— Je me rappelle vaguement m’être assoupie sur la plage, pour le reste, c’est assez flou. — Je crois qu’un café s’impose, décide-t-il en s’engageant avec adresse sur l’échelle. Un quart d’heure plus tard, après une douche revigorante, le corps ceint d’une ample serviette volée dans la salle de bain faisant aussi office de chambre noire, je m’installe au bar délimitant le coin cuisine, devant un cappuccino onctueux. Pieds nus sur le parquet, vêtu d’une chemise kaki débordant sur son jeans, mon hôte sort le pain du toaster en sifflotant. Sous sa crinière indocile aux reflets dorés, je devine des traits virils, un regard d’or, net, singulier. Ses gestes sont calmes, apaisants. Notre mutisme prolonge la quiétude de l’instant. Je touille longuement la cuiller dans la tasse pour me donner une

