La blague

1997 Words
La blague Quelques jours avant notre rentrée scolaire de septembre. Alors que c’est un soir comme tous les autres, je suis affalée sur mon lit, le casque sur mes oreilles, concentrée sur un livre, comme à mon habitude. La lecture de celui-ci est tellement fascinante que je savais que j’allais le finir très rapidement. J’ai dû le commencer ce matin en me levant. Rapide, non ? Surtout qu’il y a au moins 500 pages. J’ai au moins une bonne partie de ma chambre qui est consacrée à ma bibliothèque. Ce qui fait que j’ai plus de livres qu’autre chose. Je lis les derniers chapitres de mon histoire au son de la musique celte. Alors que j'arrive à la dernière page, j'entends faiblement la voix de ma mère me parlant à travers toute la maison. « — Maria ! Descends mettre la table s'il te plaît ! » Je lève les yeux au ciel. Pourquoi ma mère n’appelle-t-elle pas mes sœurs ? Je ne suis pas la seule dans la maison… Je lui réponds immédiatement, car ce n'est pas la peine de faire celle qui n’entend pas ! Et je risque de me faire remonter les bretelles en plus. « — Oui maman, j'y cours ! » Je me lève, éteins ma musique, mets mon casque sur la table de nuit, déjà submergée de choses en tout genre. Je m’étire, en fin de compte, être allongée dans le lit pour lire n’était pas une bonne idée. Je me masse le cou afin de faire disparaître les courbatures. Soudain, j'ai une idée : je vais embêter mon frère jumeau Guillaume. Je regarde l’heure. Il est 19 heures 30. C’est l’heure à laquelle il doit aller prendre sa douche. J’ai envie de lui faire un coup bas avec mes petites sœurs. Je me dirige dans la chambre de mes petites sœurs, Louna et Julia et leur expose mon plan. Je sens que je vais encore bien rigoler. « — Psst, les filles ! » « — Oui Maria ? Dis-nous… pourquoi tu chuchotes », me demande Julia. Elles me regardent avec de gros yeux. Alors qu’elles doivent se demander ce que j’ai derrière la tête, je leur explique qu’habituellement Guillaume va aux toilettes avant de se doucher. C’est le moment parfait de faire ma vengeance. Oui, car la dernière fois, mon frère et mes sœurs m’ont fait une mauvaise blague. J’ai pris cher. C’était durant nos vacances à la campagne : J’étais sortie à l’extérieur de la maison avec Leïla, laissant la porte de ma chambre ouverte. J’ai toujours eu l’habitude de fermer la porte de ma chambre. Pour mes sœurs et Guillaume, cela voulait dire : Que personne n’entre dans ma chambre. En quelque sorte, il s’agit d’un code entre nous. J’ai seulement eu le malheur de la laisser ouverte quelques heures. Quand je suis rentrée de mon après-midi, j’ai eu la mauvaise surprise de voir ma chambre sens dessus dessous. Depuis ce jour-là, j’attends avec patience le moment où je pourrais réaliser ma vengeance en toute tranquillité. Même si le proverbe le dit : « la vengeance est un plat qui se mange froid ». Je trouve que je suis très patiente ! Et je pense avoir trouvé le moment parfait pour l’exécuter ! Mes sœurs ont dû comprendre ma soudaine envie car c’est en souriant qu’elles me demandent ce que j'ai derrière la tête. Au fond, je sais que c’est mon frère qui avait pris cette iniative de mettre le bazar dans ma chambre à cette époque. En réalité, Guillaume et moi utilisons souvent nos sœurs pour effectuer nos chamailleries. Quelquefois, nos parents nous grondent. Mais pour nous, c’est normal de nous embêter, surtout que nous nous amusons beaucoup ! C’est avec une voix excitée, en imaginant la tête de mon frère, que je déclare à mes sœurs. « — Lui piquer ses vêtements ! » « — Eh ! Mais t'es folle toi !... » Elles parlent à voix haute. Je leur dis de parler moins fort et je leur rappelle succinctement en détail ce qu'ils m'avaient fait. Elles s’amadouent rapidement. « — Bon d'accord, mais c'est Lou’ qui y va ! » Déclare Julia fière d’elle. « — Pourquoi moi ? » Elle souffle, n’ayant pas envie d’aller prendre les vêtements de mon cher frère. « — Tu ne fais rien à chaque fois !... » « — Mais c'est normal, je suis le cerveau de la b***e ! » rétorque-t-elle, fière de sa trouvaille. « — Lou », vas-y s’te plait ! », dis-je en insistant. « — Bon d'accord, mais vous me le payerez ! » Lâche ma sœur Louna, les bras croisés sur sa poitrine. Je souris, les remercie et je me penche pour embrasser mes sœurs. Satisfaite, je leur dis d’attendre qu’il parte aux