'ombre d'un Tamsir. Sûre qu'il est dans son bureau, je prends alors mon cartable d'où je sors les documents dont j'aurais besoin avant de m'y rendre. Comme je m'y attendais il est très concentré dans son travail.  Dès que j'entre il lève les yeux sur moi un moment avant de me demander : -Tu ne te reposes pas? -Si mais avant...j'aimerais te parler! Lui dis-je. Il croise alors les bras sur la table après que je me sois installée devant lui. Il me fixe droit dans les yeux, l'air curieux de savoir ce qu'il se passe. Je réfléchi un moment sur ce que je suis en train de faire avant de souffler, de prendre mon courage à deux mains et de foncer: -C'était...à propos de notre mariage. Entamé-je timidement ce qui fait qu'il plisse les yeux, l'air intéressé. Il ne prononce pas un mot et je continue: -Je ne sais même pas si ça mérite qu'on l'appelle comme ça. Je trouve que tu n'agis pas comme le mari modèle que tu devrais être. Je suis la seule à faire des efforts pour que ça marche, la seule à essayer de maintenir notre vie de couple,  c'est comme si tu t'en foutais complètement en fait! J'ai plus l'impression d'être une nounou dans cette maison plutôt que ta femme. Je termine mon monologue attendant qu'il daigne réagir mais il n'a pas bronché pendant une seconde. Il me regarde avec une expression indéchiffrable, genre comme s'il n'avait rien saisi de ce que je viens de dire. Sans me lasser, je défie son regard pour lui signifier que j'attends bel et bien une réaction de sa part et après près de deux minutes de silence, il ouvre enfin la bouche: -Et? Me demande t-il simplement. Là je ne peux m'empêcher de rire, faisant un effort surhumain pour ne pas lui arracher les yeux.  -C'est tout ce que tu trouves à dire Tamsir?  Il soupire longuement avant de prendre un ton beaucoup plus sérieux. -Il y a quelques années de cela, tu m'as fait la proposition de me remarier avec toi, pour ton bien et celui des enfants, pour qu'on forme à nouveau une famille comme avant, est ce que tu t'en rappelles Déguène? Reprend-il. Je le fixe en me remémorent de ce dont il parle. Flash back Après que je lui ai fait ma proposition, il retire délicatement sa main que j'avais emprisonnée entre les miennes avant de me regarder dans les yeux comme à chaque fois qu'il veut me faire part de quelque chose d'important avant de me répondre : -J'aurai aimé que tout soit comme avant: que mes enfants retrouvent le foyer dans lequel ils ont grandi, que toi tu reprenne ce que ces femmes à savoir Asmar et Rama t'ont pris, seulement Déguène je ne peux pas! -Mais pourquoi? -Parce que je ne peux être avec toi tout en sachant que tu as eu une liaison avec mon frère! -Mais tu connais les circonstances Tamsir! Ce n'était pas une liaison... Pleuré-je vraiment. -Je sais mais sois raisonnable Déguène car même notre religion s'oppose à notre mariage. On n'épouse pas une femme enceinte et dans le cas contraire, le mariage doit être dissous et s'il a été consommé, les concernés ne pourront plus s'unir, c'est la règle! -Pourtant tu te fouttais bien des règles quand tu couchais avec Asmar! Dis-je en colère et il ne réagi pas à ma provocation: m***e! -Tamsir! Je t'en supplie! Tu as gâché ma vie en me faisant passer pour morte tu pourrais au moins te racheter avec ça, rien ne t'en empêche, s'il te plait! Dis-je en me mettant à genoux. -Déguène arrête ! -Je t'en prie, je veux juste être avec mes enfants, même si on doit faire semblant mais penses y! Je n'ai que vous, toi et mes enfants, vous êtes la seule et unique famille que j'ai en ce monde... -wa relèves-toi. Je m'execute alors qu'il m'aide il réplique : -Si tu veux tu peux venir vivre avec nous... Je le coupe: -Ce sera perçu comme un concubinage! Je suis une femme et j'ai une image à respecter pour mes enfants. On fera un genre d'accord, tout ce que je veux c'est être ta femme, juste ça. -Je ne veux pas te blesser avec ce genre de choses Déguène, je ne veux plus blesser qui que ce soit.. -Je ne veux qu'être proche de ma famille. Répété-je et après mille et une autre implorations à chaudes larmes il finit par me répondre : -D'accord! Je suis d'accord! Fin flash back -Alors ça me surprend vraiment que tu viennes tenir ce genre de propos aujourd'hui ! Conclut-il. Je soupire un long moment. Ce n'était pas une bonne idée tout ça. J'espérais le reconquérir, j'espérais pouvoir faire revenir l'amour qu'il me portait mais depuis la mort de cette s****e on dirait qu'il n'a plus de cœur. Je la hais cette fille, même morte elle continue de me causer des ennuis car si Tamsir ne l'aimais pas, peut être qu'il me regarderait autrement aujourd'hui, peut être que notre amour aurait une seconde chance d'être. J'ai échoué, après toutes ces années, j'ai fini par comprendre que ça suffit et c'est pourquoi aujourd'hui j'ai pris ma décision, celle d'avancer. Ce sera douloureux sans lui mais j'ai espoir que ça ira, surtout avec Hamza qui a su combler le vide qu'il a laissé autour de moi.  