chapitre1.18

1707 Words
Le silence du penthouse était apaisant. Pas un bruit, hormis de douces mélodies à peine perceptible qui était diffusé par une enceinte. J'étais allongée sur le canapé immense du salon, j'avais sans doute dû m'endormir, je réalisai qu'une couverture légère me couvrait les jambes, mon téléphone posé à côté de moi, je l'ai entendu sonner deux ou trois fois et c'était papa qui appelait sauf que je n'étais pas prête à lui parler surtout que je n'avais pas encore décidé de comment réagir. Si j’apprenais la nouvelle à maman et qu'ils se séparaient, la situation allait encore être plus compliqué, je ne devrais sans doute pas m'en mêler. Mon esprit tournait en boucle sur la conversation que j'avais surprise dans la matinée, je n'arrêtais de penser à la tendresse dans sa voix quand il parlait à l'autre femme, il n'avait jamais parlé à maman comme ça, peut-être, il n'était pas heureux ? je m'étais toujours demandé comment il faisait pour supporter une telle vie matrimoniale avec une femme qui n'était presque jamais là et aujourd'hui, j'ai ma réponse. Une autre hypothèse aussi me trottinait dans la tête, le fait que ça ait pu être une relation libre que mes parents entretenaient. Mais je n'en étais pas sûr, car le premier principe d'une relation libre était que les autres partenaires ne soit pas permanents, surtout qu'il n'y ait pas de sentiments, mais c'était tout sauf ce que j'ai perçu hier. Ce qui me faisait plus mal était mon père était mon héros. L’homme que j’admirai et aimais plus que tout… et je voyais ça comme une trahison, le fait qu'il ait d'autres personnes dans sa vie qui était plus importantes que moi, et pire, je n'étais apparemment pas son unique enfant trahissait. La douleur que je ressentais était étrange, sourde et oppressante, comme un poids sur ma poitrine. J'avais cru connaître la déception avec Travish, et ces multiples petites trahisons, ou mes amies qui depuis un certain temps était aux abonnés absents en commençant par Layla qui ne m'avait pas écrit depuis qu'elle avait voyagé avec sa famille, ou notre groupe dans lequel personne ne parlait. J'en arrivais même à me demander si le plan était une bonne idée au final. Je serrai la couverture contre moi en fermant les yeux. "Ne plus pleurer. Ne plus craquer." j'avais déjà beaucoup pleuré depuis le matin et je sentais que mes yeux était bouffi, d'abords que je n'étais ni maquillé ni coiffé, ajouté à ça encore des yeux de grenouille, quel enfer. Un bruit attira mon attention. Des pas feutrés, je relevai les yeux et je vis Kenji. Il était debout, adossé au plan de travail de la cuisine ouverte, un mug à la main. Il avait changé de tenue et avait opté cette fois-ci pour un simple jogging gris et d’un t-shirt blanc qui moulait son torse athlétique, et surtout qui laissait plus voir ses tatouages que le précédent. Il me regardait avec cette intensité calme et impénétrable qui le caractérisait si bien. Depuis combien de temps était-il placé là ? - Tu dors encore ? demanda-t-il en haussant un sourcil. - Non, répondis-je en m’étirant. Désolé, j'ai dû m'endormir. Je regardai autour de moi, c’était indéniable, ce penthouse était incroyable. Tout en verre et en acier. Un lieu digne d’un film, loin du tumulte de son quotidien. Kenji s’approcha et posa une tasse de chocolat chaud sur la table basse. - Bois ça, ça te fera du bien. Ensuite, on pourra commander à manger, tu n'as rien mangé depuis le matin. Je haussais un sourcil en attrapant la tasse chaude entre ses mains. - Tu crois que je suis une gamine pour boire du chocolat au lieu d’un café ? - Non, mais je pense que t’as besoin de douceur, répondit-il simplement. Je baissais les yeux. Il n’avait pas tort. Un silence confortable s’installa, avant que Kenji ne reprenne la parole. - ça te dit une petite balade ? Je relevais la tête, surpris. pourquoi était-il si gentil ? je ne comprends pas - Où ça ? - On verra. Mais tu ne vas pas continuer à rester enfermée ici à broyer du noir. J'ouvris la bouche pour protester, puis je me ravisai. En réalité, je n’avais pas envie d’être seule. Ni de rentrer chez à la maison. J'avais besoin de fuir mes pensées et mes idées noires. - Ok, capitulais-je en esquissant un léger sourire. Mais je te préviens, je veux qu’on s’amuse. Pas de trucs ennuyeux. Kenji eut un sourire en coin, ce sourire était tellement traquant, je sentis mon cœur bondir dans ma poitrine à cette vue, - Ça tombe bien, moi aussi. Dit-il au bout d'un moment. Il avait voulu prendre sa moto, mais je lui ai avoué que je n'étais encore jamais monté sur une moto et que je ne m'y sentirai pas en sécurité. "juste pour cette fois-ci, on prendra la voiture, mais la prochaine fois, ce sera la moto, tu verras, tu vas adorer" m'avait-il répondu, et mon cœur avait bondi dans ma poitrine, par la délicatesse de son acte, car il avait compris que je n'étais vraiment pas dans le bon état