toilettes pour agir. Je sors de la chambre, croise mon frère dans le couloir. Il se dirige vers les toilettes. Je frappe à la porte de chambre des filles. Un faible « d’accord j’y vais » se fait entendre. Heureuse de pouvoir encore embêter mon jumeau, je descends mettre la table. « — Ah, Maria, tu es là ! Tu en as mis du temps ! » Fait ma mère quand j’arrive dans la cuisine. « — Coucou Maman ! Oui, je disais quelques trucs aux filles ! » Je suis souriante. Mais je freine mes ardeurs me souvenant que ma mère sait ce que ce sourire signifie. Je crois que je l’ai échappé belle car elle change de sujet. « — Peux-tu mettre les infos s'il te plaît ? » « — Oui, je te mets sur la première chaîne ? » « — Oui, vas-y et mets la table après. » Elle s’affaire sur le plan de travail. « — D'accord ! » J'allume la télé et pends la télécommande. Je zappe sur quelques chaînes, avant de mettre la chaîne que me demande ma mère. Je me détourne de la télévision et mets la table. Une fois que c’est fait, j’aide ma mère dans ses tâches. Quelques minutes plus tard, j'entends un hurlement qui provient de l'étage. Sursautant, je lève la tête. Il vient de mon frère, les filles ont réussi leur action. Je rigole discrètement, ma mère se tourne vers moi, me regarde et roule des yeux. Elle souffle, lasse de nos bêtises. « — Qu'est-ce que tes sœurs ont encore fabriqué ? » « — Ça, je ne sais pas !... » J’essaye d’être innocente le plus possible dans mes propos. « — Maria, je te connais. Tu as encore soufflé une idée à tes sœurs pour embêter ton frère ! » « — Moi ? Noon…, que vas-tu encore penser par là !... » Je réplique en levant les mains en signe d’innocence. Elle me répond d’un œil septique. « — Mmhh, avec vous quatre, je me méfie des fois ! » « — Maman ! Je suis indignée ! » À ce moment-là, j’entends quelqu'un, ou plutôt plusieurs personnes, descendre rapidement les escaliers. Je regarde ma mère qui me fait un sourire. Ce ne sont que Julia et Louna, surexcitées. Elles arrivent en courant dans la cuisine. « — Maman, Maria ! Guillaume est furax après nous ! On a rien fait ! On va dehors le temps qu'il se calme ! », souffle Louna, essoufflée après avoir couru. « — Je vous ai déjà dit de ne pas courir dans les escaliers ! » Ma mère réprimande mes sœurs. Elles ne sentent pas du tout coupable car elles sourient. Voyant qu’elles se dirigent vers la porte d’entrée, ma mère reprend immédiatement. « Non, non et non ! Jeunes filles, vous allez vous mettre à table. Pendant que moi, je vais appeler votre frère et votre père pour qu'on commence à manger. » « — Oui maman ! » Elles répondent en chœur, déçues de ne pas échapper à Guillaume. Ma mère sort de la cuisine. Nous l’entendons à travers le couloir qui mène de la cuisine à la salle à manger. « — Guillaume ! Loïc ! » Je regarde mes sœurs, les connaissant, elles rigolent secrètement. L’image de la tête de mon frère me parvient. Je l’imagine bien surpris quand il a dû découvrir que ses vêtements avaient disparu. J’éclate de rire, ce qui fait retourner mes sœurs. Ma mère arrive à ce moment-là. Elle me regarde d’un drôle d’air, puis elle me fait signe de m’asseoir à ma place. « — Je suppose qu’il y a un rapport entre vous trois si Guillaume a hurlé tout à l’heure » Je cesse de rire et je pars m'installer, mon père et mon frère arrivent en même temps. Ils s’assoient, ne se préoccupant pas de nos rires. Nous avions recommencé à rigoler lorsque Guillaume est entré dans la pièce. Comprenant que nous nous moquions de lui, il nous envoie un regard noir. Pendant que mon père regarde la télévision, ignorant l’humeur de mon frère, ma mère nous sert à manger. Au moment du dessert, nous sommes en train de chahuter tous ensemble quand le présentateur télé attire notre attention. « Mesdames, Messieurs, Flash info spécial ! Aujourd'hui est un jour spécial, Nous vous annonçons que les mythes sont réels. En effet, les Loups-Garous existent, C'est une nouvelle mondiale, les Loups-Garous sont parmi nous et prennent la tête de nos gouvernements. En effet, nous sommes en réalité 2 milliards d'êtres humains contre 5,2 milliards d'êtres nommés « les Surnaturels » ! Des chiffres impressionnants, mais réels, nous vous demandons donc de rester calme et d'être à l’affût des dernières nouvelles... Bien… Maintenant, passons aux dernières informations. Le couvre-feu n’a pas