Je lance alors les papiers sur la table et il les regarde tout en fronçant davantage les sourcils. Il me fixe attendant des explications qui ne tardent pas: -Aujourd'hui, ils ne sont plus que deux, Ass n'est plus un bébé et Ahmad est assez grand et...si ça se trouve il rejoindra bientôt sa sœur à l'Université. Entamé-je à son grand désarroi. J'essuie ensuite mes larmes du revers de la main avant de lui demander: -Je veux le divorce. P.d.v. de Ngoné Je bois une énième tasse de mon verre, scintillant sous les magnifiques lumières de la place, pour chasser l'ennuie de ce dîner. Au début ça m'aurait vraiment enchantée d'être dans un cadre aussi beau et classe, sauf que là, j'aime pas, je ne sais pas si c'est juste mon humeur ou simplement la compagnie.  Déjà que je déteste la magnie qu'à ce type à toujours me regarder. A chaque fois que je lève les yeux vers lui je tombe sur les siens. Il m'exaspère franchement. -Alors? Tu en penses quoi? Me demande t-il en attendant ma réponse. Allez savoir de quoi il parle car pour dire vrai je n'ai capté que la dernière phrase de son monologue. Je n'ai aucune idée de ce qu'il disait. Je continue de fixer ses yeux marrons clairs espérant de tout cœur qu'il dise quelque chose et abandonne l'idée que je lui réponde mais c'est sans compter sur son aide: décidément ! -Aucune idée! Finis-je par lui sortir. Il arque un sourcil avant de sourire : -Aucune idée? C'est-à-dire ? -En toute franchise, je n'ai rien écouté de ce que tu disais. Cette fois il rigole, dire que je pensais le frustrer ! -J'aime, non, j'adore ta franchise, comme tout ce qui est en rapport avec toi! Et comme je vois que tu n'es pas d'humeur à t'amuser aujourd'hui, je vais aller droit au but, Aïcha. Et je vais commencer par te demander si tu as bien réfléchi à ce que je t'ai dit. Et ça recommence pour un tour. Je me demande de quel droit il se permet de m'appeler ainsi même si ça sonne super bien avec son accent arabe. L'homme en question s'appelle Abdoul Aziz euh...j'ai oublié son nom de famille. D'après ce que je sais c'est un Saoudien avec quelques peu des origine sénégalaises et s'il ne parlait pas le wolof, je ne vois rien d'autres qui le rattache à mon cher pays. Ce qu'il faut remarquer chez lui c'est qu'il est riche, très riche, même qu'il se promène la plupart du temps avec des escortes. On s'est rencontré accidentellement je dirais: En fait, comme je suis devenue une tête en l'air, toujours dans les nuages à m'imaginer comment sera mon retour au Sénégal, j'ai percuté un homme en costard qui l'accompagnait juste devant l'ambassade. Celui-ci a voulu me tenir coupable de cette collision, je ne me suis pas laissée intimider par ses kilogrammes de muscles, et heureusement pour moi, Aziz est intervenu en lui demandant de se calmer.  Seulement je ne sais pas comment ça s'est fait que le lendemain, ce même Aziz s'est incustré chez moi, toujours accompagné de ses gardes, pour disons me parler.  Oui j'étais surprise, je me suis même permise de le jeter dehors, ignorant qu'il pouvait me pulvériser à la seconde.  Le jour suivant, je l'ai vu à mon lieu de travail pour me montrer qu'il était très proche de mon patron et le même soir, on m'apprend qu'un appartement, était désormais sous mon nom, ici même, à Montréal et que j'avais un délai de deux mois pour quitter le studio que j'occupais. Il me montrait carrément sa puissance. J'ai alors su qu'il fallait parler à ce gars qui commençait vraiment à me faire peur en rompant l'harmonie de la vie paisible et calme que je menais.  Aujourd'hui c'est la deuxième fois qu'il m'invite et je suis venue pour encore une fois lui demander de me laisser en paix car il a été très explicite sur ces intentions. Je souffle pour lui signifier tout mon agacement avant de répondre: -Il n'y a jamais eu de réflexion Aziz! Je t'ai très clairement dit que je n'ai pas de temps pour de futiles relations encore moins amoureuse... -Hum...et qui t'a dit que je voulais quelque chose de futile? Demande t-il alors que je fronce les sourcils, de quoi parle t-il lui? On pose un écrin noir sur la table. Je n'ai compris que lorsqu'il l'a ouvert et que je suis tombée sur une bague avec ce qui ressemblerait à un diamant. J'ai affaire à un malade ou quoi? J'ai presque envie de rire là! Il est sérieux lui? Il me montre la bague tout en reprenant: -Je suis quelqu'un de très connu avec une image à respecter. Je viens tout juste de sortir d'un divorce et penses que tu sauras