Les attentions perdues Mettez-vous à la place d’une pauvre femme, de beauté contestable, – qui doit à la pesanteur de sa dot un mari longtemps attendu, – qui se donne des peines infinies et qui dépense beaucoup d’argent pour être à son avantage et suivre les modes, – qui se dévoue à tenir richement et avec économie une maison assez, lourde à mener, – qui par religion, et par nécessité peut-être, n’aime que son mari, – qui n’a pas d’autre étude que le bonheur de ce précieux mari, – qui joint, pour tout exprimer, le senti ruent maternel au sentiment de ses devoirs. Cette circonlocution soulignée est la paraphrase du mot amour dans le langage des prudes. Y êtes-vous ? Eh bien ! ce mari trop aimé a dit par hasard, en dînant chez son ami monsieur de Fischtaminel, qu’il aimait les champignons

