Le rideau se lève.

2831 Words
Le rideau se lève. Au fond d'une cour de la Cité de Londres, dans une petite rue escarpée, tortueuse, et glissante, qui réunissait Tower Street à la rive de la Tamise, se trouvait la maison de commerce de Wilding et Co., marchands de vins. L'extrémité de la rue par laquelle on aboutissait à la rivière (si toutefois on avait le sens olfactif assez endurci contre les mauvaises odeurs pour tenter une telle aventure) avait reçu le nom d'Escalier du Casse Cou. La cour elle-même n'était pas communément désignée d'une façon moins pittoresque et moins comique : on l'appelait le Carrefour des Écloppés 1 . Bien des années auparavant, on avait renoncé à s'embarquer au pied de l'Escalier du Casse Cou et les mariniers avaient cessé d'y travailler. La petite berge vaseuse avait fini par se confondre avec la rivière ; deux ou trois tronçons de pilotis, un anneau, et une amarre en fier rouillé, voilà tout ce qui restait de la splendeur du Casse Cou. Il arrivait pourtant encore de temps à autre qu'une barque chargée de houille vint y aborder violemment. Quelques vigoureux chargeurs surgissaient alors de la vase, déchargeaient le bateau, transportaient le charbon dans le voisinage ; et puis on ne les voyait plus. D'ordinaire le seul mouvement commercial de l'Escalier du Casse Cou, c'était le transport des tonneaux pleins et des bouteilles vides remplissant et désemplissant les caves, entrant et sortant à grand bruit, chez Wilding et Co., marchands de vins. Encore ce mouvement n'était-il pas de tous les goûts, et pendant trois marées sur quatre, la sale eau grise de la rivière venait solitairement battre de son écume et de sa vase l'amarre et l'anneau rouillé. On eût dit que Madame la Tamise, ayant entendu parler du Doge et de l'Adriatique, voulait, elle aussi, s'unir, au moyen de cet anneau, à son Doge, le Très Honorable Lord Maire, le grand conservateur de sa corruption et de ses souillures. Vers la droite, à quelque deux cents mètres sur le monticule opposé, (touchant au bas de l'Escalier fantastique), on trouvait le Carrefour des Écloppés. Il appartenait tout entier à Wilding et Co., ce coin sordide. Leurs caves étaient creusées par-dessous, leur maison s'élevait par-dessus. Cette maison avait été réellement une habitation autrefois ; on voyait encore au-dessus de sa porte un antique auvent sans support, ce qui était naguère l'ornement obligé de toute demeure habitée par un bourgeois de Londres. Une longue rangée de petites fenêtres étroites perçait cette morne façade de briques et la rendait symétriquement disgracieuse ; au-dessus de tout on avait perché certaine coupole, où se balançait une cloche. – Monsieur Bintrey, – dit Walter Wilding, – pensez-vous qu'un homme de vingt-cinq ans qui peut se dire en mettant son chapeau : ce chapeau couvre la tête du propriétaire de cette propriété et le maître des affaires qui se font dans la maison, pensez-vous que cet homme, sans être orgueilleux, n'ait point le droit de se déclarer satisfait de lui-même ; le pensez-vous ? Ainsi s'exprimait Walter Wilding dans son propre bureau, s'adressant à son homme de loi, et tout de suite, pour joindre l'action à la parole, il prit son chapeau, s'en coiffa, et remit ensuite ce meuble où il l'avait pris. Il fit tout cela sans outrepasser les bornes de la modestie qui lui était naturelle, car il était né modeste. C'était un homme à l'air simple et franc, le plus naïf des hommes, que Walter Wilding, avec son teint blanc et rosé et son heureuse corpulence, étonnante chez un garçon de vingt-cinq ans. Ses cheveux bruns frisaient avec grâce, ses beaux yeux bleus avaient un attrait extraordinaire. Le plus communicatif des hommes aussi bien que le plus candide, jamais il ne trouvait