Le soir au dîner, on se prépare un repas de mec, de la pomme de terre rôti au poulet assaisonné de thym. On a juste regardé dans le livre de cuisine et on a choisi ce que nous pensons être plus simple à faire pour nous. Même si cela nous a pris des heures et des sueurs, et quelques coupures, le résultat final était une merveille. Après le dîner, Cany est allé dans sa chambre et moi je suis resté dans le salon pour travailler sur un nouveau projet. Une fois que j'ai fini et que mes pensées ont commencées par divaguer, j’ai pensé à mes parents, ces pauvres personnes âgées qui ont été abandonné par leur propre fils que je suis. Je suis trop minable. Oui je n'en savais rien, oui je ne suis pas coupable. Mais quand même, je suis trop déçu de moi-même. Je prends mon portable et compose le numéro de mon homme de main en ville à qui j’avais confié le retour de mes parents chez moi.
Moi- alors ?
?- j’ai pu faire ce que vous m’avez demandé de faire, mais il faisait déjà nuit et je n’ai pas voulu vous déranger
Moi- et ?
?- le vieux couple est déjà à la maison chez vous bien installés monsieur.
Moi- bien. Et concernant le test ADN ?
?- c’est fait monsieur. J’aurai les résultats demain matin. Euh monsieur, en fait…
Moi- parle Kimoah
Kim- en fait monsieur, si ce n’est pas que vous voulez faire ce test, si vous les voyez, vous serez incapable de ne pas penser qu’ils sont vos parents monsieur
Encore une fois, je suis triste à entendre ça. Moi Lhev, le jeune le plus riche de cette ville, et mes parents sont dans un si piteux états ? Je n’arrive pas à y croire. Je soupire désolé pour moi-même.
Moi- je comprends ce que tu dis. Va dans leur chambre et fais un appel vidéo, j’aimerais les voir
Il exécute, et 2 minutes plus tard, il me rappelle en vidéo. Je vois que mes mains tremblent et que je transpire. Je respire un gros coup et réponds à l’appel. La première personne que je vois sur l’ecran est la femme. Elle est dans la cinquantaine, les rides se forment déjà, une peau comme la mienne, rose ; elle a les cheveux blonds avec quelques rares mèches blanches ; ses yeux sont petits, comme les miens ;sa peau est sèche et maigre. Une larme coule de mes yeux. Kim tend le portable vers L’homme. Lui par contre, il n’y à rien à dire, je suis lui, mais de quelques années en arrière. Il n’y a aucun doute sur la ressemblance. Je suis sûr que ce sont mes parents, mais demain, j’en aurai le cœur net. Ils ont le regard vide tous les deux. Je décide de leur parler. Il faut que je sache ce qui leur est arrivé. À part eux, la seule famille que j’avais était mon oncle. Mais comme par magie, il a disparu depuis ce jour. La dernière fois que je l’ai vu, il y a deux ans et il voulait de l’argent. Je lui ai donné 100.000 euros pour l’aider. Et depuis, plus aucune nouvelle de lui. Je suppose qu’il va revenir vers moi quand l’argent finira.
Moi- bonsoir monsieur, madame
Femme-….
Homme-bonsoir
Moi- qui êtes-vous ?
Homme- je m’appelle Armel et elle c’est ma femme Cassia. Et vous beau jeune homme ?
Moi- je m’appelle Lhev. Avez-vous une famille, des proches, des enfants ? Je peux les trouver pour vous
Femme-(en gémissant de douleur) mon fils, mon fils, mon fils
Homme- il est mort chérie.
Quoi ? Je suis choqué. Si leur fils est mort, je suis qui moi pour eux ? Ou alors c’est la démence qui leur faire dire ça ?
Moi- comment s’appelle votre fils ?
Femme-(en larmes) mon fils, mon fils, mon tout, mon Aramoah
Là, je tombe des nues. Mon second prénom est Aramoh, même si je préfère utiliser Lhev.
Moi- qui vous a dit que votre fils est mort ?
Femme-dans un incendie à son école.
Moi- quand ?
Homme-il y a de cela plus de 17ans déjà. Il y avait eu un incendie dans son école. Il était au primaire. Quand la classe a pris feu, ils n’ont pas pu le sortie à temps. Ils nous ont donné que le corps calciné de notre fils. Depuis, on a été malade.
Je me rappelle de ce jour d’incendie à l’école. Ce jour, parce que ma maîtresse m’avait frappé, je m’étais enfermé dans les toilettes. Et sans le savoir, je m’étais endormi. Et ce n’est qu’à la fermeture de l’école que j’ai été retrouvé par le gardien. Une fois devant l’école et N’ayant pas vu la voiture de mon père, j’ai eu peur de me perdre. J’ai alors vu la voiture de mon oncle se garer devant moi avec le chauffeur qui me déposait d’habitude. Mon oncle m’a dit que mes parents étaient en voyage, et j’ai dû passer une semaine de cours chez lui avant de rentrer chez moi. C’est au début de la deuxième semaine que le chauffeur m’a déposé chez moi. Et c’est là que les policiers m’ont parlé de mes parents qui sont partis. J’ai fait tellement de peine à mes parents. C’est à cause de moi tout ce qui leur est arrivé. Je m’en veux tellement, et aussi à cette maîtresse qui m’avait maltraité, même si elle est la femme de mon oncle.
Moi- qui vous a dit que votre fils était mort ?
Homme-mon frère. Il ne pouvait pas me mentir parce qu’il sait à quel point notre vie tournait autour de notre fils
Moi- et qui vous a déposé à l’hôpital psychiatrique ?
Homme- c’est mon frère. Il a dit qu’on était malade parce qu’on n’arrivait pas à passer le cap et accepter la mort de notre fils.
Moi- et si votre fils était toujours en vie ?
Ils me regardent tous les deux en même temps l’air triste.
Homme- l’autopsie nous a relevé qu’il s’agissait du corps de notre fils
Moi- qui vous a aidé à faire l’autopsie ?
Homme-mon frère. Monsieur, vous êtes médecin ?
Moi- non, je ne suis pas médecin, je suis… je suis votre fils. Je m’appelle Lhevytal Aramoh CARIMO