Chapitre quatrième (Isabella Sternberg)

1635 Words
Je laissai mes doigts courir le long de la table en bois blanc fraîchement conçue avant qu’ils ne remontent frôler les cahiers et feuilles A4 vierges. J’attrapai un crayon dans la petite boîte à stylo et je le scrutai un instant avant de diriger lentement la pointe parfaitement taillée vers ma joue pour la tester. Le léger pincement que j’obtins par la suite me satisfît. Dans un soupir, je posai mon sac à main sur la table et je tournai sur moi-même pour admirer mon tout nouvel espace personnel de travail. Ce n’était certes pas très grand mais ça me suffisait largement. Je ne comprenais pas pourquoi est-ce que Jay a voulu m’incruster dans son bureau à lui. Tout les autres designers travaillaient pourtant ensemble dans un immense bureau en bas et ne m’avaient pas du tout été hostiles lorsque je suis arrivée. Je ne savais si je devais prendre ce geste de mon employeur comme un privilège ou comme un moyen d’avoir un œil sur moi. Son bureau était vraiment immense maintenant que j’y prêtais attention. Malgré le fait qu’il ait été divisé en deux afin d’aménager le mien, il restait encore assez d’espace. La cloison de séparation qui avait été placée était transparente mais avec une vision floue de l’autre côté. Je jetai encore un dernier coup d’œil à l’ensemble du bureau, réalisant à quel point j’avais souhaité cela durant mon enfance. Avoir un travail indépendant et surtout un bureau à moi toute seule. Un sourire nostalgique s’empara de moi alors que je touchais du doigt l’iPad neuf posé sur la table à côté de la boîte à stylos. - Ça vous plaît ? Je sursautai en me retournant pour voir d’où provenait la voix qui venait d’interrompre mon instant de solitude. Je ne fus pas surprise de découvrir Jay debout à l’entrée, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon sombre. Ses yeux verts me fixaient avec curiosité alors que moi je me perdais presque dans sa beauté physique. Seigneur, étais-tu obligé de le créer aussi séduisant? Prenant subitement conscience qu’il pourrait comprendre que je bavais ouvertement sur lui, je me raclai la gorge pour me donner de la contenance et je retrouvai mon attitude professionnelle. - Monsieur Howard? Je ne vous ai pas entendu entrer. - Je sais, fît-il simplement avant de s’avancer de quelques pas. Alors? Ça vous plaît? s’enquit-il à nouveau. J’eus un regard circulaire à l’endroit de la pièce. - Oui, répondis-je sincèrement. Merci d’avoir pensé à tout. Il haussa les épaules nonchalamment. - Vous n’avez pas à me remercier, répliqua t-il. Il est de mon devoir de veiller à ce que mes employés aient tout à leur disposition si je veux des résultats satisfaisants. J’hochai la tête pour lui montrer que j’étais d’avis avec lui. - Venez! m’ordonna t-il en se retournant. Nous avons un contrat à signer pour commencer. - Ok. Je m’empressai de contourner la table pour le suivre dans son bureau. Je râlai en redescendant ma jupe droite qui ne faisait que remonter sur mes cuisses à chacun de mes pas. Jay s’arrêta devant la grande table de son bureau et y prit une chemise à rabat de couleur noire. Il se tourna pour me la tendre. - Vous pouvez le lire à tête reposée dans votre bureau. Il faut que vous ayez conscience de mes clauses avant tout accord, me dit-il. Je lui pris la chemise de la main et l’ouvris pour contempler les lignes d’encre noire qui parcouraient soigneusement les feuilles blanches. Je pris ensuite une grande inspiration et fermai le tout. - Je n’ai nul besoin de le lire. Vos conditions seront les miennes, lâchai-je ensuite sans hésitation. Il haussa des sourcils surpris et s’approcha de moi. - Êtes-vous sûre de ce que vous dîtes? Je vous préviens qu’il n’y aura pas de retour en arrière et que je compte appliquer à la lettre ce qui est écrit à l’intérieur, dit-il en pointant la chemise du doigt. Ses propos me firent douter un instant mais pas suffisamment pour me faire changer d’avis. Je ne voyais pas ce qu’il y avait écrit de sorcier dans ce contrat que je ne pourrai supporter. J’étais déjà informé que Jay payait assez bien ses employés même si l’argent n’était pas ma réelle motivation et je croyais être assez solide pour supporter son caractère arrogant. Sans lui répondre, je le dépassai pour aller poser le contrat sur la table. Je l’ouvris à l’endroit où je devais apposer ma signature puis je m’emparai d’un stylo à encre bleue. Mon regard descendit sur la signature de Jay plus bas et je la caressai brièvement des doigts avant de signer à mon tour. Soudain, j’eus la violente impression que je venais de signer plus qu’un contrat de travail. J’aurais vraiment dû le lire avant mais c’était trop tard. Je toisai ma signature encore fraîche en sentant une