XVAubert reposait sur son lit, sans mouvement, livide comme un jeune mort. Près de lui se tenait le docteur Fortier et le valet de chambre attaché par don Rainaldo au service de son beau-frère. Anne entra, glissa d’un pas léger jusqu’au lit, en réprimant son émotion. Elle échangea un regard avec le vieux médecin, qui secoua douloureusement la tête avant de se pencher vers le malade pour dire à mi-voix : – Votre tante est là, mon cher Aubert. Les paupières aux cils noirs se soulevèrent, tandis qu’Aubert ébauchait le geste d’étendre la main. Cette pauvre main si maigre et glacée, Anne la prit entre les siennes, la caressa, tandis que sa voix tendre murmurait : – Déraisonnable Aubert, qui se monte la tête sur les propos d’une malheureuse folle ! Qu’as-tu été croire là, mon pauvre ami ?

