Chapitre 59 LE POINT DE VUE D'ALAYA La voiture de police sentait le cuir usé et la sueur froide. J’étais assise à l’arrière, les poignets serrés par les menottes qui m’écorchaient la peau. Le cliquetis du métal résonnait à chaque virage, comme pour me rappeler que ma vie venait de basculer. Mes mains tremblaient encore… pas seulement à cause du sang séché qui les recouvrait, mais à cause de tout ce que je venais de voir. Les sirènes, le corps d’Elias qu’on avait emporté, le visage inanimé de Santino… Tout se mélangeait dans ma tête. J’avais envie de hurler, mais aucun son ne sortait. Seul le grondement du moteur emplissait le silence de mon cauchemar. — « Vous avez le droit de garder le silence… » avait dit l’officier un peu plus tôt, mais je n’avais rien entendu d’autre. À quoi bon ga

