Quelques ennemis???

4189 Words
                                                                                        Chap. 2 Le quartier dans lequel vivait Oboun était un de ces quartiers pensé, construit et entretenus par la ville. Une cinquantaine de maisons toutes pareilles, avec son épicerie sa boulangerie et même son salon de coiffure. De jolies maisons de trois chambres avec un grand salon, une cuisine aménagée contenant une salle à manger intégrée. Un superbe jardin devant la maison, une jolie terrasse et un espace derrière où on pouvait faire quelque chose. Certains l’avaient aménagés comme espace de jeux pour les enfants, d’autres y avaient fait creuser une piscine. Oboun lui avait un super potager et, toutes les maisons étaient raccordées au gaz de la ville et au tout à l’égout. Tous les jours à la même heure, les employés de la voirie passaient prendre les poubelles. Bref, le genre de quartier bien organisé dans lequel on aime vivre. L’homme avait travaillé dur, pour pouvoir se payer une maison dans ce coin. Il y savait sa fille en sécurité, même si personne ne pouvait l’être à cent pour cent, mais c’était un peu moins de stress que dans certains autres quartiers de la ville. Le garage quant à lui se trouvait dans le centre-ville. Ce qui était une chance pour lui car, le centre n’était pas bien loin. Depuis des années qu’il vivait dans cette maison avec sa fille, il n’avait jamais eu de raison de se plaindre de cet endroit. Et avec la charge de travail qu’il avait maintenant, c’était une bonne chose. Encore plus depuis que la ville avait construit un collège, dans l’ancien terrain vague pas très loin de leur maison. La gamine se rendait donc maintenant à l’école à pieds, avec d’autre jeune ados du coin. Mais même si dans son quartier, et dans sa maison tout se passait bien, comme tout le monde Oboun avait quelques ennemis. Si on peut les nommer ainsi. Dans le garage où il travaillait, il y avait d’autres mécanos. Akap l’ancien, qui était un jeune homme d’une trentaine d’années, et qui se faisait appeler comme ça on ne sait trop pourquoi, était l’un d’eux. Ce gars était doué pour la mécanique mais c’était tout, il n’avait aucun savoir vivre, mal poli, trop imbu de lui-même, et souvent un tantinet egocentrique. Et à son âge ce n’était pas une bonne chose, et le chef passait son temps à le lui dire. Parfois se montrer trop imbu de soi et en mettre plein la vue aux autres régulièrement, attiraient plus de haine que d’amitié. Mais les jeunes, ils mettaient toujours plus longtemps à comprendre ces simples choses que les anciens. Chacun comprenait à son rythme et le patron ne se lassait jamais de conseiller les plus jeunes. Ils avaient de plus gros revenus qu’Oboun, mais Oboun avait des clients qui lui étaient fidèles, et l’écoutaient lorsqu’il les conseillait pour une marche à suivre. Et malheureusement pour les autres, le patron était souvent obligé de trancher un désaccord entre l’un des jeunes mécanos et un client. Et contrairement à Oboun qui pouvait se targuer d’avoir ses clients, pour les autres, ce n’était pas le cas. Ces riches clients étaient les clients du patron et ils ne se gênaient pas pour le leur rappeler. Tous les autres mécanos du garage ayant une préférence pour les voitures connectées, et les modèles haut de gamme. Oboun était perçu par ses collègues comme un homme sans ambitions, et ils le méprisaient à cause de cela. Ils avaient tous les mêmes salaires mais les propriétaires de voitures nouvelle génération, étaient très généreux avec les mécanos qui s’occupaient de leurs bolides. Les constructeurs aussi. Régulièrement les mécanos se voyaient offrir des formations tous frais payés, ou des séjours dans les villes où se déroulaient des salons automobiles, et il faut dire qu’ils n’en revenaient