assez de paroles pour épancher sa gratitude et sa joie quand il croyait avoir quelque motif d'être reconnaissant ou joyeux. Bintrey, au contraire, était un prudent compagnon, la réserve même. Ses yeux pouvaient être comparés à deux petits globules clignotants qui sortaient de deux grosses paupières au milieu d'une grosse tête chauve. En ce moment, Wilding le réjouissait fort, il trouvait que le franc langage du jeune homme et la simplicité de son cœur étaient deux choses bien comiques. – Oui, – dit-il, – je pense que vous avez le droit d'être satisfait… Oui, vraiment… Ah ! ah ! Il y avait sur le bureau, des biscuits, une carafe, et deux verres. – Aimez-vous le vieux Porto de quarante-cinq ans ? – dit Wilding. – Si je l'aime ? – répéta Bintrey, – mais vous m'en avez fait assez boire… – C'est du meilleur coin de notre meilleure cave, – s'écria Wilding. – Eh ! oui. Je vous remercie, monsieur… excellent vin ! Puis il se mit à rire de nouveau tout en élevant son verre et lui faisant les doux yeux. Il lui paraissait aussi bien plaisant qu'on pût se séparer sans regret d'un pareil vin et surtout le faire boire gratis à personne. – Maintenant, – reprit Wilding, qui apportait jusque dans la discussion des affaires une gaieté d'enfant, – je crois que nous avons tout arrangé, Monsieur Bintrey, et le mieux du monde. – Le mieux du monde, – reprit Bintrey. – Nous nous sommes assuré un associé. – Oui, nous nous sommes assuré un associé !… Oui, vraiment ! – Nous demandons dans les journaux une femme de charge. – Une femme de charge… nous la demandons dans les journaux. « S'adresser au Carrefour des Écloppés, Great Tower Street, de dix heures à midi. » Voilà l'annonce. –Les affaires de feu ma pauvre mère sont réglées, – dit Walter. –Réglées, – fit l'écho. – Et tous les frais payés. – Payés, – dit Bintrey avec son gros rire. Et pourquoi Bintrey riait-il ? C'est qu'il pensait qu'il y avait vraiment au monde des gens assez simples, pour payer des frais sans discuter. – Feu ma pauvre chère mère, – continua Wilding, – c'est un plaisir pour moi que de parler d'elle… mais c'est un plaisir qui m'accable… vous savez combien je l'aimais et combien je lui étais cher. Certes nous avions l'un pour l'autre le plus grand amour qui puisse exister entre une mère et son fils ; et, depuis le jour où elle m'avait pris sous sa garde, jamais nous n'avons connu un moment de discussion ou d'humeur. C'est un bonheur qui n'a duré que treize ans ; n'est-ce pas bien court ? Je n'ai vécu que treize ans auprès de ma chère mère et ce n'était que depuis huit ans qu'elle m'avait reconnu confidentiellement pour son fils. Vous connaissez cette triste histoire, Monsieur Bintrey. Qui la connaîtrait, si ce n'était vous ? Wilding se prit à sangloter. Tandis qu'il essuyait ses larmes, que faisait Bintrey ? Il savourait son Porto à petites gorgées qu'il promenait dans sa bouche. – Je sais l'histoire… – dit-il… – Oui… oui… Je la sais. – Ma pauvre mère, – reprit Wilding. – Elle avait été cruellement trompée, et comme elle en a souffert ! Mais ses lèvres sont toujours restées muettes à ce sujet. Par qui a-t-elle été trompée et dans quelles circonstances ce grand malheur lui est-il arrivé, monsieur ? Dieu seul le sait. Ma pauvre chère mère n'a jamais voulu trahir le secret de celui qui avait trahi sa confiance, jamais… – Elle avait résolu de se taire, – interrompit Bintrey promenant de nouveau cet excellent vin dans son gosier ; – elle a dû garder le silence. À quoi il ajouta mentalement, avec un petit clignement d'yeux : – Et cela, beaucoup mieux que vous ne pourrez jamais le faire, vous qui aimez tant à parler. – « Tes père et mère honoreras » – reprit Wilding qui sanglotait toujours… – « afin de vivre longuement. » Quand