J’étais dans un état de somnolence depuis que Morgane et mon frère sont sortis, je n’arrive pas à dormir pourtant je suis épuisé, et aussi, je n’arrive pas à me lever, j’ai une faim terrible que je n’avais jamais eue. Sans compter cette délicieuse odeur qui me charme, je suis sûr que si j’avais eu assez de force, je me serais déjà rendu à la source de cette odeur pour apaiser ma faim, ça sentait tellement bon que j’en bavais littéralement, mes dents s’étaient allongées et mes yeux étaient tout rouge, je me sentais si mal et si faible.
La porte s’ouvrit sur Morgane, elle tenait dans ses mains trois poches de sang, ils provenaient sans doute de ce chien.
- Va les lui rendre, je ne gouterais pas à ça, je préfère encore mourir que de laisser une goutte de ce poison toucher ma langue.
- Je suis désolé, mais je ne te laisserais pas mourir, garde un peu ta fierté royale mal placée et alimente-toi. Tu ne sais pas comment ton frère et moi avions fait les mains et les pieds pour Draegen veuille bien nous donner de son sang. Donc Draegen c’était ça son nom, ça ne ressemblait à rien tout comme lui. Je ne pris pas en compte ce qu’elle venait de dire et me retourna de l’autre côté pour lui donner le dos. Tu ne me laisses pas le choix. Je lançai un coup d’œil pour voir ce qu’elle allait faire et je la vis faire un petit trou sur le sachet et aussitôt que l’odeur arriva à mes narines, je ne sus pas ce qui m’arriva, car les secondes qui suivaient, j'avais le sachet entre les doigts et le sang effleurait mes lèvres, tiède et vibrant, et dès la première goutte, je sentis mon univers vaciller. C’était une saveur complexe, infiniment plus riche que ce à quoi je m’attendais. Une première note métallique, presque brutale, qui s’adoucit aussitôt sous une vague sucrée, profonde et envoûtante. Il y avait quelque chose de minéral, une touche d’épices, et en arrière-plan, une douceur veloutée qui évoquait la chair d’un fruit mûr éclaté sous les dents. Mais ce n’était pas juste une question de goût, c’était une sensation, un frisson qui remontait le long de ma colonne vertébrale, une chaleur qui s’enroulait autour de mes entrailles et pulsait dans mon être comme une onde de choc.
Ce sang-là, c’est bien plus qu’un liquide nourricier. C’est une empreinte, une signature, une porte grande ouverte sur l’essence de sa source. Je sentais des éclats d’émotions me traverser la gorge des souvenirs de lui qui étaient floues, des désirs, des fragments de vie que je n’aurais jamais dû effleurer. C’était intime, troublant, presque indécent. J’aurais dû m’arrêter. Mais je n’y arrivais pas. Chaque gorgée était un vertige, une fusion, une damnation douce et exquise. Et alors, je finis par m’abandonner à cette étreinte sanguine, une pensée s’impose à moi avec une clarté terrifiante, je ne pourrais plus jamais m’en passer. En moins de temps qu’il en faut, je vidais le second sachet jusqu’à la dernière goute, c’était tellement bon que ça m’avait excité, maintenant, j'avais envie de b****r, j’en avais tellement envie que je me sentais couler de l’intérieur, je pense que Morgane l’a aussi compris, car elle me regarda le sourire coin. Quand j’eus fini le deuxième sachet, je me sentais mieux, beaucoup mieux, mais le troisième sachet qu’elle avait en main me faisait tout de même de l’œil alors, je me mis à le regarder en me mordant la langue pour ne pas la supplier de me le donner. Quand elle me le tendit, je le pris avec deux mains.
- Merci. Dis-je d’une petite voix, je n’avais jamais rien gouter de si délicieux, cette fois-ci, je savourais plus lentement chaque goute. C’était un délicieux breuvage, comment avais-je un jour pu aimer m’alimenter avec autre chose que ça ?
- Maintenant que tu t’es calmée, on peut aller les retrouver pour parler ? ta source veut essayer de briser le lien d’âme sœur qui vous lie
- Mais s’il le brise comment je ferais pour m’alimenter ?, demandais-je alors qu’une sensation étrange me compressait l’estomac, comme un nœud qui se resserrait lentement
- Ton frère dit que c’est impossible, mais il s’entête.
- Il peut briser le lien s’il veut, moi non plus, je ne veux rien avoir de charnel ou d’émotionnel avec lui, cependant son sang… je n’eus pas les mots pour finir ma phrase ou plutôt, devrais-je dire que j’avais honte d’avouer qu’avec quelques simples gouttes, j’avais fini par devenir accro à ça, c’était fait automatiquement et je n’avais aucun contrôle sur ça.
- Ce que tu ne sais pas, c'est qu’au fil du temps ce sang agira comme un philtre d’amour, plus tu le consommeras, plus, tu le verras différemment, c’est ce qui est arrivé à ton frère
- Philtre d’amour ? les vampires n’ont pas de cœur, je ne vois pas comment on pourrait aimer, c’est pour les humains et les loups,
- Vous êtes un parfait match tous les deux. Deux vraies têtes de mule. Je roulai des yeux, mais ne fit aucun commentaire. Tu penses que tu pourras te retenir de lui sauter dessus ? ton frère a dit que si vous vous touchez, plus rien ne pourra l’empêcher de te marquer. Et je pense que ce n’est pas la meilleure chose à faire pour le moment.
- Pour le moment ?, c'est moi qui plante mes dents dans la chair des gens et pas l’inverse. Et oui, je ne vais pas lui sauter dessus, je n’ai plus faim. Et j’ai suffisamment appris à me contrôler au fil des siècles.
- Hm.
Elle ouvrit la porte et marcha devant moi, je la suivais ou plutôt, je suivais cette ligne dorée, elle était hypnotique, et plus on se rapprochait, plus je pouvais sentir son odeur poivrée et musquée, ça m’écorchait la tête de le penser, mais il sentait délicieusement bon. Morgane poussa la porte de la salle de réunion et j’y vis un vacarme sans nom. Mon regard fut aussitôt attiré vers le fond de la pièce où il se trouvait, ma fameuse source, il s'était levé comme s’il m’avait senti et me regardait tout comme je le regardais. Ses cheveux noirs, ses yeux dorés ses sourcils fins et ses longs cils, il avait des pommettes saillantes et une mâchoire affutée virile, élégante magnétique et sé… séduisante, ses lèvres étaient pleines et aussi rouges que son sang, étaient-elles aussi délicieuses que celui-ci ? pensais-je avant de secouer la tête afin de recadrer mes pensées. Je ne devais pas l’assimiler à de tel mot et surtout, je ne devais pas le regarder, mes yeux ne devaient pas descendre sur son coup ou ses épaules larges, sur son torse massif et ses bras forts recouvert de tatouages ses cuisses parfaitement moulé dans ce jean et ses jambes, était-ce juste moi ou le noir était une très belle couleur sur lui, c’est sans doute pourquoi je n’arrivais pas a été de le regarder, il avait porté le noir et j’aimais voir les gens en noir surtout que j’aimais moi-même porter le noir.