Une fois le petit né, Mélina travailla encore plus dur qu’avant. Elle était à la fois le père et la mère de sa fille, et maintenant, elle l’était aussi pour son petit-fils. Elle faisait tout pour lui, sans compter ses efforts. Malgré tout cela, la maman de l’enfant restait distante, peu affective envers son propre fils. Mélina, elle, faisait de son mieux pour combler ce vide et offrir au petit une vie remplie de bonheur.
Cinq mois plus tard, une tragédie arriva…
Ce soir-là, comme toujours, Mélina se préparait à aller travailler. Infirmière de nuit, elle passait souvent ses nuits à l’hôpital. Mais depuis la naissance de son petit-fils, elle prenait encore plus d’heures pour couvrir tous ses besoins.
Ce soir-là, en route pour le travail, elle décida d’abord de faire quelques achats pour le bébé, puis de repasser brièvement à la maison avant de filer à l’hôpital...
Elle a pris la voiture et est partie au supermarché pour faire des achats. Une fois sortie, la pluie a commencé à tomber.
Elle ne pouvait plus aller directement au travail, alors elle s’est dit qu’elle allait retourner à la maison et y attendre un moment avant de repartir.
Arrivée à la voiture, la route n’était pas très visible à cause de la pluie, mais elle s’est dit que ce n’étaient que quelques gouttes et qu’elle arriverait à rouler prudemment.
Mais en chemin, une forte pluie s’est abattue sur la route. Elle ne voyait plus rien… et c’est là qu’elle a eu un accident qui lui a coûté la vie.
Mélissa, de son côté, était très inquiète de ne pas voir sa mère rentrer. Elle n’a pas fermé l’œil de la nuit.
Elle a appelé son bureau, des amies… mais aucune nouvelle. Elle ne savait plus quoi faire.
Le lendemain matin, un policier est venu chez elle avec les affaires du bébé… et celles de sa mère.
Elle ne comprenait rien du tout.
Ce matin-là était très troublant pour elle. En se réveillant, elle a immédiatement appelé ses copines.
Elle dormait avec le petit quand elle entendit la porte sonner. Elle pensait déjà que c’était sa mère, alors elle commença à parler à voix haute :
Melissa : Maman, tu reviens maintenant ? Tu es sérieuse là ?
Mais en ouvrant la porte, elle vit des policiers. Elle ne comprenait rien.
Policier : Bonjour madame, ici c’est bien la résidence d’Esla ?
Melissa : Oui, monsieur. Pourquoi ? Il y a un problème ?
Policier : Mes sincères condoléances.
Melissa : Comment ça, condoléances ? Non, vous vous êtes trompé d’adresse, monsieur.
Elle referma la porte brutalement. Mais le policier sonna encore et lui remit les affaires de sa mère… ainsi que les achats du bébé.
Quelques minutes plus tard, ses deux copines entrèrent.
Océane : Monsieur, il y a un problème ?
Melissa : Je ne comprends pas. Il m’a donné les affaires de maman et d’Ethan… avec un mes condoléances Live, explique-lui stp. Soit c’est lui qui t’explique, moi je monte voir le petit. Si maman arrive, dis-moi.
Live : Attends ma puce, calme-toi…
Melissa : Calme- toi comment ? Je monte, pardon !
Elle était complètement sous le choc. Elle ne voulait rien entendre, ni voir personne. Après le départ des policiers, ses amies essayèrent de lui expliquer la situation, mais elle refusait d’écouter un seul mot.
C’était horrible. Difficile. Inimaginable.
Quelques jours plus tard, elle devait aller reconnaître le corps de sa mère. Elle n’a pas supporté. Elle faisait des crises, à tout moment. C’était insupportable pour elle.
Un an après la mort de sa mère, elle décida de retourner au village. Mais sans son fils. Elle voulait coûte que coûte déposer le petit à l’orphelinat, persuadée que s’il n’était pas né, sa mère ne serait jamais morte.
Ses copines ont tout essayé pour la faire revenir à la raison. Rien à faire. Elle ne voulait pas entendre.
Elle refusait d’ajouter une charge de plus à sa grand-mère, et encore moins à elle-même.
Le lendemain, elle déposa son fils à l’orphelinat… puis prit son vol pour son pays natal.
Deux heures après avoir atterri, Mélissa arriva enfin chez elle. Dans son quartier, la nouvelle du décès de sa mère avait déjà circulé, et les voisins avaient organisé une petite cérémonie à sa mémoire. Sa famille était très respectée.
Dès son arrivée, sa grand-mère, Mina, ne put supporter la douleur. Elle ne faisait que pleurer, jour et nuit.
Quelques mois plus tard, Mélissa s’était finalement habituée à sa ville natale. Elle avait ouvert un petit salon de coiffure, ce qui lui permettait d’aider sa grand-mère, et de subvenir un peu à ses propres besoins. Ce n’était pas facile, mais elle tenait bon.
Cependant, elle n’a jamais eu le courage d’avouer à sa grand-mère qu’elle avait eu un enfant… et qu’elle l’avait abandonné à l’orphelinat.
Avec le temps, Mélissa s’attacha à un jeune homme nommé Mousuf. Il était adorable, respectueux, et très apprécié par sa grand-mère. Mais hélas pour lui, il était tombé amoureux d’une femme opportuniste, qui ne pensait qu’à son intérêt.
Peu après, Mélissa tomba à nouveau enceinte. Elle fit tout pour avorter : elle ne voulait pas revivre le même stress, ni faire subir une autre charge à sa grand-mère. Mais malgré plusieurs tentatives, rien n’était possible. Finalement, elle décida de garder l’enfant.
Le père, lui, l’avait mise en garde : si elle osait avorter, il l’emmènerait au tribunal. Malgré ses menaces, Mélissa était perdue… jusqu’au jour où sa grand-mère lui dit clairement :
Si tu fais ça, tu quittes ma maison.
Elle n’avait donc plus le choix .
Mousuf était un jeune homme très attentionné.
Il prenait soin de Mélissa ainsi que de tous les besoins de la petite. Elle ne manquait de rien. Ce jeune homme faisait tout son possible pour elles.
Il poursuivit leur relation jusqu’au jour où il découvrit que, malgré tous ses efforts, Mélissa voyait un autre homme.
Malgré cette trahison, il gardait toujours de l’amour pour elle, mais il prit la décision de ne s’occuper désormais que de son enfant.
Quelques mois plus tard, Mélissa mit au monde une très jolie petite fille, à qui sa grand-mère donna le nom de Maëlya
Mousuf était tellement heureux de voir sa fille, et même Mélissa semblait touchée, malgré le fait qu’elle n’avait jamais ressenti d’affection pour les enfants depuis la naissance de son fils.
Après cette naissance, tout semblait aller mieux. Tout le monde était heureux.
Un bon matin, l’amie de Mélissa l’appela pour lui parler d’un poste à pourvoir en ville : un jeune homme cherchait une infirmière pour s’occuper de son père.
Déjà fatiguée de sa vie au village et dépassée par l’arrivée de sa fille, Mélissa vit dans cette offre une véritable opportunité de changer d’air.