IL EST À MOI ( de l’autre côté du miroir)

Chapitre1.15

Les congés avaient commencé, leurs lots d’ennuis, Layla avait apparemment voyagé pour les Hampton avec ses parents kylie était sur place, mais ses sœurs étaient venues pour Noels donc elle sera saturée et n’aura pas une minute à elle jusqu’au départ de ses sœurs. Travis et moi, on est en froid depuis vendredi que je l’ai confronté avec cette histoire de Liliane, il a nié en bloc disant qu’il ne sait pas qu’il les a mis ensemble qu’il n’était pas chargé de faire les groupes seuls et tout un tas de connerie jusqu’à me rappeler nouveau qu’on était dans une relation libre et que je n’avais pas à l’emprisonner avec mes crises de jalousies à deux balles. Moi, j'étais privé de sortir jusqu’au Nouvel An, cependant le Nouvel An est dans douze jours donc j’aurai maximum trois jours pour profiter de mes congés. Papa lui passe de moins en moins de temps à la maison, apparemment les affaires sont fructueuses pour lui dernièrement, car il ne fait que me gaver de cadeau. Cloitré à la maison comme dans une prison, je passais mes journées sur mon téléphone ou a erré seul dans la maison, la femme de ménage venait, elle partait et la cuisinière aussi, donc je restais seul dans cette grande maison.

J’avais espéré que Kenji prendrait son temps avant de me contacter, mais dès le lundi, en début de soirée, mon téléphone vibra. Kenji « Salut. Tu as commencé les recherches ? » Aucun bonsoir, pas de formule de politesse. Il était direct, presque sec. Je regardai le téléphone pendant quelques minutes avant de me décider à répondre. « Bonsoir, qui est-ce ? s’il vous plait » il répondit aussitôt « Kenji, ton binôme pour les exposés, tu m’as passé ton numéro vendredi » alors, je répondis « ah d’accord. Bien sûr que j’ai commencé les recherches. Je ne suis pas une élève médiocre » je n’avais rien à faire de mes journées donc quoi de mieux que travailler ? Cette fois-ci, il prit quelques minutes avant de répondre me faisant attendre le téléphone en main et les yeux rivés à l’écran quand « Tant mieux. On se donne jusqu’à jeudi, puis on se voit pour organiser tout ça ? » je levai un sourcil, il était sérieux là ? sans attendre je tapai ma réponse « Pourquoi attendre jeudi ? On pourrait se voir plus tôt, non » Kenji « Je suis occupé. » Son message était sec, ce qui me fit rouler des yeux, il ne faisait aucun effort pour être agréable. « Tu es sûr que ce n’est pas juste une excuse pour éviter de me voir ? » répondis-je. Et sa réponse arriva aussitôt « Si c’était le cas, je ne t’aurais même pas écrit. » okay, touché. Mais ça me fit sourire davantage. « J’espère que tu ne seras pas trop intimidé en venant chez moi » dis-je en voulant jouer un peu et voir comment il allait réagir. Il mit plus de temps à me répondre cette fois « je ne sais pas ce que tu as en tête, mais je viendrai pour bosser. Rien d’autre » je ne peux me retenir, et j’éclatai de rire, prenant mon coussin dans les bras. Il était vraiment prévisible, car curieusement, je m’attendais à une réponse comme celle-ci. « Je n’ai pas sous-entendu le contraire, si tu l’as pensé, c'est que ce n’est en rien ma faute ». Mon message resta sans réponse, le contraire m’aurait étonné.

Le jeudi matin je reçus un message de lui demandant mon adresse que je m’apprêtai de lui envoyer. Ensuite, je décidai de me préparer, surtout d’apprêter ma chambre avant son arrivée vu que c’est dans celle-ci qu’on allait travailler. Mon lit était impeccablement fait, la chambre parfumée d’un subtil mélange vanille-musc, j’avais opté pour une tenue à la fois confortable et flatteuse, un short ample en coton assez court pour qu’il ait un aperçu sur mes jambes longues et un débardeur ajusté sans soutif pour qu’il puisse clairement voir mes tétons pointés à l’horizon, j’espère qu’il va mordre dedans à grande dent, car je ne demandais que ça. Voilà plus d’une semaine que je n’avais rien faite, et je n’étais pas en bois, mon corps réclame. Et je ne dirais pas non d’avoir Kenji comme encas, il avait l’air d’être du style bestial au lit et je bavais, rien que de m’imaginer dans son lit, sous ses bras puissants.

La sonnerie retentit à 16h précises, monsieur était à cheval sur la ponctualité. Je jetai un dernier coup d’œil dans le miroir avant d’aller ouvrir, tout était impeccable, mes cheveux ma tenue et mon maquillage, il serait très difficile pour tout homme saint d’esprit de résister à ça. Quand j’ouvris la porte, Kenji se tenait là, fidèle à son style minimaliste, un jean sombre, t-shirt noir, sac en bandoulière. J’avoue que le voir ainsi en tenue civile me faisait quelque chose, son t-shirt à manche courte donnait un aperçu plutôt évident de ses nombreux tatouages, sans oublié que ce dernier le moulait tellement que sa musculature prononcée me donna l’eau à la bouche, ça se voit qu’il est très sportif ses cheveux étaient en batailles comme s’il y avait passé la main à plusieurs reprises. Etait-ce sain d’être si beau ? si masculin et si viril ? il n’aurait aucun mal à me soulever pour me prendre contre un mur. Il me scruta brièvement avant de détourner le regard, il attendait surement que je m’écarte de la porte afin qu’il puisse entrer. Ce que je m’empressai de faire.