j'étais aux Enfants Trouvés, Monsieur Bintrey, je me sentais intérieurement si peu disposé à souscrire de bon cœur à ce commandement que je croyais bien n'avoir pas beaucoup de temps à vivre. Cependant je suis arrivé bien vite à honorer ma mère profondément, de toute mon âme, et je révère maintenant sa mémoire. – Vous la révérez ? – dit Bintrey. – Pendant sept heureuses années, – continua Wilding avec le même accent de simple et virile douleur et sans songer à rougir de ses larmes, – pendant sept ans, mon excellente mère fut ici l'associée de mes prédécesseurs Pebblesson Neveu. Lorsque j'atteignis ma majorité, elle me transmit la part dont elle avait hérité dans cette maison, puis elle racheta pour moi la part de Pebblesson ; elle me laissa tout ce qu'elle possédait, tout, hormis cet anneau de deuil que vous portez au doigt… Elle n'est plus ! Il n'y a pas six mois qu'elle vint un matin au Carrefour des Écloppés pour y lire de ses yeux la nouvelle enseigne : Wilding et Co. Et pourtant elle n'est plus ! – Triste !… fort triste !… – murmura Bintrey, – mais c'est le sort commun à un moment ou à un autre : ne devons-nous pas tous cesser d'être ? Ce disant, il le prouva bien en achevant de vider la bouteille de Porto. Ce Porto de quarante-cinq ans avait aussi cessé d'être. Bintrey poussa un large soupir. – Et puisque je l'ai perdue, – reprit Wilding en essuyant ses larmes, – il ne me reste plus qu'à nourrir éternellement son souvenir et mes regrets. La chère femme ! Mon cœur se sentit entraîné vers elle dès la première fois que je la vis ; c'était l'instinct de la nature… je ne pouvais pourtant la prendre alors que pour une dame étrangère. C'était un Dimanche, nous finissions de dîner là-bas aux Enfants Trouvés… Ah ! vous savez bien, Monsieur Bintrey, que je ne rougis point d'avoir été aux Enfants Trouvés. Moi, qui ne me suis jamais connu de père, je désire être un père pour tous ceux qui travaillent sous mes ordres. – Honnête désir, – fit observer Bintrey. – C'est pourquoi, – continua Wilding qui s'animait et se noyait même un peu dans le flot montant de son éloquence, – c'est pourquoi je demande dans les journaux une excellente femme de charge, pour prendre soin de la maison d'habitation de Wilding et Co., marchand de vins, Carrefour des Écloppés. Je veux rétablir chez moi quelques-uns de nos anciens usages et les rapports touchants qui existaient autrefois entre le patron et l'employé. Il me plait de vivre à l'endroit où je gagne mon argent. Je veux, chaque jour, m'asseoir au haut bout de la table à laquelle les gens qui me servent viendront s'asseoir ; et nous mangerons ensemble du même rôti, du même bouilli, et nous boirons la même bière ; et mes serviteurs dormiront sous le même toit que Walter Wilding ! Et tous tant que nous sommes… Je vous demande pardon, Monsieur Bintrey, voilà que mes bourdonnements dans la tête vont me reprendre… je vous serais obligé si vous me conduisiez à la pompe. Alarmé par l'excessive coloration du visage de son client, Bintrey ne perdit pas un moment pour l'entraîner dans la cour. C'était chose facile, car le cabinet dans lequel ils causaient tous les deux y donnait accès de plain-pied du côté de la maison d'habitation. Là, l'homme d'affaires, obéissant à un signe du malade, se mit à pomper de toutes ses forces. Wilding se lava la figure et la tête et but de bon cœur ; après quoi il déclara se sentir mieux. – Voyez ! – dit Bintrey, – voilà ce que c'est que de vous laisser échauffer par vos bons sentiments ! Ils regagnèrent le bureau, et tandis que Wilding s'essuyait, l'homme de loi le grondait toujours. – Bon ! – dit le jeune homme, – n'ayez pas peur. Je n'ai pas divagué, n'est-ce pas ? – Pas le moins du monde. Vous avez été parfaitement raisonnable. – Où en étais-je, Monsieur Bintrey ? – Vous en êtes resté… mais, à votre place, je ne voudrais pas m'agiter en reprenant ce sujet quant à présent… – J'y veillerai, je serai sur mes gardes, – dit Wilding. – À quel endroit ce diable de bourdonnement m'a-t-il pris ? – Au rôti, au bouilli, et à la bière. Vous disiez : logeant sous le même toit, afin que nous puissions tous tant que nous sommes… – Tous tant que nous sommes !