ANNA
Je passais une main tremblante sur mon visage, comme pour effacer cette douleur, pour chasser cette culpabilité qui me rongeait. Mais elle restait là, plantée dans ma chair comme une écharde qu’on ne peut pas retirer. Chaque respiration la faisait vibrer, chaque battement de mon cœur la ravivait.
J’aurais voulu être une autre. Quelqu’un d’assez solide pour tourner la page, pour marcher sans trembler, pour dire non sans faillir. Mais je n’étais pas cette femme-là. Je n’étais que moi : désemparée, fissurée, incapable de cesser d’aimer celui qui me détruisait un peu plus chaque jour.
Je me haïssais de dépendre de lui. De ses regards, de ses mots, de sa présence. De me contenter des miettes qu’il daignait laisser tomber. Comment avais-je pu m’oublier à ce point ? Comment avais-je pu cr