- Entre, dis-je en s’effaçant pour le laissez-passer. Il ne répondit pas, se contentant de hocher la tête. Et d’entrer, il ne s’attarda pas sur le décor de ma maison qui habituellement épatait les gens quand ils y entraient pour la première fois. Ma mère avait mis le paquet. Face à son manque de réaction, je fermai la porte et le dirigea vers ma chambre. Installe-toi où tu veux. Sans hésitation, il alla s’asseoir sur la chaise du bureau. Pas un instant il ne jeta un regard vers le lit. J’aurais dû retirer cette f****e chaise. Ne pus-je m’empêcher de penser. Tu veux boire quelque chose ?, proposais-je en m’approchant légèrement de lui.

- Non, merci. On commence ?

Je m’assis sur mon lit, croisant les jambes, feuilletant quelques notes d’un air nonchalant tout en l’observant du coin de l’œil. Je lui passais mes recherches et il me passa les siennes, que je parcourais d’un œil léger, j’avais envie de tout sauf de réviser.

- Tu es toujours aussi rigide ? lançais-je, une pointe de provocation dans la voix. Au bout d’un moment. Il leva un sourcil, mais ne mordit pas à l’hameçon.

- Je suis juste ici pour travailler. Rien de plus, je n’ai pas à être flexible ou une connerie du genre.

- Toujours aussi ennuyeux, alors. Conclus-je pour moi-même

- Si tu trouves ça ennuyeux, pourquoi tu insistes pour qu’on se voie en présentiel ? On peut bien travailler en télétravail. Touchée. Il ne perdait décidément pas le nord.

- Peut-être parce que j’aime voir les gens en vrai plutôt qu’à travers un écran. C’est plus… intense. J’accentuai le dernier mot, le laissant flotter dans l’air. Mais Kenji ne broncha pas.

- Alors, c’est tout ce que tu as trouvé quoi sur le sujet ? demanda-t-il, visiblement imperméable à mon jeu. À aucun moment ses yeux n’ont dérivé vers mes jambes ou ma poitrine, il n’avait même pas regardé mon visage. Je soupirai et me levai, traînant volontairement les pieds avant d’attraper mon cahier et de m’asseoir sur le bureau, juste devant lui. Il ne bougea pas, mais je sentis son corps se tendre légèrement.

- Je te propose un deal, dis-je en posant un doigt sur la couverture de son cahier.

- Okay, Je t’écoute.

- On bosse sérieusement pendant une heure, et après, on fait une pause où on parle d’autre chose.

- Pourquoi ?

- Parce que sinon, tu vas me faire mourir d’ennui avec ton attitude de moine tibétain. Un éclair de contrariété traversa son regard, mais il haussa simplement les épaules.

- Si ça peut t’aider à rester concentrée, soit.

- Génial. Répondis-je enthousiaste à l’idée d’en apprendre plus sur lui.

Pendant l’heure suivante, on a travaillé sérieusement. Je fus surprise de voir à quel point Kenji était méthodique. Il analysait tout avec précision, prenait des notes concises, et ne perdait jamais le fil. Surtout il réussissait à me faire comprendre les choses avec une facilité déconcertante, mais moi, je ne pouvais s’empêcher de l’observer. Son regard sombre qui scannait les pages, la façon dont sa mâchoire se contractait quand il réfléchissait, son parfum boisé qui flottait dans l’air… Kenji était magnétique. Et plus il m’ignorait, plus j’avais envie d’attirer son attention.

Au bout d’une heure, je m’étirai exagérément, faisant rouler mes épaules en arrière.

- Pause !, annonçais-je joyeusement. Il posa son stylo et me regarda enfin, ses yeux balayèrent mon visage sans s’attarder mais ils ne descendirent pas plus bas

- Tu veux parler de quoi ? Je souris malicieusement.

- Pourquoi tu es toujours aussi distant avec moi ? Il soupira.

- Parce que je sais exactement ce que tu essaies de faire.

- Ah bon ? Et c’est quoi, selon toi ?

- Tu veux me séduire. j’écarquillai les yeux d’un air faussement innocent.

- Moi ? Te séduire ? Tu as trop d’estime de toi, Kenji.

- Ne joue pas avec moi, Lydie. Je sais reconnaître une fille qui teste les limites d’un garçon. Son ton était ferme, mais je décelais une légère tension dans sa voix. Il n’était pas totalement indifférent.

- Tu te méfies trop. Ce n’est pas parce qu’une fille te regarde qu’elle veut forcément te sauter dessus.

- Sauf que toi, tu ne fais pas que me regarder. Je rigolai doucement.

- Tu es vraiment un mec loyal, hein ?

- Oui. Mais même si Lone n’était pas ma copine, je ne me serais pas intéressé à toi, tu es trop superficiel, tu as tout ce que j’évite et que je fuis chez une fille. Je le fixai quelques secondes, puis se leva et s’approcha. Il ne recula pas, mais je voyais son regard s’assombrir légèrement.

- Tu sais, je trouve ça presque dommage… murmurais-je.

- Dommage quoi ?

- Qu’un mec comme toi soit enfermé dans une relation qui te bride autant. Il serra les mâchoires.

- Ma relation ne me bride pas.

- Alors pourquoi tu es tendu depuis que je me suis approchée ? Il inspira profondément avant de reculer légèrement sa chaise, mettant une distance claire entre eux.

- Parce que je sais que tu ne respectes pas les limites. Son regard était dur. Et pour la première fois depuis longtemps, je sentis une pointe de frustration. Il était trop solide, trop coincé. Mais ça ne me découragea pas, au contraire.