— Pourquoi, mon Dieu! me suis-je mariée? Elle se demandait s›il n›y aurait pas eu moyen, par d›autres combinaisons du hasard, de rencontrer un autre homme; et elle cherchait à imaginer quels eussent été ces événements non survenus, cette vie différente, ce mari qu›elle ne connaissait pas. Tous, en effet, ne ressemblaient pas à celui-là. Il aurait pu être beau, spirituel, distingué, attirant, tels qu›ils étaient sans doute, ceux qu›avaient épousés ses anciennes camarades du couvent. Que faisaient-elles maintenant? À la ville, avec le bruit des rues, le bourdonnement des théâtres et les clartés du bal, elles avaient des existences où le coeur se dilate, où les sens s›épanouissent. Mais elle, sa vie était froide comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l›ennui, araignée silencieuse,

