Anna Le matin se lève doucement sur la villa. J’ouvre les yeux avec difficulté, chaque muscle de mon corps me rappelle la nuit que je viens de traverser. Une nuit à la fois brûlante et cruelle, marquée de sa possessivité. Louis n’est plus à mes côtés. Le lit est froid. Mon cœur se serre. Je me redresse lentement, le regard perdu dans la pièce immense et silencieuse. Cette villa ressemble plus à une prison dorée qu’à un refuge. La porte s’ouvre sans un bruit. Clara apparaît, les yeux baissés, les mains croisées devant elle. — Monsieur m’a demandé de vous servir le petit-déjeuner dans la chambre, madame. Toujours ce « madame » qui me glace. Une barrière invisible entre elle et moi, imposée par Louis. Je hoche la tête en silence. Clara s’exécute, dépose le plateau sur la table basse. —

