UN SERPENT POUR MÈRE

Mama est revenue

Une fois à la maison, je suis encore allé voir le corps de mama, vous savez, quand vous venez de perdre quelqu'un, la situation est tellement incroyable que quelque part au fond de vous cette partie qui souhaite la revoir ne cesse de vous faire croire que la réalité n'est pas celle qui se présente.

J'étais dans la chambre tenue debout le regard sur elle. Je ne sais pendant combien de temps et puis j'entendis quelqu'un entrer. Je ne m'en étais pas préoccupé, mais à quoi cela aurait servi. Ce n'était que le chef qui était arrivé pour prendre ma mère.

- CHEF : Ma fille, on est là !

Je n'arrivais pas à parler, ou plutôt je ne voulais pas. Mais, lui il avait déjà donné l'ordre à ses gardes de porter le corps de mère. Je ne sais pas trop ce qui s'était passé ou même à quoi je pensais, mais lorsqu'il avait voulu toucher son corps je m'y interposais en attrapant son bras.

Vous vous rappelez ce que je vous avais dit par rapport aux gardes du chef, comme quoi, ces êtres étaient dotés d'une force incroyable. J'espère que vous vous en rappelez. Parce que ce qui suit risque vous surprendre.

Quand il voulut poser la main sur ma mère, j'attrapais son bras, et du coup, bien évidemment il essaya de me frapper, mais je ne sais comment, mais ma main était déjà entrain de serrer son cou... Je l'étranglais, je ne pensais à rien si ce n'est à ma mère. Puis une voix se fit.

- Tue-le !

J'avais maîtrisé deux des gardes du chef, en plus de celui qui était intervenu pour secourir le premier. Je les tenais par leur cou et je les étranglais, je suis certaine que j'appuyais de toutes mes forces. Mais ils n'étaient pas morts ce qui confirme le fait que les gardes du chef n'était pas des hommes, ou même des humains, mais d'autres choses.

Mais bon, sur le moment ce n'est pas ce qu'ils sont où étaient qui nous intéresse, c'est plutôt le fait que j'avais réussi à maîtriser deux d'entre eux... Ils étaient à genoux entrain de manquer d'air et à chercher comment quitter de mon emprise. Mais c'était plutôt cette voix qui me fit reprendre mes esprits.

Je lâche les deux gardes, puis en me tournant, je vis le chef me regarder, mais alors très fixement. Sur le moment, je ne comprenais pas pourquoi il me regardait alors moi je sortis de la chambre pour aller m'asseoir au salon. Et quelques minutes plus tard ils passaient derrière moi avec le corps de ma mère et puis le chef me dit.

- CHEF : On va l'apprêter et quand la cérémonie d'inhumation sera prête je vais demander à ce qu'on vienne te chercher.

Puis, il ajouta avant de se retirer.

- Les balafons vont retentir pour annoncer la mort de la maît... De ta mère.

Comment avait-il voulu appeler ma mère ? Bref, à cet instant, moi je m'en foutais. Mais pour ce qui était des balafons, ce n'était pas anodin depuis que j'étais né ou peut-être d'aussi loin que remontait mes souvenirs du moment aucun décès n'avait jamais été annoncé par le retentissement des tambours. Mais bon, moi ça ne m'intéressait pas. Il fallait bien qu'on m'aide à l'enterrer !

Je ne saurais vous dire comment exactement était pris le départ définitif de ma mère dans le village, j'avais l'impression que certains étaient tristes et d'autres qui s'exaltaient de la mort de la « sorcière » disaient ils. Même après avoir assisté à la messe d'autre se le permettait encore de la traiter ainsi. Ceux-là ne faisaient qu'attiser ma haine en vers les villageois.

- Enfin nous allons respirer avec cette histoire de serpent.

- Vraiment c'en était de trop.

- Elle est morte comme elle a vécu... En sorcière.

Mais pendant les obsèques de ma mère, lorsque je me baladais un peu. Car j'en avais marre de rester au milieu de tous ces hypocrites, je suivis une conversation.

- Je n'arrive pas à croire qu'elle soit morte.

- Je te dis, c'est une victoire non.

- Je ne sais pas, j'ai comme un mauvais pressentiment et même mon familier est un genre.

- Hum... À ce qu'il paraît, c'est un chasseur qui avait fini avec son familier là.

- Qui aurait crû, qu'un simple préparé à la chasse tuerait ce redoutable serpent rien qu'avec un vulgaire fusil de chasse ! Hahaha !

- Mon frère buvons ! Hahaha !

Qu'est-ce que cela voulait dire... Je vous assure que n'y comprenais rien.

C'est un chasseur qui aurait causé la mort de mama ? Pourquoi c'est une victoire ? Un familier, à quoi faisait il référence ? Un nombre incalculable de questions se bousculaient dans ma tête. Mais personne ne pouvait me donner des réponses si ce n'était mama.

Le troisième jour, on enterrait ma mère, c'était aussi simple, un deuil avec peu de gens et une petite simple messe. Mais pourtant je n'avais pas compris pourquoi on avait mis trois jours et insisté pour qu'elle soit enterrée au couché du soleil.

Nous étions autour et les gardes du chef descendaient sa dépouille. J'entendais juste les gens dirent.

- Elle avait déjà fait trop de mal...

Tout le monde avait son commentaire.

La dépouille au fond du trou, net au moment et l'instant où le dernier rayon de soleil disparu on commença à la recouvrir de terre.

Quelques minutes après, c'était déjà le dernier coup de pelle, j'étais restée près de la tombe de maman quelques minutes supplémentaires quand je sentis la chaîne que j'avais mise autour des reins bouger. Bien sûr, ça m'avait effrayé et j'avais sursauté, mais au même moment, je m'étais rappelée de cette conversation avant qu'elle ne rende son dernier souffle. Puis quelques choses attira mon attention dans l'herbe au loin.

Je vis d'abord deux yeux de couleur verte, puis en regardant mieux, je vis que c'était un serpent. Et tout de suite je sus, on n'avait pas eut besoin de me le dire. J'avais directement su que là il s'agissait de mama.