Chapitre 4-3

2851 Words
Après le repas, Aila s'accroupit près du feu, s'escrimant encore une fois à mettre ses idées au clair, sans succès. Chaque fois qu'elle essayait de se diriger dans un sens, sa raison ou son intuition battait en brèche son ébauche de décision et tout était à refaire… Elle poussa un soupir de dépit que la vieille dame entendit. — La vie n'est pas toujours facile, n'est-ce pas, surtout quand le destin semble encore choisir à votre place… Surprise, Aila leva vers elle un regard interrogateur. — Oh ! vous savez, moi, ce que j'en dis, c'est ce que l'existence m'a enseigné. Personne n'arrive à mon âge sans avoir vécu, tenté et échoué. Cette fatalité nous rend plus modestes, mais aussi, de façon contradictoire, plus expérimentés. Plus on en apprend, plus on est conscient du fait qu'on en connaît si peu, finalement… Je peux vous aider à y voir plus clair si ça vous intéresse. La femme farfouilla dans son bahut aux portes grinçantes et en extirpa un paquet enveloppé dans un torchon. Elle le posa sur la table avec des gestes délicats et écarta les pans de tissu, découvrant une boîte en bois poli, au veinage sombre et irrégulier. Aila retint ses doigts de toucher sa surface satinée qui miroitait sous la lueur de la chandelle. La dame en sortit un tout petit flacon dont elle enleva le bouchon. — Donnez-moi votre main droite, demanda-t-elle en tendant la sienne. Aila la fixa. Que voulait-elle bien en faire ? Pourtant, elle obtempéra, emportée par la curiosité et le sentiment de confiance qu'elle éprouvait dans ce cadre, peut-être insolite, mais réconfortant. La femme saisit sa paume et y versa deux gouttes de liquide, puis la massa doucement pour les faire pénétrer. Ensuite, elle approcha la peau parfumée de son nez et huma longuement, les yeux fermés. Comme elle, Aila respira les odeurs qui se dégageaient, identifiant certaines essences familières au milieu d'autres inconnues. Sa peur et ses hésitations s'atténuèrent peu à peu, tandis que ses yeux fixaient son hôtesse. Quand cette dernière rouvrit ses paupières, leurs regards se croisèrent et l'ancienne combattante décela d'étonnantes étincelles dans ses iris si limpides, puis la sensation fugitive s'effaça. Devant elle, la femme qu'elle présumait âgée semblait avoir rajeuni, ses rides s'étaient estompées, sa fatigue envolée. Il émanait d'elle une étrange énergie, difficilement descriptible. Aila aurait pu s'inquiéter de ces quelques incohérences, mais non, son sentiment de confiance ne faiblissait pas. Tenant toujours la paume d'Aila dans la sienne et la caressant avec douceur, son hôtesse prit la parole : — Une main conserve l'histoire d'une personne, mais uniquement pour celui qui sait la déchiffrer. Ainsi, je peux y lire toutes les victoires, mais aussi toutes les souffrances surmontées comme les blessures qui ne sont jamais parvenues à cicatriser… L'émotion gagna Aila. En un instant, elle revécut les événements marquants de son existence, son terrible chagrin d'avoir grandi sans mère, l'indifférence de son père, son combat quotidien pour démontrer sa valeur et sa fusion si intense avec la magie au point que, chaque jour, elle devait se raisonner pour en accepter la disparition, sans oublier la mort de Barou et les disputes qui la séparaient actuellement de sa fille et de l'amour de Pardon. Une larme vacilla au bord de son œil et glissa le long de sa joue. Son hôtesse poursuivit : — Tant de vies en une seule et tant de peines surmontées. Comment résister quand certaines persistent au point de vous amener à commettre l'irréparable ? Faut-il écouter les voix enchanteresses qui vous font miroiter la renaissance de ce qui a été perdu ou faut-il leur préférer une existence simple, mais non dénuée de saveurs ? Une nouvelle fois, la femme frotta la main d'Aila et huma sa peau, inspirant longuement. — Le passé