… Ah ! c'est cela… Tous tant que nous sommes, bourdonnant ensemble… – Là… là… – interrompit Bintrey. – Quand je vous disais que vos bons sentiments ne sont propres qu'à vous exalter, à vous faire du mal… Voulez-vous encore essayer de la pompe ? – Non ! non ! c'est inutile. Je vais bien, Monsieur Bintrey. Je reprends donc : Afin que nous puissions, tous tant que nous sommes, formant une sorte de famille… Voyez-vous, je n'ai jamais été accoutumé à l'existence personnelle que tout le monde mène dans son enfance. Plus tard j'ai été absorbé par ma pauvre chère mère. Après l'avoir perdue, je me suis trouvé bien plus apte à faire partie d'une association qu'à vivre seul. Je ne suis rien par moi-même… Ah ! Monsieur Bintrey, faire mon devoir envers ceux qui dépendent de moi et me les attacher sans réserve, cette idée revêt à mes yeux un charme tout patriarcal et ravissant ! Je ne sais quel effet elle peut produire sur vous… – Sur moi ? – répliqua Bintrey, – il n'importe guère. Que suis-je en cette circonstance ? Rien. C'est vous qui êtes tout, Monsieur Wilding ? Par conséquent, l'effet que vos idées peuvent produire sur moi est ce qu'il y a de plus indifférent au monde. – Oh ! – s'écria Wilding avec un feu extraordinaire, – mon plan me parait, à moi, délicieux… – En vérité ! – interrompit brusquement l'homme d'affaires, – si j'étais à votre place, je ne voudrais pas m'agi… – Ne craignez rien, – fit Wilding. – Tenez ! – continua-t-il en prenant sur un meuble un gros livre de musique. – Voici Haendel. – Haendel, – répéta Bintrey avec un grognement menaçant, – qui est cela ? – Haendel !… Mozart, Haydn, Kent, Purcel, le Docteur Arne, Greene, Mendelssohn, je connais tous les chœurs de ces maîtres. C'est la collection de la chapelle des Enfants Trouvés. Les belles antiennes ! Pourquoi ne les apprendrions-nous pas ensemble ? – Ensemble ? que veut dire cet « ensemble ? » – s'écria l'homme d'affaires exaspéré, – qui apprendra ces antiennes ? – Qui ?… le patron et les employés. – À la bonne heure ! c'est autre chose. Pendant un moment il avait cru que Wilding allait lui répondra : l'homme d'affaires et le client : vous et moi ! – Non, ce n'est pas autre chose, – reprit Wilding, –c'est la même chose. La musique doit surtout servir de lien entre nous. Monsieur Bintrey, nous formerons un chœur dans quelque paisible église, près du Carrefour des Écloppés, après que nous aurons, avec joie, chanté ensemble, nous reviendrons ici dîner ensemble avec plaisir. Ce qui me préoccupe maintenant, c'est de mettre ce système en pratique dans le plus bref délai possible, de façon que mon nouvel associé se trouve établi en arrivant dans la maison. – Grand bien vous fasse ! – s'écria Bintrey en se levant. – Est-ce que Laddle sera aussi l'associé de Haendel, Mozart, Haydn, Kent, Purcel, le Docteur Arne, Greene, et Mendelssohn ? – Je l'espère. – Je souhaite que ces messieurs en soient contents, reprit Bintrey. – Adieu, monsieur. Ils se serrèrent la main et se séparèrent. À peine Bintrey s'était-il éloigné que l'on frappa à la porte. Quelqu'un entra dans le bureau de Wilding par une porte de communication qui s'ouvrait dans la salle où se tenaient les commis. C'était le chef des garçons de cave de Wilding et Co., jadis chef des garçons de cave de Pebblesson Neveu, Joey