Les maris du second mois Deux jeunes mariées, deux amies de pension, Caroline et Stéphanie, intimes au pensionnat de mademoiselle Mâchefer, une des plus célèbres maisons d’éducation du faubourg Saint-Honoré, se trouvaient au bal chez madame de Fischtaminel, et la conversation suivante eut lieu dans l’embrasure d’une croisée du boudoir. Il faisait si chaud, qu’un homme avait eu, bien avant les deux jeunes femmes, l’idée de venir respirer l’air de la nuit ; il s’était placé dans l’angle meute du balcon, et, comme il se trouvait beaucoup de fleurs devant la fenêtre, les deux amies purent se croire seules. Cet homme était le meilleur ami de l’auteur. L’une des deux jeunes mariées, posée à l’angle de l’embrasure, faisait en quelque sorte le guet en regardant le boudoir et les salons. L’autre