d'esprit pour une nouvelle expérience et aussi par le fait qu'il ait affirmé qu'il y aura une prochaine fois. Alors, on avait commencé par une balade en voiture à travers la ville, musique à fond, les vitres baissées malgré le froid. Je fus agréablement surprise par les musiques qui jouaient sur sa playlist, j'avais envie de les fredonner, car je les connaissais et je les affectionnais, c'était un peu classique un peu comme "hymn for de weekend", au début, je fredonnais de peur de chanter trop fort, parce que Travish n'aimait pas que je chante quand on était en voiture, à vrai dire, il avait horreur de ça, mais à un moment, je n'ai pu m’empêcher de crier "i'm feeling drunk and high so high so high" et j'ai vu un léger sourire se dessiner sur ses lèvres, c'est ainsi que j'ai continué à chanter a tue tête comme une folle, sans me soucier de ma voix qui saunait faux ou du fait de gêner le conducteur. Kenji lui conduisait d’une main, l’autre posée sur le levier de vitesse, son regard concentré sur la route et son air sérieux me donnait une sensation bizarre dans le ventre. Il ne parlait pas beaucoup, mais il l’écoutait, et c’était bien suffisant. - J’ai envie d’un milkshake, déclarais-je en voyant un stand sur le bord de la route. - Sérieusement ? Avec ce froid ? - Oui ! Chocolat-vanille avec extra chantilly. Kenji secoua la tête, amusé, et arrêta la voiture. Je ne sais pas d’où me venait une telle envie, je n'avais jamais autant consommé de sucre en une journée, mais curieusement, je ne m'en souciais pas. Quelques minutes plus tard, on était assis sur le capot, nos boissons à la main, à observer les passants emmitouflés dans leurs manteaux. - Si je tombe malade, ce sera de ta faute, grommela-t-il en prenant une gorgée de son propre milkshake. Et là, je ne pus me retenir d'éclater de rire, d'abord que je ne l'ai pas forcé à prendre le milkshake, mais en plus, il avait l'air d'en profiter plus que moi. -Arrête, avoue que c’est bon ! Il haussa les épaules, mais je vis la lueur d’approbation dans ses yeux. Après ça, on avait continué notre journée dans une arcade, où je l’avais défié à plusieurs jeux, enchaînant les victoires avec une satisfaction exagérée. -T’as triché, j’en suis sûr, grogna-t-il après que je l’eus battu au basket électronique. - Mauvais perdant, répliquais-je en agitant sa carte de crédits de jeux. On avait poursuivi avec un bowling, puis un déjeuner improvisé dans un petit restaurant où ils s’étaient disputés sûrs qui devait payer. Finalement, Kenji avait insisté, et Lydie s’était contentée de rouler des yeux en feignant l’exaspération. L’après-midi touchait à sa fin lorsqu’on retourna au penthouse. Je m’écroulai sur le canapé, épuisée, mais heureuse. - Je crois que c’était l’une des meilleures journées de ma vie, murmurais-je en regardant le plafond. Je ne m'étais jamais autant amusé surtout sans me soucier de mes moindres fais et gestes. Kenji s’installa dans un fauteuil, me regardant sans rien dire. Quoi ? demandais-je intriguée par son regard. - Rien. C’est juste que… T’es différente aujourd’hui. J'haussa un sourcil. - Différente comment ? - Plus naturelle. Moins… fake ? j'ouvriS la bouche pour répliquer, mais je me figeai en voyant son téléphone vibrer sur la table. Lone. il enrégistre le nom de sa chérie sans coeur ou surnom affectif, quel manque de romantisme. Mon sourire s’effaça légèrement. Kenji jeta un coup d’œil à l’écran et soupira. - Je reviens, dit-il en se levant et en s’éloignant avec son téléphone. J’observai la scène avec curiosité. Je n’entendis pas, mais lorsqu’il revint quelques minutes plus tard, il reposa son téléphone sur la table et haussa les épaules. - Elle voulait passer, expliqua-t-il simplement. - Et ? - Et je lui ai dit que j’avais mal à la tête et qu'on se verra demain. Je le fixa un instant avant d’éclater de rire. - Wow, monsieur le parfait petit copain a menti ? Il me lança un regard exaspéré. - Tu veux que je te vire de chez moi ? - Non, répondis-je en me blottissant dans le canapé. C’est trop bien ici. Un silence s’installa. Et je fixais la ville à travers les grandes baies vitrées, regardant la nuit tombé peu à peu. Merci, soufflais-je après un moment. Il tourna la tête vers moi. Pour aujourd’hui. J’en avais besoin. Il hochait la tête, son regard toujours posé sur moi. - Je sais. Dit-il simplement j’esquissai un sourire avant de se redresser. - Bon, et si on regardait un film ? Kenji leva les yeux au ciel, mais alluma la télévision. - T’as intérêt à choisir un bon truc. - Ne t’inquiète pas, je vais te convertir aux comédies romantiques. - Jamais. Dit-il l'air ronchon ce qui me fit rire doucement alors que je parcourais les possibles options pour choisir le film qu'on allait se regarder. Je me sentais bien. Juste bien. Et c’était un sentiment que je n’avais pas envie de voir disparaître.
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