jamais les poches vides. Les mécanos se faisaient une guerre sans merci, pour pouvoir obtenir ses divers avantages. Oboun était l’un des rares de la profession que tout cela n’intéressait pas. Il avait une vie bien réglée et il était heureux comme ça, et cela même si parfois, il se sentait un peu seul, il savait bien que les profits et le succès n’apportaient pas le genre de compagne qu’il voulait dans sa vie. C’était un fait. Même si la patience n’était pas sa plus grande qualité, il tenait en se disant qu’il finirait par trouver une personne qui aimait la simplicité. Une personne qui pourrait à l’image de sa petite Oloun l’acceptait comme il était, tout simplement. Il ne faut pas croire que ce genre de femme soit difficile à trouver non ! En réalité Oboun voulait une chose et ne se donnait pas les moyens de l’obtenir. Et sortir de sa routine était si impensable pour lui qui aimait sa petite vie tranquille, qu’à dire vrai, il ne s’était pas encore sérieusement penché sur le problème. Ce n’était pas les femmes bien qui manquait, mais notre homme anticipait les efforts à fournir, apprendre à se connaitre, les rendez-vous à deux… loin de sa gamine, la période d’adaptation, et les probables échecs jusqu’à ce qu’il tombe sur la bonne… trop peu pour lui. Oloun disait souvent à son père qu’il fallait être optimiste dans la vie mais l’homme gardait son optimisme pour son quotidien avec elle. Pour le reste il était plutôt du genre… fataliste. Les choses arriveraient quand elles le devraient et voilà, bousculer le destin n’était pas forcément une bonne chose pour lui. En arrivant au garage un lundi matin, il trouva Akap en train d’observer la voiture du juge Etô. L’homme avait déjà terminé les vérifications d’usage et autres réajustements à faire dessus et avait même nettoyé l’auto avant de rentrer chez lui le vendredi. Il s’étonna donc de voir le jeune Akap debout devant le véhicule :   _ Il y a un problème ? S’enquit-il   Akap l’ancien se tourna et jeta un regard en biais à Oboun :   _ Je ne comprends toujours pas pourquoi c’est à toi que ce type confie régulièrement sa voiture, répondit le jeune homme _ C’est à lui que tu devrais poser la question, et maintenant laisse-moi bosser tranquillement, il doit la trouver prête à partir _ Ah oui j’oubliais que tu jouais les laveurs à l’occasion aussi, pour tes « clients »   Oboun le regarda et se dit que sa journée avait bien démarrée et qu’il n’était pas question de la gâcher en se prenant la tête avec cet idiot de gamin. S’il était, en tant que technicien incapable de comprendre qu’il devait toujours laisser son espace de travail propre, ainsi que les voitures qu’il livrait ce n’était pas à lui de l’éduquer. Il s’approcha de la voiture et l’ouvrit côté passager. Il vérifia qu’il avait tout bien nettoyé, et démarra le moteur pour s’assurer que personne n’était passé après lui pour faire dieu sait quel réglages dessus. Heureusement ce n’était pas le cas. Il referma la portière du véhicule et se dirigea vers une autre auto parquée là, dans son espace de travail. Il la reconnaissait, pour avoir travaillée dessus très souvent. C’était la camionnette du marchant de glace. Il y avait une note dessus :   « Oboun s’il te plait regarde si en dehors de la tôlerie il y a un autre problème. »   Et c’était signé « Adang ». C’était le nom du patron. Ce type il faisait tout le temps ça, parler avec lui, comme s’il étaient des amis de longue date, et pas seulement employé et patron. Ça avait tendance à mettre les autres mécanos mal à l’aise, car au vue de leurs performances, ils se disaient qu’ils étaient plus dignes qu’Oboun d’être tutoyé par le « boss ». C’était leur avis et le patron ne paraissait pas le partager. C’était un homme âgé qui avait bossé dur pour monter son garage. Il ne se permettait