Laddle, lui-même, un homme lent et grave, comme architecture humaine un portefaix. Il était vêtu d'un vêtement froncé et d'un tablier à bavette qui ressemblait à la fois à un paillasson et à la peau d'un rhinocéros. – … Quant à la même nourriture et au même logement, Monsieur Wilding, mon jeune maître… – dit-il, en entrant, d'un ton bourru. – Quoi ! Joey… – Eh bien ! s'il faut parler pour moi, Monsieur Wilding… et jamais je n'ai parlé ni ne parlerai pour d'autres que pour moi, … je n'ai aucun besoin, ni d'être nourri, ni d'être logé. Si cependant vous désirez me loger et me nourrir, soit… je puis manger comme tout le monde et je me soucie moins de l'endroit où je mangerai que de ce qu'on me fera manger, ne vous en déplaise. Est-ce que tous vos employés vont aussi vivre chez vous, mon jeune maître ? Les deux autres garçons de cave, les trois porteurs, les deux apprentis, les hommes de journée… tout le monde ? – Oui, Joey… et j'espère que nous formerons une famille unie. – Bon, – dit Joey, – je l'espère pour eux. – Pour eux ?… Dites aussi pour nous. Joey Laddle secoua la tête. – Ne comptez pas trop sur moi pour cela, Monsieur Wilding, mon jeune maître. Ce n'est pas à mon âge, et après les circonstances qui ont formé mon caractère, qu'on se prend tout d'un coup à aimer la société. Lorsque Pebblesson Neveu me disaient : « Joey, tâche donc de prendre une figure plus enjouée, » je leur ai souvent répondu : « C'est bon à vous qui êtes accoutumés à boire le vin, d'avoir un visage gai. Moi je ne fais que le respirer par les pores de ma peau. Pris de cette façon, il agit différemment. Autre chose, messieurs, de remplir vos verres dans une bonne salle à manger, bien chaude, en poussant un Hip hurrah ! vigoureux et en portant des toasts aux convives ; autre chose de s'en remplir soi-même par les pores et par les poumons, au fond d'une cave basse et noire et dans une atmosphère moisie. » Je disais cela à Pebblesson Neveu. Ah ! Monsieur Wilding, mon jeune maître, j'ai été garçon de cave toute ma vie, j'ai appliqué toute mon intelligence au travail, et me voila aussi abruti qu'un homme peut l'être. Allez ! vous ne trouverez pas plus abruti que moi. Vous ne trouverez pas non plus mon égal en humeur noire. Chantez, videz gaiement vos verres. On dit que chaque goutte que vous répandez sur vous efface une ride… je ne dis pas non. Mais essayez de humer le vin par vos pores quand vous n'en avez pas besoin. Et vous verrez. – Je suis désolé de ce que vous me dites, Joey, – répondit Wilding. – Et moi qui avais espéré que vous réuniriez une classe de chant dans cette maison. – Moi, monsieur !… Monsieur Wilding, mon jeune maître, vous ne prendrez pas Joey Laddle à s'occuper d'harmonie ! Une machine à avaler, monsieur, c'est tout ce que je puis être en dehors de mes caves ! L'estomac n'est pas mauvais. Cependant, je vous remercie, puisque vous pensez que je vaux la peine que vous voulez prendre en me faisant vivre chez vous. – Je le veux, Joey. – N'en parlons plus, monsieur. C'est dit… Mais, monsieur, n'êtes-vous pas sur le point de prendre le jeune George Vendale comme associé dans cette maison ? – Oui. – Un changement de plus. Au moins ne changez pas encore la raison sociale. Ne faites pas cela. Vous l'avez déjà fait une fois. Et je vous le demande, n'aurait-il pas mieux valu conserver « Pebblesson et Co. », qui avaient toujours eu de la chance ? On ne doit point risquer de changer la chance quand elle est bonne. – Je ne modifierai point la raison sociale, Joey. – Je suis content de l'apprendre, Monsieur Wilding, et je vous souhaite le bonjour. Mais vous auriez certainement mieux fait de conserver « Pebblesson et Co. » Vous auriez mieux fait.
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