ne pouvant être changé, accepter de vivre avec ses zones d'ombre et ses regrets devient une nécessité pour apprécier son bonheur, n'est-ce pas ? Toujours étreinte par émotion, Aila, dont le regard ne parvenait plus à se détacher de celui de son interlocutrice, se contenta de hocher la tête. — Quand un désir inconsidéré s'éveille avant de nous dévorer, il nous amène à oublier les présents que la vie nous a offerts dans sa grande mansuétude. L'importance que nous leur accordions finit par s'effacer et ne resurgira qu'au moment où nous serons sur le point de les perdre. Comment savoir si, à ce moment précis, nous n'aurons pas trop attendu pour corriger nos erreurs de direction ? Une chance peut nous être donnée, rarement deux… Le passé construit notre avenir, mais comment parvenir à changer notre destinée ? La question resta en suspens, les deux femmes face à face, comme retenues l'une à l'autre par un fil invisible. La plus âgée reprit : — Tendez-moi votre main gauche. Aila obéit et ses doigts recouvrirent ceux de la vieille dame. Cette dernière sortit un deuxième flacon de la petite boîte et, comme la première fois, en versa deux gouttes dans la paume d'Aila. Puis elle massa, frotta et huma et frotta encore jusqu'au moment où son visage cilla imperceptiblement avant de retrouver sa parfaite sérénité. Elle poursuivit, la voix légèrement voilée : — Certains destins ne peuvent être évités et, pourtant, nul ne doit s'aventurer à modifier le passé pour changer le futur. Malheureusement, la folie ou la vanité d'une seule personne peut rompre ce fragile équilibre et bouleverser injustement de nombreuses existences. Dans ce cas ne persistera plus aucune chance d'échapper à son avenir, aussi tragique soit-il, à moins d'être sauvé par un être d'exception. Mais qui sera capable de renoncer à tout pour corriger le cours d'une vie qui n'est pas la sienne, surtout si sa mort en constitue le prix à payer ? Aila s'était figée. Une sensation glacée venait de descendre le long de sa colonne vertébrale, la tétanisant totalement. Cette femme parlait-elle de sa destinée ? Était-elle sur le point de commettre une erreur irréparable ? Finirait-elle de façon dramatique ? Les mains chaudes de son interlocutrice qui enserraient les siennes la forcèrent à se ressaisir. — Je n'ai pas les moyens d'empêcher ce qui doit se produire, mais je ne laisserai pas l'injustice gagner sans chercher à infléchir sa direction… Je t'offre deux présents : le premier sera ta première défense, un flacon d'urine d'un plantigrade que tu n'as pas encore rencontré lors de tes voyages. Il suffira d'ouvrir ou de briser le verre pour que l'odeur musquée du liquide perturbe le flair d'animaux à ta poursuite, comme celui de chiens, par exemple. Le second est inestimable. Voici une pierre que je vais attacher autour de ton cou, toute noire, toute terne, mais si lumineuse de l'intérieur. Conserve-la sur toi quoi qu'il arrive : elle représente ta seule et unique chance d'échapper à ce terrible avenir que j'entrevois, ou d'en revenir… Ma dernière façon de t'accompagner consistera à te rappeler le don offert par une de tes amies fées, la plus proche peut-être. Sera-t-il à l'origine d'une issue positive ? Je n'en suis pas certaine, mais le souhaite du plus profond de moi. À présent, tu effaceras de ta mémoire tout ce que tu n'aurais pas dû entendre. L'utilisation de mes petits présents viendra au moment opportun, en toute connaissance de cause ou dans la plus totale ignorance. Non, je n'ai aucun droit de changer l'avenir, mais je n'assisterai pas à ta déchéance, chère Aila, sans chercher à l'empêcher. Prends ces objets, range-les, puis couche-toi. Demain, tu ne te souviendras que d'une conversation amicale et d'une nuit reposante. Tu seras heureuse de trouver tes affaires sèches et de repartir sans connaître la souffrance qui