Je ne sais pas ce qui m’arrive. Je sais que ce n’est pas bien mais je ne peux pas me retenir. C’est comme si rien de tout cela n’était réel et que j’allais me réveiller. Et je n’en ai pas envie.
Quand je l’ai vue devant moi, la tête baissée, ça a été plus fort que moi. Elle avait l’air si fragile, si terrorisée. L’idée de lui avoir fait peur m’a tétanisé. J’ai songé à partir mais elle a refusé. Il fallait que je la touche de nouveau. Si je ne le faisais pas, elle aurait tout simplement pu disparaître.
Mais elle est là. Elle a posé ses mains sur mon cœur et j’ai prié pour qu’il s’adapte aux battements du sien. Puis elle a déboutonné ma chemise. Ses mains tremblaient légèrement mais je n’ai pas voulu lui faire l’affront de l’aider.
Je l’observe. Elle a la tête baissée sur mon tatouage et le caresse avec sa main. Chaque passage de ses doigts est une véritable déferlante d’adrénaline dans mes veines. Cette caresse si pure me penche au-dessus du précipice de l’envie. J’ai besoin de caresser ses cheveux, sa bouche, de sentir son corps bouger contre le mien. Bordel j’ai envie d’elle. Ça n’était jamais arrivé avant. Pas avec mes clientes.
Il faut que je refrène cette envie, c’est totalement déplacé. Je dois être trop fatigué pour être lucide. Elle relève la tête pour regarder mes doigts qui caressent ses cheveux. m***e. Je retire brusquement ma main. Elle ne m’a rien demandé, c’est elle qui décide. C’est ma cliente, pas ma copine!
– Désolé !
– Ça ne fait rien. Laissez votre main dans mes cheveux. C’est… agréable…
J’enfouis mes doigts dans ses cheveux ondulés et le désir monte en moi. p****n ce ne sont que de simples caresses. Même un adolescent résisterait à ça. Qu’est-ce qui m’arrive ?
Je me concentre sur ma respiration pour faire baisser la tension. Je m’accroche à l’accoudoir du canapé comme si ma vie en dépendait car elle vient de coller ses lèvres sur mon tatouage. La m***e, ça ne m’aide pas du tout à me calmer, ça.
Je m’installe mieux sur le canapé pour l’accueillir dans mes bras en prenant soin de ne pas la brusquer. Elle pose alors sa joue contre mon tatouage et se recroqueville dans mes bras. De nouveau, elle a l’air si fragile. Je sais qu’il n’y aura rien de plus entre nous ce soir. Et ça me convient très bien. J’ai envie de passer mon bras autour d’elle pour l’attirer un peu plus contre moi mais vu l’incident de tout à l’heure, je n’ose pas.
– C’est bon Zac. Vous pouvez m’enlacer. Ne m’emprisonnez pas, c’est tout ce que je vous demande.
Je ne me fais pas prier et la ramène doucement contre moi. La sentir là près de mon cœur, c’est une des plus belles choses qui me soit jamais arrivée.