combler le vide qu'a laissé mon ex. Ok! Ki wéroul! Je me dépêche de lui répéter : -Abdoul Aziz, je suis ma-ri-ée et mère d'une petite fille je me souviens clairement te l'avoir dit. Sans me quitter du regard, il boit de son verre avant de tendre la main. L'un de ses hommes de mains pose une enveloppe sur celle-ci. Il l'ouvre: -Hamza Ba? C'est lui? Me demande t-il en sortant de l'enveloppe une photo: mon Dieu! Je ne me souviens pas lui avoir dit son nom, comment le sait-il alors? Dans quoi je me suis embarquée, c'est qui ce type? P.d.v. de Hamza Habib ne cesse de regarder Racky qui débarrasse la table. Lorsque celle-ci termine, elle me demande: -Monsieur, je dois faire quelques courses... -Tu as besoin d'argent? -Non monsieur! Je voulais juste vous prévenir. -D'accord tu peux y aller! Elle murmure un merci avant de sortir raccompagnée du regard de cet énergumène. Quand je vous dit qu'il est malade ce mec, il vient à peine de se marier et le voilà en train de mater ma servante: un vrai idiot. Je lui jette la première chose que je trouve et heureusement pour lui c'est une peluche à Malado. Revenant sur terre, il me lance un regard meurtrier et des que l'autre disparaît je lui demande: -T'es vraiment un obsèdé! -J'ai fait quoi? Me demande t-il innocemment. -C'est ça, fait comme si je t'avais pas remarqué idiot! -Va te faire foutre tu te tapes bien la femme de ton frère alors... Il est interrompu par la sonnerie de mon portable. Je vois à l'écran que c'est Déguène. Il me regarde genre qu'est ce que je disais et je l'ignore carrément en répondant : il se fait tard alors qu'est ce qu'elle veut? -Oui? Demandé-je dès que je décroche. -J'ai fait comme tu m'as demandé Hamza, j'ai demandé le divorce. -Et ? -Je sais qu'il va me l'accorder, ne t'en fais pas pour ça. -Très bien et pour ton départ ? Tout est prêt? -Oui! -Très bien, on se retrouve demain pour mieux en parler d'accord? Je passerais à ton cabinet. -D'accord.  Me dit-elle avant de raccrocher. Je tombe sur le regard plein de reproche de mon ami. -Sérieusement qu'est ce que tu fous avec elle? -C'est juste un plan. -Un plan? Quel fichu autre plan?  -Déguène va m'aider à mettre kao Tamsir sous peu. -Genre tu veux que ton frère sache que tu couches avec sa femme? -Il en a rien à cirer d'elle. Déguène m'a déjà aidé à obtenir ce que je voulais, primo, c'est une avocate et deuxièmement la femme de Tamsir donc elle est très proche de lui.  -Et vous avez trafiqué quoi? -Ce n'est pas que j'ai pas confiance en toi mais tu le sauras le moment venu. Pour le moment je dois m'occuper de l'éloigner et ce sera bientôt fait. -Puis-je savoir comment t'es arrivé à la convaincre? -Disons qu'elle a toujours eu un faible pour moi. Je lui ai promis de l'épouser quand elle sera divorcé de Tamsir et qu'elle retourneras au states... -Sérieusement Hamza, tu ne peux pas tout oublier une bonne fois pour toute? -Si c'est du vivant de ma femme que je n'ai pas lâché alors qu'elle me l'implorait, ce n'est pas maintenant qu'elle est morte, et de leur faute en partie, d'autant plus que j'ai les moyens que je vais abandonner.  -Tête de mule! Me dit-il en secouant la tête. Je ris simplement face à sa tronche et il reprend dans un soupir. -Elle était tellement vivante que je peine toujours de croire en sa mort. -Moi aussi hélas! P.d.v. de Asmar J'étais à l'aise devant mon film, savourant une délicieuse tasse de thé, au chaud dans mon salon quand j'entends sonner à ma porte.  Sans bouger d'une semelle, j'attends que la bonne aille ouvrir, oui oui c'est cool la vie de princesses, lol. J'entends celle-ci revenir accompagnée et lorsque je me retourne, je tombe sur celle que j'attendais justement; -Ah! C'est à cette heure-ci que tu te pointes? -Je n'avais pas trouvé de moyen de me libérer plus tôt... -Très bien! Et maintenant puis-je savoir si tu as la confirmation? -Oui madame. Ils sont bien ensemble. J'ai entendu cette-fois-ci son ami le dire. Je souris. Encore un Ndour dans le creux de ma main. Hamza semblait bien être le plus difficile à cerner, ce n'est pas pour rien qu'on l'a surnommé B, il ne laisse aucune trace derrière lui. Je savais qu'il y avait quelque chose entre Déguène et lui, seulement ce n'étaient que des suppositions car ils faisaient vraiment attention à tout: même sa servante a eu du mal à découvrir leur relations. -Merci Racky, je ferais le virement sur ton compte mobile à la première heure, demain! Dis-je à cette dernière, contente de son travail.  -Merci beaucoup madame! Me sourit-elle avant de rentrer. J'ai tout ce qu'il me fallait, pas besoin de preuve, non non! Ma parole à elle seule suffira à Tamsir, du moins pour le moment...
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