Chapitre1

1784 Words
Notre meute était une des plus puissantes au monde, mais après la grande guerre, qui tua un nombre incalculable d'entre nous, et qui nous opposaient aux chasseurs, il fut décidé par les anciens que tous et toutes devaient être formé au cas où l'histoire se répéterait. Il fallait se tenir prêt, car les chasseurs restaient néanmoins une menace tapie dans l'ombre, ressassant leur vengeance tout en reformant leurs rangs, puisque l'existence même des loups leur étaient insupportables. Ils leur vouaient une véritable haine. Prêt à défendre nos vies et celle de nos meutes à n'importe quel prix, afin que cela ne se reproduise plus. C'est pourquoi les filles des meutes qui qu'elles soient, devaient être entraînées et envoyées dès leur plus jeune âge dans le centre d'entraînement dédié à cette fin, afin qu'elles deviennent toutes ou pour la plupart de redoutables guerrières ou bien traqueuses. Elles n'étaient pas mélangées aux garçons afin qu'aucune idylle ne puisse naître durant leur préparation. Les seuls hommes autorisés étaient tous accouplés ce qui empêchaient tous comportement déviant durant leur formation. Bien entendu, durant cette formation, un grand nombre de filles jugées trop faible, rentraient dans leur meute brisées, mutilées ou pire encore dans des cercueils. Les garçons quant à eux, avaient plus de chance, car ils étaient tous entraînés et formés dans leurs meutes respectives. Les garçons commençaient leur entraînement plus tard que nous, vers leurs douze ans, quand leur loup apparaissait. Ils étaient durement entraînés par l'alpha et ses plus proches guerriers, le bêta et le gamma. Le conseil des anciens avait convenu que seules quelques élues étaient choisies dans les meutes les plus puissantes afin d'être l'élément de surprise en cas de guerre avec les chasseurs. Les filles commençaient tôt leur initiation, jugée faible dès le départ, les anciens avaient déclaré qu'elles devaient être plus entraînée que les garçons, car leur loup ne se manifestait qu'à leurs 18 ans. Ils venaient donc chercher les fillettes tous les cinq ans. Celles qui jugeaient assez fortes pour devenir ces atouts majeurs dans leurs rangs, étaient obligées de les suivre. Les autres qui n'entraient pas dans leurs critères, car trop petite, chétive, craintive, restaient dans les meutes montrant qu'elles ne valaient rien à leurs yeux. Pour les familles choisies, cela équivalait à un honneur que leur fille soit prise. Ma meute s'appelle la Blue Luna . C'est une des plus grandes et prospère meute du monde. C'est un endroit paisible où il fait bon vivre, nous y étions plus de 2000 à l'époque. Notre meute se trouve au milieu d'immense une foret dense, peuplée de lac et de rivières sauvages ainsi que de montagnes aux toits enneigées. Loin de toutes traces humaines, notre territoire s'étendait sur des centaines de kilomètres. J adorais ma vie la -bas. Quand ils sont venus nous chercher, je n'avais que cinq ans, tout comme la plupart d'entre nous, et c'était le jour de mon anniversaire. Durant les 12 longues années d'apprentissage, nous n'avions droit à aucunes visites ayant très peu de nouvelles de nos proches sauf pour des décès. Notre formation fut une des plus dures, car nos effectifs étaient forts et courageux. Où que nous allions, les meutes avaient connaissance de notre valeur. Notre réputation nous précédait, en faisant trembler plus d'un. Durant toutes ces années, je fus plus durement traitée que les autres, car j'étais une tête brulée, comme ils disaient et devait servir d'exemple, être la fille de l'Alpha et de la Luna, n’aida pas non plus. Le jour de mon arrivée dans le camp, fut deux jours après mon anniversaire. J'étais en train de le fêter entourée de mes amis et de ma famille quand ils sont venus. On m'y a amené encore habillée de ma robe de princesse rose bonbon que les entraîneurs se sont empressés de déchirer et de salir en nous faisant un parcours du combattant comme signe de bienvenue. Mais je secouais vite la tête en essayant de chasser ses atroces années loin de moi. Cela faisait près de deux jours maintenant, que le voyage durait, le car me ramenant chez moi roulait lentement, trop à mon goût, mais enfin, on pouvait voir à fur et à mesure l'épaisse couverture verte s'épaissir, ainsi que les montagnes entourant le territoire de la meute apparaître au loin, nous montrant que nous arriverons bientôt chez nous. Ces étendues de forêts vertes m'ont terriblement manqué, plus que je ne l'aurais cru. Au loin, on pouvait voir un groupe de loup courir à l'approche de notre car ,ils étaient énormes, au moins une vingtaine. À la sortie de la route, se tenait l'immense manoir de la meute devant lequel nous attendait un groupe de personnes tenant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « bienvenue à la maison ». Dans le car, la tension était palpable, on pouvait entendre une mouche volée. La fille en face de moi, qui était devenue au fils des années ma meilleure amie ainsi que les autres, ne faisait que fixer et s'essuyer les larmes, essayant de les faire disparaître. Nous étions devenues inséparables, car même si au départ, nous étions une vingtaine, nous n'étions plus que nous 4. Durant notre formation, mon père, ma mère ainsi que plusieurs autres alpha et Luna avaient réussi à faire voter au