t'attend. Je ne pourrai pas en faire plus pour toi, j'ai déjà largement outrepassé mes prérogatives ; je te souhaite bonne chance, car tu vas en avoir besoin, et espère un miracle que seul l'amour est capable de réaliser… Pardon ne parvenait pas à s'endormir. Il tournait et se retournait, faisant grincer le lit par ses mouvements brusques. La place vide à ses côtés, telle une plaie lancinante, le hantait au même titre que les propos de ses soi-disant amis. Rien qu'à leur évocation, son irritation crût encore. Il se força à se calmer, conscient de la part d'injustice de sa réaction. Tous restaient auprès de lui, fidèles et attentionnés, mais leur perception de la situation actuelle différait tant de la sienne que leurs mots qui voulaient le réconforter le blessaient un peu plus. Il en arrivait au point de ne plus désirer voir quiconque. Et cet écueil ne constituait qu'une ombre parmi d'autres. Toute sa soirée, il l'avait vécue avec le regard de son fils posé sur lui comme un reproche permanent devant son inaction. Qu'est-ce qui prenait à son garçon, si timoré d'habitude, de manifester une implacable détermination au moment le plus inopportun ? Et puis, pourquoi était-elle partie ainsi ? Si elle croyait qu'il allait lui courir derrière comme un petit toutou docile, elle se trompait. Elle l'abandonnait ! Tant pis, il se débrouillerait bien avec ses enfants, sans elle ! Oui, mais comment ? Jamais il n'avait imaginé que son existence pût basculer dans l'horreur avec une telle rapidité, cessant de souffrir de son absence uniquement quand la colère le submergeait. Maintenir sa fureur, l'alimenter pour ne pas s'arrêter, pour contenir la douleur, pour ne pas s'appesantir sur lui-même et sur le chagrin profond qui noyait son cœur. Âme sœur de Hang ! Et lui, que représentait-il pour elle ? Rien ? Malgré lui, il guettait les bruits dans l'obscurité, espérant son retour, quelques explications, son corps entre ses bras. Où était-elle à cet instant ? Dormait-elle en forêt ou dans une auberge ? Il devait cesser de songer à elle, mais, dès qu'il tentait de l'effacer de ses pensées, son image resurgissait, indélébile. L'amour ne s'éteignait pas aussi facilement. Enfin, quand le milieu de la nuit arriva, épuisé autant par ses émotions que par sa fatigue, il lâcha prise et sombra lourdement dans le sommeil. Aila s'agita quand un filet de lumière se faufila entre deux planches d'un volet et termina sa course sur son visage en une lueur facétieuse. Elle entrouvrit les paupières, cherchant les repères habituels de sa chambre sans les trouver. Mais où était-elle ? Son cerveau légèrement embué nécessita un peu de temps pour remettre les pièces de sa journée d'hier en place et elle se souvint : elle avait abandonné les siens. Son cœur se serra, mais son attention fut rapidement détournée ; une voix, résonnant à proximité, la fit sursauter. — Bien, vous êtes réveillée. Nous pouvons manger, alors ! La vieille femme quitta son lit et s'enroula dans une couverture. Elle s'approcha de la cheminée pour relancer le feu, tandis qu'Aila se redressait sur son banc, encore un peu désorientée. — Tenez, voici vos habits, bien secs ! Enfilez-les et une fois le petit-déjeuner achevé, vous pourrez repartir comme vous le désirez. Aila resta immobile, comme si les mots entendus tardaient à être assimilés. Oui, elle allait se lever et se préparer. Oui, elle reprendrait la route. Alors que tout demeurait confus dans son esprit, elle récupéra ses affaires malgré tout et les revêtit lentement. Ensuite, elle s'assit à table, incapable de penser par elle-même, son regard fixé sur son hôtesse qui s'agitait autour de l'âtre. Cette dernière la rejoignit. — Un bon repas, le matin, c'est la certitude de ne pas garder le ventre vide jusqu'au lendemain ! s'exclama la femme avec un petit rire léger. Aila opina, puis attaqua