cage invisible se refermer autour de moi. Quelque chose clochait… J’avalai difficilement ma salive en reposant le stylo sur la table quand une présence dans mon dos se fit sentir. Le parfum viril de Jay emplit mes narines alors que je me retournai le cœur battant pour lui remettre le contrat signé. Il me le prit des mains avec un sourire diabolique et l’ouvrit pour vérifier ma signature avant de le refermer pour le jeter sur la table derrière moi. Son regard se porta ensuite sur moi faisant accélérer mon rythme cardiaque. Il était proche, bien trop proche à mon goût et cela n’était pas bien du tout. Je reculai donc mais comme moi la dernière fois, il s’approcha encore plus. Un silence pesant régnait entre nous alors qu’il me déshabillait littéralement du regard. Craignant ce qui pourrait se passer si cela continuait ainsi, je me redressai et sans crier gare, je m’enfuis. Mais à peine eus-je fait quelques pas que deux mains fortes vinrent me tirer par la taille pour me soulever. Je me retrouvai d’abord collée à un torse dur avant d’être brusquement jetée sur une surface plane que j’identifiai comme la table du bureau. Jay se pencha ensuite au dessus de moi puis sa main droite vint entourer légèrement mon cou tandis que la gauche enserrait ma hanche. Son pouce se mit à caresser ma lèvre inférieure avant qu’il ne plante son regard dans le mien. - Vous n’avez pas idée Isabella…, chuchota t-il. Le cœur battant, je déglutis avec difficulté mais je refusai de lui donner le plaisir de voir qu’il me déstabilisait. - Idée de quoi? lui demandai-je avec hargne. Il eut encore son sourire diabolique avant de répondre: - Du contrat que vous venez de signer… Mon cœur rata un battement quand je compris maintenant d’où m’était venu la sensation de piège. Cet imbecile avait dû introduire des clauses déplacées dans le contrat. À croire qu’il savait que je ne le lirai pas. - Comment avez-vous osé? crachai-je en me débattant. Il m’immobilisa rapidement de son corps massif, nullement gêné. Son regard descendit en même temps que sa main sur ma poitrine heureusement protégée par ma chemise entièrement boutonnée. Le seul problème était qu’elle était légère; assez pour que je ressente des frissons à son toucher. Je haletais presque et je mouillai d’un coup. Oh non! Sa main gauche quitta ma taille pour descendre le long de ma cuisse afin de remonter légèrement ma jupe. Je voulus protester mais aucun mot n’arrivait à sortir de ma bouche parce qu’au fond de moi j’aimais ça. p****n! Je voulais même qu’il aille loin. J’étais en feu et je frissonnais d’excitation. Mon corps entier était en éveil et réclamait beaucoup plus. Le visage de Jay remonta sur le mien et je vis qu’il était ravi de voir que ce qu’il faisait m’allumait. Enfoiré! Ses lèvres vinrent se poser dans mon cou pendant que sa main glissait au niveau de mon entre-jambe. Quand ses doigts frôlèrent mon intimité à travers le fin tissu de ma culotte, je retins difficilement un gémissement. Sa bouche s’approcha ensuite de mon oreille. - Je suis content de constater que tu mouilles aussi bien, me susurra t-il. Cela signifie que je te fais de l’effet et que les choses seront plus simples. - Va te faire voir! sifflai-je pour toute réponse. Je le sentis sourire contre ma peau. - Mais avec plaisir! Il écarta d’un geste ma culotte et fit entrer un doigt en moi avant d’utiliser son pouce pour me caresser le c******s. Je rejetai la tête en arrière en gémissant, les yeux fermés. Seigneur! Qu’étais-je entrain de faire? Les vas-et-viens de son doigt étaient lents mais terriblement excitants. Soudain, il ajouta un second doigt et accéléra le rythme. - Oh! - Ça te plaît ? me demanda t-il. Je secouai la tête de gauche à droite pour lui dire non, n’osant ouvrir les yeux pour croiser son regard. - Tu veux que j’arrête? - Non! répondis-je immédiatement avant de me mordre la lèvre pour me punir d’avoir parlé sans réfléchir. - Alors ça te plaît? redemanda t-il en enfonçant plus profondément les doigts en moi. - Oh mon Dieu, oui! Je ne savais même pas si j’avais crié cela pour répondre à sa question ou pour l’encourager à continuer ce qu’il faisait. Le plaisir se mit à me consumer toute entière, apprêtant mon corps à exploser. Mais alors que je me cambrai, Jay retira brusquement ses doigts. J’ouvris les yeux sur le coup alors qu’il me fixait étrangement. - Pas maintenant, me dit-il sérieusement. Il prit ensuite mon visage dans sa main et m’embrassa chaudement sur la bouche. Je répondis sans hésiter à son échange qu’il rompît quelques instants après. Sa main glissa ensuite sur mon cou et il inspira longuement. - À partir de cet instant, Isabella Hope Sternberg, tu m’appartiens!
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