PROLOGUE

176 Words
PROLOGUE L’AUTRE Les pleins et les déliés de cette croupe écrivent les pages d’une histoire que l’autre ne comprend pas. Elle regarde. À l’aveuglette, elle tâte son propre flanc. Rencontre un angle. Descend plus bas, s’aventure au creux de son pantalon. Les cuisses s’ignorent. Mais le sillon est inhospitalier. N’invite pas à la caresse. Elle effleure, mi-craintive, mi-fascinée, sa hanche qui crève le tissu raide du jean. Son genou perce la toile. Elle frôle son coude. Le triangle acéré agace sa paume. Désormais, elle n’a plus faim. Elle est bien. Légère. Son ventre ne se révolte plus. Elle n’a plus ni sueur ni vertiges. Elle flotte. Nyellsami passe le plumeau en chantonnant. Elle ne sent pas le regard de l’autre sur elle. Elle transpire, alors elle passe sa main solide sur la peau grenue de son front moite. Sa main remonte dans la crinière qu’elle graisse davantage. De la toison brune s’exhalent les effluences entêtantes de la noix de coco. Elle prend soin de sa chevelure, tente de la discipliner, de violenter ces crans que ses ancêtres lui ont légués. En résulte une raideur artificielle, un rideau de cheveux inégaux.
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