conseil, une loi précisant que plus aucunes filles de quelques meutes qu'elle soit, ne seraient envoyées dans cet endroit. Car énormément de filles mettaient fin à leur jour là-bas, ou étaient renvoyés dans des états pitoyables… Seules les plus fortes restaient jusqu'à la fin de leur éducation. La plupart des filles de notre meute étaient reparties sauf nous 4. Il en restait aussi très peu des autres, mais nous ne nous mélangions pas, car cela tournaient toujours à l'affrontement. C'est donc en essayant de faire taire nos cœurs qui battaient la chamade, que nous nous regardions en nous souriant les unes les autres comprenant enfin que tout cet enfer était derrière nous. Nos sourires laissèrent place aux rires pour terminer en fou rire, nous faisant pleurer tout tenant le ventre… Cela faisait 12 ans que je n'avais pas autant ri. 12 ans que nous pleurions dans les bras les unes les autres, pansant nos blessures, nous réconfortant… Melinda fut la première à faire des signes à ses parents. Elle est magnifique, grande, blonde comme les blés, ses yeux gris souris et ses dents d'une blancheur polaire, ainsi que ses courbes en avait fait chavirer plus d'un dans notre camp. Ce fut ensuite Charlotte qui émit un petit cri en voyant sa mère qui était son portrait craché. Toute aussi grande que Melinda qui faisait près d 1 mètre 75, elle était doté un carré très court lisse aux couleurs de la nuit, ses yeux étaient assortis. Sa gentillesse et sa bonté lui avaient valu d'être battue à de nombreuses reprises. Mon regard se posa ensuite sur Zola. Elle était dotée d'une chevelure châtain qu'elle avait rasé pour paraître plus féroce, son regard bleu comme le ciel d'été vous transperçait l'âme. Elle était magnifique dans sa tunique de camouflage que nous arborons toutes sans exception. Quand elle vit sa nombreuse famille, elle leur sourit tendrement. Déesse, il y avait si longtemps que je n'avais pas vu son magnifique sourire . Je remarquai ensuite qu'elles posèrent toutes les trois les yeux sur moi . Le cœur battant, je regarde par la fenêtre pour les voir. Ma mère, la Luna est habillée d'une interminable robe de soie rouge vif, arborant le plus beau des sourires tenant la main de mon père qui est stoïque comme d'habitude. Déesse qu'ils m'ont manqué. Je crois qu'elles purent voir un voile de tristesse passer dans mes yeux verrons, l'un bleu comme un océan déchaîné tandis que l'autre est vert comme les sapins qui parcouraient notre territoire. Je relevais mes lourds cheveux roux en une haute queue de cheval, m’apprêtant comme pour aller au combat pour ensuite les regarder, elles, mes plus fidèles amies, celles pour qui je pourrais donner ma vie sans aucune hésitation. — Allez les filles, on rentre à la maison !!! — Leur souriais-je. Mon sourire s'étirant à l'infini, tout comme elles. À peine le car s'arrête que nous sommes sorties comme des folles. Mais notre euphorie fut de courtes durées puisque personnes ne fit un bruit, nous regardant tous bizarrement. Je les voyais tous nous détailler, nous scruter, nous n'étions que des bambins quand nous sommes parties, là, nous étions des jeunes femmes de 17 ans… Puis comme piqué à vif, tout le monde fut sorti de leur stupeur et nous prirent chacune dans les bras. Lorsque les bras de ma mère se refermèrent sur moi, je ne peux que fermer les yeux et respirer encore et encore son parfum, pendant que mon père me caressait la tête comme lorsque j'étais enfant. — Bienvenue chez toi ma Lina — souffla ma mère dans son étreinte, je peux sentir qu'elle s'imprégnait de mon odeur, tout comme mon père. — Déesse que tu m'as manqué ma princesse — me fit ce dernier avec une voix cassée et rauque — Tu… tu as tellement grandi — me dis ma mère en se détachant de moi pour ensuite me regarder attentivement, mes oreilles étaient percées à de nombreux endroits — une petite chose toute fragile est partie et te voilà devenue une magnifique jeune femme, j'ai tellement pleuré si tu savais Lina ... — me dit elle les larmes roulant sur ses joues, tout comme mon père — tu nous as tellement manqué ma fille chérie. Mais avant qu'elle ne puisse continuer, on fut coupé par les voix des garçons arrivant bruyamment en courant dans notre direction, en short et torse nu, se ruant à toutes enjambées dans notre direction. Vu leur sueur, ils venaient de se transformer. C'étaient certainement les loups qui avaient suivi leur car dès qu'on avait pénétré le territoire une journée auparavant. Dès que je les ai vus tous les trois, mon cœur se serra, manquant un battement… Déesse qu'ils m'avaient manqué ses trois là. Mes trois meilleurs amis, mes frères, ceux qui me couraient après quand j'étais enfant, que j'embêtais, qui me protégeaient, qui me faisaient rire et pleurer, étaient là, devant moi, bouche bée, en train de me fixer intensément. Je leur fis un pauvre sourire retenant difficilement mes larmes. Malgré le fait que j'ai bien grandi depuis ses douze dernières années, je mesure près 1m 77 maintenant, je me sens toujours aussi petite en leur présence, sans m'en rendre compte, ils me tenaient tous les trois dans leurs bras me serrant tellement fort que j'ai bien cru qu'ils allaient me briser les os. — Vous aussi, vous m'avez manqué, les garçons — leur soufflais-je dans un murmure.
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