Chapitre 7

1595 Words
Malana hocha vigoureusement la tête et sortit son téléphone pour me montrer son site de rencontre préféré. Ensuite elle m’aida à choisir mes photos et je lançais mon compte. J’eus des demandes dans le seconde et Malana se trémoussais impatiente sur son siège. Elle donna son avis détaillé et amusant sur tous les comptes mais me laissa choisir qui je voulais liker. J’admettais que le site de rencontre de Malana n’était pas si mal. Nous devions donner nos centres d’intérêt, où nous étudions et répondre à quelques questions basiques pour que les autres nous connaissent mieux. Je n’avais pas l’impression d’avoir en face de moi des pages vides comme en boite et je prenais mes choix encore plus au sérieux que au sujet des dossiers des donneurs. S’il y avait ne serait-ce qu’un mauvais détail alors je passais le compte immédiatement. Au bout d’une heure je finis par trouver trois hommes qui me semblaient intéressants. Ils ne fumaient pas, ne buvaient pas, aimaient aller au musée et faisaient beaucoup de sport. L’un d’entre eux était même flexitarien et ils étaient loin d’être moches.   « C’est lequel ton préféré ? -Je ne sais pas. Ils sont un peu pareils. -Tu peux coucher avec les trois. Comme ça tu ne sauras pas qui est le père. C’est encore mieux. -Oui c’est pas faux. Mais ça veut dire mentir à trois personnes au lieu d’une seule. -Et tu devrais coucher avec les trois. N’oublie pas de leur demander de faire des tests avant. -Ouais… Je ne sais pas. Je vais déjà commencer par leur parler. »   Tous mes amis m’avaient dis qu’ils aimaient quand la femme lançait la conversation alors je leur envoyais un message simple de salutation et attendais leurs réponses. L’un d’entre eux était assez froid et répondait à mes questions sans vraiment en poser d’autres tandis que les deux autres étaient des plus agréables. Je dirigeais la conversation de sorte que j’ai une idée de leurs personnalités sans pour autant avoir l’air de leur faire passer un interrogatoire. J’étais des plus douées pour cela et en appris beaucoup. J’étais heureuse de ce que je découvrais pour l’instant. Les deux avaient l’air d’être des personnes respectables et acceptables mais je ne voulais pas leur dire tout de suite que je voulais juste un coup d’un soir. Maintenant que je passais tant de temps sur mon téléphone je remarquais un message qui m’avait échappée jusque-là. En me voyant froncer les sourcils Malana sourit pensant que c’était quelqu’un du site de rencontre.   « Qu’est-ce qu’il te dit ? -C’est Ismet. -Oh ! Qu’est-ce qu’il lui arrive ? Après t’avoir vue il rampe à tes pieds ? »   Je souris.   « Non, mais il veut me voir. -Et tu appelles pas ça ramper ? -Non. Je ne sais pas ce qu’il va demander alors ça peut être quoi que ce soit. Et puis je pense qu’il veut s’excuser pour le passé. -Comment tu pourrais savoir ? -Parce qu’il me l’a dit : ‘’Coucou Galila. Je t’ai vue au bar hier soir et je suis désolé de ne pas être venu te voir bonjour. Je me demandais si nous pouvions peut-être nous voir un jour pour parler du passé.’’ -Eh bah dis donc. Aurait-il pris en maturité ? -J’espère bien. Ca fait plus de dix ans. -Et tu veux bien le revoir ? -Ca ne me dérange pas. J’espère juste que ce ne sera pas gênant. -Je peux venir si tu veux. -Mais non t’inquiète. »   Et je m’y rendais donc seule. Nous nous étions donnés dans un café l’après-midi et j’avais beau être en avance de dix minutes, Ismet était arrivé avant moi. Il se leva en me voyant et je devais avouer qu’il s’habillait encore mieux qu’avant. Avec sa grande gentillesse et sa patience, c’étaient les seules raisons pour lesquelles j’étais sortie avec lui. Je souris en le voyant et m’assis en face de lui avant de retirer mon blazer.   « Salut. -Salut. Comment tu vas ? -Super, super. Et toi ? -Ca va très bien. -Oui. Leïla m’en a parlé. »   Je fronçais les sourcils.   « Oh… »   Je n’avais pas fais exprès de montrer ma surprise mais c’était trop tard et Ismet se redressa gêné.   « En parlant d’elle… -Je sais ce que tu vas dire mais c’est bon. C’est de l’histoire ancienne. -Non. C’est pour ça que je voulais te voir aujourd’hui. Je voulais m’excuser pour tout ce que j’ai pu faire. -Tu t’es déjà excusé des dizaines de fois. -Je le sais bien. Mais ça ne retire rien à mes actes. Tu avais senti qu’il y avait quelque chose, je t’ai dis que tu n’avais pas à t’inquiéter, tu m’as dis que tu me faisais confiance et j’ai fini par l’embrasser. -Je te l’ai dit. C’est du passé. -Mais je me sens horriblement mal. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça sincèrement. -Notre relation n’était pas des plus passionnées on ne va pas se mentir. -Mais c’était ta première relation c’est normal. J’espère que je n’ai rien détruit… -Eh bien… Ca n’a rien à voir avec toi mais je ne sais pas si tu sais mais j’ai découvert que je suis asexuelle. -Oh… »   Il prit un moment pour intégrer l’information.   « Oh ! Je vois. -Je suis désolée. Je ne le savais pas à l’époque mais ça explique pourquoi j’étais pas tactile avec toi. -Je me sens encore plus mal… Je t’ai forcée à l’être. -Alors non. Tu as été tellement patient et compréhensif. Tu étais adorable. -Ca me fait plaisir d’entendre ça merci. Je me sens un peu mieux. »   Il soupira et je lui souris.   « Je ne t’en veux pas du tout, Ismet. Tu ne m’as pas traumatisée ne t’inquiète pas. »   Je ne voulais pas trop m’étendre sur le fait que je n’avais jamais eu de sentiments pour lui et que j’avais détesté notre relation. J’étais contente de le purger de sa culpabilité.   « J’étais vraiment un c*****d à l’époque. -Encore une fois tu es trop v*****t envers toi-même. -Non, c’est vrai. Je sortais avec toutes les filles qui passaient parce que je ne supportais pas d’être célibataire. Je ne veux pas t’embêter avec ça mais j’en ai parlé en thérapie et ça va beaucoup mieux. -Je suis contente pour toi ! »   Il sourit.   « Mais j’avais vraiment des sentiments envers toi. »   Mon cœur se serra. Ne pas faire de grimace.   « Tu étais la personne la plus gentille, douce et intelligente que je n’avais jamais rencontrée. Tu m’avais vraiment touché. -C’est gentil merci. Et si ça peut te flatter, tu es la seule personne avec qui je suis sortie. -Quoi ? -Je suis aussi aromantique finalement. »   Je ne savais pas pourquoi je l’avais dit. Je me sentais toujours coupable et je voulais tout avouer mais ça aurait été des plus gênants.   « Wow… J’étais vraiment spécial alors. »   Euh…   « On peut dire ça. -Mais tu es sûre que je ne t’ai pas traumatisée ? -Non. »   Je me suis juste rendu compte que je ne voulais plus jamais être en couple.   « Tu étais vraiment super gentil. Et sincèrement tu es arrivé au meilleur moment. »   Je ne mentais pas.   « J’avais tant de problèmes d’allergies mais je ne me suis pas trouvée moche à tes côtés. »   Est-ce que j’en faisais trop ? J’espérais qu’il ne pensait pas que je le draguais.   « Et tu ne veux donc jamais te marier ? »   Il n’y avait aucun jugement dans sa voix contrairement aux autres qui m’avaient posée cette question. Il voulait simplement comprendre et il n’y avait pas de mal à cela.   « Nope. Je me disais que je restais ouverte si jamais un jour quelqu’un me plaisait mais ce n’est jamais arrivé. -Je suis content pour toi. Tu as l’air vraiment heureuse. -Merci c’est gentil. Et toi ? Tu as quelqu’un dans ta vie ? -Pas en ce moment. Nous nous sommes séparés avec ma copine récemment. -Ah mince… Je suis désolée. -Non, ça s’est bien passé. Nous avions vraiment été amoureux et avons eu une très belle relation mais nous n’avions juste plus de sentiments. -Dans ce cas je suis contente pour toi. Tu n’as pas l’air traumatisé. »   Il rit.   « Ca me fait juste peur par rapport aux enfants. -Tu as des enfants ? -Deux. -Oh ! Je savais pas ! C’est super. -Oui ! Je les aime de tout mon cœur. Nous faisons de notre mieux pour qu’ils vivent la séparation au mieux. -Je suis sûre que vous allez gérer. -Et tes enfants ? »   Je me figeais.   « Quoi ? -Tu ne veux pas d’enfants non plus ? -Oh, si. »   J’avalais ma salive mais toute la vérité sortit d’un coup. J’avais visiblement besoin d’en parler. Ce n’était pas rien après tout j’étais une boule de stresse ! Et je sortais de ma zone de confort.   « Je suis justement entrain de chercher un père. »   Le menton d’Ismet n’aurait pas pu tomber plus bas.   « Tu cherches un donneur ? C’est génial ! -Non pas exactement. »   Je lui expliquais tout avec quelques détails et Ismet semblait vraiment excité pour moi ce qui me fit vraiment plaisir. Dans ses yeux j’étais une femme forte et indépendante et même si c’était exactement ce que je ressentais, cela faisait du bien à entendre. Je rentrais donc auprès de mon chien avec la tête haute et le cœur léger prêt plus que jamais à coucher avec quelqu’un.
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