Il posa ses deux coudes sur la table, enferma son front dans ses mains, et resta là, rêvant douloureusement. Les canotiers redescendirent en braillant toujours. Ils repartaient dans leurs yoles pour le bal de la Grenouillère. Madeleine dit à Paul : – « Si tu ne viens pas, décide-toi, je demanderai à un de ces messieurs de me conduire. » Paul se leva : – « Allons ! » murmura-t-il. Et ils partirent. La nuit était noire, pleine d’astres, parcourue par une haleine embrasée, par un souffle pesant, chargé d’ardeurs, de fermentations, de germes vifs qui, mêlés à la brise, l’alentissaient. Elle promenait sur les visages une caresse chaude, faisait respirer plus vite, haleter un peu, tant elle semblait épaissie et lourde. Les yoles se mettaient en route, portant à l’avant une lanterne vénitie
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