Ma mère

2149 Words
- Si c'est que depuis que je suis dans ce village, il y a déjà eu seulement une seule personne qui s'est faite du souci pour mon enfant si ce n'est moi... Je ne sais même pas si seulement l'un d'entre vous ici a déjà songé une seule fois à la nourrir quand elle avait faim ou même si quelqu'un est déjà venu un jour m'apporter son soutien quand elle doit aller à l'école où même seulement quand elle est malade... Jamais personne ne m'a aidé à éduquer ma fille et à prendre soin d'elle. Que ce soit donc la dernière fois que quelqu'un lève sa sale main sur mon enfant... Vous ne me servez à rien alors, évitez-moi ooo... Évitez-moi ! Je ne veux plus voir mon enfant revenir en larme à la maison parce que telle ou telle a levé la main sur elle. LAISSEZ MON ENFANT ! Malgré que cela se soit passé il y a de cela des années aujourd'hui, je me rappelle encore ce jour comme si c'était hier. Je ne sais plus trop, mais je devais déjà avoir autour de 4 ans, et je n'oublierai jamais ces paroles qui étaient sorties de la bouche de mère. Ce jour dans mes amusements quotidiens d'enfant, j'avais malencontreusement bousculé le plateau d'arachide d'une voisine. Consciente de ma maladresse, je m'étais immédiatement baissé afin de tout ramasser, mais la voisine était venue me trouver et malgré mes excuses, elle s'était mise à me frapper. Mais ma maman elle qui n'était pas là au moment là puisqu'elle était au marché à la rechercher de notre manger du soir avant le coucher était rentrée me trouver en pleure devant la porte de notre modeste maison. - Il ne faut pas déranger les gens, il fait chaud. - La mauvaise éducation que tu es là entrain de donner à cet enfant, j'espère seulement que tu ne vas pas l'initier dans tes choses de la nuit là. - Vraiment, si tu penses qu'on ignore que c'est pour cette raison qu'elle n'a pas de père. - Ah bon... N'est-ce pas, c'est ce que vous passez votre temps à dire dans vos maisons ici, que ooo j'ai le serpent... Mon totem, c'est le serpent. Mais bizarrement, il n'y a jamais eu personne qui ait réussi à prouver ce commérage que vous faites. - Aka pardon laisse nous ça ! - Et en ce qui concerne le père de mon enfant, comme tu le dis, c'est vous et seulement vous qui avez fait tout et tout afin qu'il m'abandonne, tellement vous estimiez que je ne le méritais pas. - Christelle, va à l'église et repent toi !! La vie que tu mènes là n'est pas bien et voilà déjà que tu formes ton enfant dans ces choses mystiques ! Elle commence même déjà à avoir tes mauvaises habitudes là ! - PARDON FICHEZ MOI LA PAIX ! C'est toujours quand on attrape un sorcier qu'il commence à pointer et traiter les autres de sorcier. C'est vous les vrais sorciers ici. b***e de méchant. Laissez seulement ma fille comme je vous dis là. Je ne veux plus me répéter. C'était juste comme absolument tous les jours, des querelles sans cesse et moi j'étais déjà un peu habitué à ça. Il n'y avait pas un seul jour qui pouvait passer sans que l'on dise tout à propos de mère. Le moindre truc qui pouvait se passer chez un voisin ou une voisine était assimilé à ma mère. Mais s'il y a quelque chose que j'aimerais que vous sachiez par-dessus tout vous est que j'avais la meilleure au monde, c'était une mère très adorable, on avait pour habitude jouer ensemble tous les soirs après avoir mangé et parfois même avant. Mais par-dessus tout j'avais la mère la plus protectrice. Au fil du temps, je devenais une grande fille et responsable et ça, c'était seulement et uniquement grâce à l'effort de ma tendre et chère mère. Je me rappelle aussi ce soir où j'étais rentrée, et je l'avais trouvée assise sur une chaise et elle avait l'aire triste. - Mama ?! C'est comment ? Pourquoi est-ce que tu as ce visage triste ? Il y a quoi ? Elle ne m'avait pas directement répondu, je m'étais installé auprès d'elle et elle m'avait regardée droit dans les yeux avant de me dire. - Joyeux anniversaire mon bébé ! Tout en me serrant dans ses bras. Moi-même ça m'avait surprise, je n'avais jusqu'ici jamais fait une fixation sur mon jour de naissance. Je n'avais jamais eu de fête d'anniversaire. Toute une année pouvait se terminer sans que mama le mentionne... Mais bizarrement, ce jour-là, Mama m'avait souhaité joyeux anniversaire. - Aujourd'hui, ça te fait 12 ans, 12 ans jour pour jour que j'ai entendu ton premier cri ! Malgré que ce jour soit douloureux comme souvenir, car c'est quand je fus presque à terme qu'à la dernière minute, ton père disparu me laissant sans un sou, ç'avait été un véritable parcours du combattant pour me rendre à l'hôpital. Et c'était d'ailleurs en rampant presque que je pus arriver à ce centre de santé où tu as vu le jour. Elle dégageait une émotion particulière en me racontant cette histoire qui était tellement triste - dans ce centre de santé, dis-toi que c'est même par pitié et compassion qu'on m'avait prise en charge. C'est grâce à la gentillesse du médecin qui avait pris décidé d'assumer toutes les charges financières que j'avais pu m'en sortir, et pour ça je suis éternellement reconnaissante envers cet homme. Mais quand même, je me suis efforcée de souvent lui apporter quelques trucs de mon commerce que j'avais commencé afin de subvenir à nos besoins dans le but de lui montrer ma reconnaissance et ma gratitude durant les 3 années qui ont suivis avant qu'il ne quitte le village définitivement. Et aujourd'hui quand je te regarde, je suis contente de voir ce que tu deviens Auriole. AURIOLE : Mais pourquoi avec cette mine aussi triste alors mama ? C'est pourtant un jour où tu dois être heureuse non, parce que tu as réussi et tu réussis à faire de moi quelqu'un de bien... Et tu pleures même déjà aussi. - Mon bébé, ce n'est pas de la tristesse, mais il s'agit là de larmes de joie, je pleure de joie en regardant ce que tu deviens. Malgré les choses qui se disent dans ce village. Elle me prise de nouveau dans ses bras et me serra encore de plus belle. - je n'ai malheureusement rien à t'offrir aujourd'hui à cause de la dureté du marché, mais qu'à cela je te promets que dès que les affaires iront mieux et que j'aurai un peu d'argent je t'achèterai un cadeau dont tu seras fières d'avoir. AURIOLE : Maman tu n'as pas à t'en faire pour ça hein, car pour ma part tu m'as déjà donné ce qu'il y a de plus beau à offrir tu m'as permise de vivre et tu me combles de ton amour chaque jour qui passe je ne sais pas à quel point je t'aimais, mais tes paroles aujourd'hui ont encore fait grandir en moi l'estime que j'ai pour toi mama. Tu es ma mère, et maman, je serai une femme à la hauteur de ce que tu veux que je sois et tu seras la maman la plus fière et heureuse du monde. - Orrrrh ma fille, tes mots me touchent tellement. Regarde, je vais prendre tes mots comme ça et les enfermer dans mon cœur pour qu'elles ne me quittent jamais. Quand je pense qu'ici les gens me traitent de sorcière... Mais est-ce qu'une sorcière peut garder un enfant pendant tant d'années ? AURIOLE : Non mama. Pour ma part je pense qu'ils sont juste tous jaloux du fait que tu es réussi à t'occuper de nous et surtout de moi. Et ils le seront encore plus un jour crois-moi. - Je ne doute même pas ! Auriole, c'est donc ainsi que ma mère avait choisie de me nommer. J'admirais tellement ma mère, d'aussi loin que je me rappelle je ne lui avais jamais désobéi. Elle était mon modèle et comme tout enfant, j'aimais ma mère par-dessus et plus que tout dans le monde. Je n'aurais jamais rien laissé faire obstacle à cet amour inconditionnel et profond que je dédiais à ma mère. Qu'est-ce qui pouvait me séparer d'elle ? Laissez-moi vous dire que même la mort, était loin de pouvoir me séparer de ma mère. Vous comprendrez ceci dans la suite de mon récit. Pour être plus précise, vous savez quand on est enfant on regarde nos parents comme s'ils étaient au-dessus de toute chose... Pensez même qu'ils peuvent