sans enthousiasme les plats déposés devant elle. Puis, alors que peu à peu ses idées s'éclaircissaient, elle se sentit mieux, appréciant le confort de la pièce qui se réchauffait et la compagnie de la vieille dame. Pourtant, dans son esprit, persistait comme un engourdissement qui l'empêchait encore de réfléchir… Une part de Pardon refusait de se réveiller. Le sommeil lui avait offert un oubli temporaire, presque réconfortant. À présent, alors que sa conscience émergeait graduellement, il redoutait de revenir dans le présent, de redécouvrir l'absence d'Aila à ses côtés, la flamme de sa colère comme son insondable tristesse. Par les fées, qu'il lui en voulait ! Comment avait-elle pu le traiter ainsi ? Pour quelle raison injustifiable s'était-elle permis de tous les quitter comme une voleuse ? Il ne l'acceptait pas et la douleur, sourde un instant plus tôt, explosa dans son cœur. Définitivement réveillé, il ouvrit les yeux et contempla le plafond au-dessus de lui, dénué de courage. Un bruit dans la cuisine l'incita à réagir, réalisant qu'il devait être en retard. S'habillant rapidement, il rejoignit la pièce d'en bas pour y découvrir Naaly. La surprise s'afficha sur son visage. — Tu es déjà debout ? Où est Tristan ? Sa fille haussa les épaules pour indiquer qu'elle l'ignorait et demanda aussitôt : — Qu'est-ce qu'on mange ? Pardon se figea, préoccupé par l'absence de Tristan, toujours le premier à se lever avec Aila. — Il n'est plus dans votre chambre ? insista-t-il. — Non, et son lit est fait, ajouta-t-elle avec une moue qui exprimait tout à la fois son désintérêt de la situation et son mépris le plus profond pour son frère. Pardon devint livide, une angoisse galopante envahissait sa tête. L'instant d'après, il sortit en trombe de la maison et se dirigea vers les écuries au pas de course. Une fois là-bas, sa plus grande crainte se réalisa ; à côté de la stalle de Lumière, une seconde, vide également, attestait du départ de son fils ; ce dernier avait profité de la nuit pour s'enfuir à la recherche de sa mère. Un vent de panique enfla dans l'esprit de Pardon. Cette attitude ne ressemblait pas à son enfant, si sage, presque soumis ; une autre explication devait exister. Et pourtant aucune n'apparut. La folie devait être communicative : Tristan venait, pour la première fois de sa vie, de lui désobéir… C'était bien le moment ! À croire que ses ennuis n'étaient pas suffisamment nombreux… Tiraillé par des pensées aussi diverses que contradictoires, il s'attarda sur l'une d'elles. Aila avait choisi de s'en aller, mais il était hors de question de laisser son fils seul sur les routes. L'instant d'après, il sellait son cheval. Tristan possédait trop d'avance pour être rattrapé rapidement, mais il s'organiserait au plus vite pour pouvoir le rejoindre. Première étape : rendre visite à Hang. Alors que le Hagan puisait de l'eau devant chez lui, un bruit de cavalcade l'alerta. Un simple regard sur Pardon qui arrivait à toute vitesse le persuada qu'un nouvel événement s'était produit. — Tristan est parti cette nuit, pour rechercher sa mère, selon toute évidence. En l'absence de Bonneau, j'aimerais que tu t'occupes de Naaly et du manège, le temps de le retrouver, l'informa Pardon. Silencieux, son ami le fixa, sans répondre. Pardon déglutit discrètement, pressentant déjà que les soucis se poursuivraient dès qu'il ouvrirait la bouche. Sortant de la maison, Niamie rejoignit son mari. — Rattraper ton fils constitue une première étape, commença Hang, mais elle ne suffira pas. — Pardon, tu dois ramener Aila, intervint Niamie. Fais confiance à mon instinct. Même si je comprends ton désarroi et ta colère, tu dois les dépasser. Jamais, jamais elle n'aurait agi ainsi envers toi et ses enfants, de sa propre volonté. Je prendrai soin de Naaly et, pendant ce temps, Hang et toi récupérerez Tristan