réussi à s’instaurer dans les pays du tiers monde… » À la fin de cette information bouleversante, je regarde ma famille, les dévisageant tous. Je ne comprends rien, les histoires fantastiques que je lis me sautent aux yeux. Se peut-il que je sois en train de dormir ? Je me pince sérieusement, puis voyant que ça ne sert à rien, je souffle. Prenant mon courage à deux mains, je demande à toute la tablée. « — C'est vrai ce qu'il a dit ? Ce n'est pas un canular ? » « — Non, je ne crois, pas. Tu as vu comment il était sérieux ! Hein papa ! » Fait Guillaume. Son visage est tout blanc. Tout le monde est dans le même état que lui. « — Oui, Guillaume, en effet, ça n'augure rien de bon. Je sens qu'ils ne nous ont pas tout dit... » Lui répond mon père. « — En tous cas, il est aussi sérieux que les habits de Guillaume ! » Lâche Louna joyeuse. Je crois qu’elle veut rendre la nouvelle plus légère qu’elle ne l’est déjà. « — Ah bon ? Et bien Guillaume… Tu oublies de prendre tes affaires avant de prendre ta douche ! » lui dis-je moqueuse. Je sais qu’en disant cela, je lance une bombe. Je suis fière de moi. « — Très drôle g’de sœur ! En attendant, ta vengeance s’est accomplie ! » Il me regarde avec son sourire en coin que je connais très bien : celui d’une vengeance en cours… « — Yep ! J’suis très contente ! Et dans tous les cas, tu sais très… » Mon père me coupe dans ma phrase. « — Les enfants ! Quand est-ce que vous allez cesser vos enfantillages ! Mais enfin ! Vous avez quel âge !... » « — 5 ans ! » Je réponds à mon père en même temps que mes sœurs et Guillaume. Nos parents nous regardent avec de gros yeux, signe que nous sommes vraiment des gamins. Nous nous regardons tous les six, et nous éclatons tous de rire. Ça faisait longtemps que nous n’avions pas rigolé comme ça. En tout cas, je pourrais remercier Louna pour sa diversion. Elle est réussie. Les informations continuent. Le présentateur passe de nouvelles informations qui sont moins importantes. La hausse du prix du gaz par exemple… D’un seul coup, la publicité interrompt le journal télévisé. Étrange… « — C’est une première… » Souffle ma mère. Elle reprend. « Il n’y a jamais eu de coupure lors des journaux télévisés… » Nous reprenons notre sérieux, car en regardant la télévision, la publicité s’interrompt pour laisser place à des images d’une salle de réunion. Au centre plusieurs personnes sont assises autour d’une table. Ce n’est qu’une image car le journaliste ré intervient à l’antenne et reprend d’un air grave : « Cette image évoque le nombre de personnes représentant le Surnaturel. Nous en saurons plus sur ces dirigeants demain... En clair, mesdames, messieurs, les personnes qui dirigeront notre planète bleue se présenteront demain. Ils sont au nombre de 5 et se font appeler Alpha des Continents… Les peuples Surnaturels sont innombrables, Nous ne connaissons pas le nombre exact de peuple pour le moment… Afin de ne pas céder à la panique, nous vous demandons de rester calme… » Nous nous regardons. L’atmosphère joyeuse qui était présente avant ce flash, c’est brutalement envolé suite au retour à la réalité. Je vois mes sœurs pâles comme un linge... « — J'ai peur de ce qu'il peut nous arriver maintenant ! » Commence Julia, sa voie tremble. « — N'aie pas peur, nous sommes ensemble, et rien ne nous séparera, n'est-ce pas ? Et en plus nous ne craignons rien… » Nous rassure ma mère. Mais, je vois qu’elle n’est pas aussi rassurée de ce qu’elle laisse paraître. « — Bon, les enfants. Allez tous vous coucher. Nous ne savons pas comment la journée de demain va se dérouler ! Allez ! Bonne nuit… » Notre père nous envoie au lit, probablement pour essayer de dissiper les tensions qui sont apparues. Mais, nous ne sommes pas dupes. « — Bonne nuit maman ! Bonne nuit papa ! » Malgré le fait qu’ils nous ont demandé d’aller nous coucher, nous insistons pour les aider à débarrasser la table. C’est dans un silence pesant que nous aidons ma mère. Guillaume me regarde et me fait un signe que je comprends tout de suite. Il veut qu’on en parle quand nous serons dans nos chambres. Une réunion entre frère et sœurs, si je peux dire ça ! Après avoir embrassé nos parents, nous montons ensemble à l’étage. Nos parents ont leur chambre au rez-de-chaussée, et tous les jeunes dorment à l’étage.
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