un jour (trépasser) ne fait même pas partie de notre imagination. J'étais encore vraiment très jeune lorsque je compris que c'était ma mère m'avait éduquée toute seule, sans l'aide de personne. Ce que je devenais était uniquement et seulement grâce à elle. Je n'avais jamais rencontré un seul de mes oncles ni tante encore moins grand-parents et chaque fois que je lui posais la question tout ce qu'elle me disait était que j'étais sa seule famille. Et à vrai dire moi ça me suffisait. AURIOLE : Toi aussi tu es ma seule famille mama... Ma seule amie aussi. Notre vie quotidienne était plus comme une routine. Il n'y avait pas grand-chose à faire dans ce village, déjà que je n'avais aucun ami, alors la seule chose que je pouvais faire était de partir à l'école et rester avec mama et l'aider dans ses tâches quotidiennes. Les années passaient aussi tellement vite. Trois ans s'était déjà écoulé depuis ce jour où ma mère m'avait souhaité pour la première fois joyeux anniversaire. D'ailleurs j'avais reçu en cadeau une très belle robe. J'avais désormais 15 ans. Et ça m'arrivait souvent de parfois aider maman qui se fatiguait déjà sous le poids des travaux ménagers. Alors chaque matin avant de prendre la route de l'école, je me réveillais très tôt pour faire d'abord toutes les tâches ménagères de la maison puis je prenais mon bain et je m'apprêtais pour l'école, mais avant je prenais la direction du marché afin d'aller déposer la marchandise de mama et j'attendais qu'elle me rejoigne avant d'aller à l'école. Mama avait un comptoir au marché du village où elle vendait des fruits et toute sorte d'épice pour les assaisonnements. C'était donc un matin alors que je faisais comme à mon habitude. J'étais arrivée au marché déposer ses sacs quand une femme avec qui elle avait pour habitude de vendre m'arrête et me dit - Eeeeh Auriole? Tu pars où avec les sacs là ? À ma place quelle aurait été votre réaction suite à cette question, ce n'était pas la première fois qu'elle me voyait arriver, venir et déposer les choses de ma mère, mais seulement ce jour-là elle m'avait sortie cette question que je dirais bête. Du coup, je n'avais même pas répondu... En plus de ça, c'était la première fois que je l'entendais prononcer mon prénom. J'ai juste déposé les sacs de mama, mais tout de suite après elle s'était rapprochée et d'un coup de sa main, elle l'avait balancé toute la marchandise qui s'était renversée au sol. - Ne dépose pas ça là, la mauvaise éducation que ta mère te donne là. D'ailleurs elle est même où ? Si elle ne t'a pas dit qu'on ne veut plus d'elle ici elle a dû oublier donc rentre avec ça et rappelle-le-lui. Qu'elle se trouve un autre emplacement, ici là, s'en est fini avec sa sorcellerie. AURIOLE : Mais, tantine pourquoi tu dites ça ? Mama, elle ne m'a rien dit. - D'abord je ne suis pas tante et puis si elle ne t'a rien, alors, tu vas lui demander ! Ne dépose plus seulement les choses là ici ! J'ai dis. Je me suis assise pour attendre maman, mais elle n'était pas arrivée... Je l'avais tellement attendu ce matin-là que même 7h30 était arrivé et passé sans que je m'en rende compte. J'étais finalement rentrée à la maison quelques heures après avec tous les sacs quand je trouve mama assise devant la porte. AURIOLE : Maman, mais depuis le matin je t'ai attendu au marché jusqu'à j'ai même oublié d'aller à l'école tout va bien ? Aussi, il y a la tantine qui vend souvent à côté de toi là qui a dit que tu ne dois plus vendre là-bas. Je n'ai rien compris. - Hum ma fille, laisse ! C'est juste que je n'ai pas su lorsque tu étais déjà entrain de partir, sinon je t'aurais dit de ne pas te fatiguer ! Désormais, je ne vais plus vendre à côté de ces sorciers, c'est pourquoi elles t'ont dit ce qu'elles t'ont dit là ! Mais bon hein ! On va passer dessus ! Ce n'est pas grave ! Je ne peux pas manquer d'endroits où exposer ma marchandise.
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