avant de vous consacrer à Aila. La perplexité se lisait sur le visage de Pardon, tandis qu'en son for intérieur les paroles de Niamie bousculaient la carapace derrière laquelle il cherchait à se protéger depuis la fuite de sa femme. Et le doute qu'il refusait d'envisager revint le hanter. Dans une ultime opposition, le cavalier s'exclama : — De toute façon, Hang doit s'occuper de toi. Malgré l'inquiétude que trahissaient ses traits, Niamie ébaucha un sourire avant de lui répliquer : — Tu aimerais, n'est-ce pas ? Mais je ne te donnerai pas cette raison pour te passer de lui… Hang restera à tes côtés, nuit et jour, pour te rappeler l'importance de ta mission : retrouver Aila. De plus, quelques jours sans lui me feront le plus grand bien. Et puis, pour le manège, ne m'aviez-vous pas parlé d'un petit jeune qui ne rêve que de prouver ses compétences ? À tout malheur, quelque chose est bon : le moment est venu de lui offrir sa chance. Hang le préviendra de ses nouvelles responsabilités. Transmets à Naaly de me rejoindre dès qu'elle sera prête. Pardon cilla. Laisser Niamie s'occuper seule de sa rebelle de fille dans son état lui apparut immédiatement comme une mauvaise idée. Ultime rebondissement de cette matinée définitivement mouvementée, il devait emmener Naaly et cette option, inévitable, le tentait encore moins que la première ; celle-ci s'opposerait avec véhémence à sa proposition. — Après réflexion, je la prends avec nous et souscris à ton excellente suggestion. Thibault rêve de nous remplacer et cette occasion constituera un parfait test, surtout que notre absence ne sera l'affaire que de quelques jours, une semaine tout au plus. Hang, rejoins-moi dès que tu auras fini tes préparatifs. Il tourna son cheval sans rien dire de plus. Pourtant, tandis qu'il s'apprêtait à lui enlever son mari, il aurait voulu lui demander de bien prendre soin d'elle, de se reposer. Finalement, peut-être Aila n'était-elle pas la seule pour laquelle les mots lui manquaient. Peut-être aussi était-il, malgré lui, à l'origine des complications de sa vie. Demain, il y réfléchirait. Aujourd'hui, son unique objectif consistait à récupérer Tristan au plus vite. Sur ce point, la présence de Hang constituerait un atout précieux, car, si Pardon n'avait jamais été qu'un médiocre pisteur, le Hagan excellait dans ce domaine. Enfin, dans quelques jours, ce cauchemar s'achèverait et il ramènerait son fils et, éventuellement, s'il ne pouvait agir autrement, sa femme… Quand il pénétra dans la maison, Naaly finissait tranquillement son petit-déjeuner. — Prépare tes affaires, on part à Avotour. Les yeux de Niamie étincelèrent. — Rendre visite à Sérain et Lomaï ? Fantastique ! Je vais retrouver Merielle et casser les pieds de Sekkaï ! Je me dépêche ! — N'oublie pas de ranger la table avant, lui rappela son père. Naaly se figea aussitôt et se retourna vers lui, circonspecte. — Oh non… Ne me dis pas que cette promesse d'escapade n'est que dans le but de rattraper Tristan et que, sitôt rejoint, nous ferons demi-tour ! Pardon ne répondit pas, incapable de lui expliquer que sa quête risquait de les mener plus loin. — Je ne viens pas ! s'exclama-t-elle. Il est hors de question que je parte à la poursuite de mon boulet de frère ! — Rassure-toi, nous pousserons jusqu'à Avotour et ainsi tu pourras revoir Bonneau et tes amis. Elle le jaugea du regard, un instant, puis quitta la pièce… sans débarrasser la table. Pardon retint un geste d'agacement, mais ne la rappela pas, conscient de son impuissance à lui dire toute la vérité, et de son peu d'enthousiasme à se confronter à une nouvelle opposition. Décidément, il pouvait en vouloir à Aila de sa fuite, mais, avec une clairvoyance gênante, il s'apercevait que lui aussi finissait par louvoyer pour éviter les problèmes…
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