aucun écart ni avec les clients ni avec ses mécanos. Mais pour lui Oboun était bien plus que ça. C’était le plus ancien de ses employés et tous les deux ils en avaient traversés des moments difficiles. A maintes reprises Oboun aurait pût partir, quitter le garage et aller travailler pour la concurrence, mais il était resté. Il avait été là lorsqu’une année, à cause de la maladie de son épouse le patron avait eu du mal à les payer les autres et lui. Alors que tous étaient allés chercher du travail ailleurs, Oboun était resté. C’est d’ailleurs ce qui lui avait valu sa maison avant qu’il ne soit capable de l’acheter. Dès que ses affaires avaient recommencées à être florissantes le patron lui avait offert une prime qui, à elle seule, avait couvert ce qu’il lui manquait pour la maison. Oloun venait d’avoir quatre ans, à l’époque. Et le patron ne l’avait pas oublié cette période « aride ». C’est ainsi qu’il la qualifiait. Cette période de sa vie durant laquelle il avait failli perdre sa femme et presque perdu son garage. C’était à cette époque aussi qu’Oboun avait opté pour sa spécialisation sur les moteurs de la marque Bios. C’est ce qui avait permis au patron de garder le garage. Cette marque étant populaire, les clients étaient plus nombreux et plus réguliers. Et malgré cela Oboun n’avait jamais considéré son patron comme autre chose que son patron et ne se permettait pas de l’appeler par son nom. Mais l’homme qui lui devait beaucoup, ne lui rendait pas la politesse. Pour lui Oboun était plus qu’un employé n’en déplaise aux nouveaux arrivants. Otoughou, était lui aussi mécano dans le garage dans lequel travaillait Oboun. Et malheureusement les deux hommes ne s’entendaient pas très bien. Et cela avait commencé, quelques semaines après son arrivée au garage. Malgré que le patron lui ait expliqué qu’en dehors des voitures connectées et des nouveaux clients, il y avait une catégorie de clients qui venaient spécialement pour Oboun, à cause du type de moteur de leurs véhicules. Le jeune homme s’entêtait à essayer de convaincre les clients d’Oboun de lui confier leurs autos. Et malheureusement pour les clients cela virait souvent au harcèlement. Au début, lorsque le type se contentait de parler aux clients, Oboun ne réagissait pas, mais il arriva qu’un jour Otoughou s’en prit à un client et se montra particulièrement grossier. A l’époque le marchand de glace venait de s’acheter la camionnette qu’il utilise encore aujourd’hui. Oboun lui avait conseillé le modèle et avait pris l’habitude d’en faire l’entretien, comme avec la voiture du juge Etô. L’homme disait souvent que si sa camionnette avait durée si longtemps c’était grâce à Oboun. Un jour donc qu’il avait amené la camionnette au mécano pour la faire réviser, il le trouva occupé avec un autre véhicule, mais Oboun lui promis de s’occuper d’elle dès qu’il aurait fini et l’homme se rassura. C’est pendant qu’il attendait, assis sur un banc pas loin du mécano, qu’Otoughou arriva :   _ Monsieur, vous avez besoin de quelque chose ? En s’adressant au marchand de glace _ Non merci jeune homme, monsieur Oboun va s’occuper de nous une fois qu’il en aura terminé avec le véhicule sur lequel il travaille _ Mais je peux me charger de votre voiture vous savez, je suis beaucoup plus qualifié que lui, et puis ce n’est pas grand-chose, insista Otoughou _ Non vraiment je vais attendre… _ M… mais qu’est-ce que vous lui trouvez tous à cet idiot, tout juste bon à refaire les mêmes gestes à longueur de journée, aucune imagination, il ne tente même pas de se reconvertir sur de nouveaux modèles, son cerveau doit être en surcharge…   Oboun avait sorti la tête du moteur qu’il terminait de vérifier, et s’était approcher du gamin :   _ Tu sais petit si tu as quelque chose à me dire dis-le moi à moi, ne vas pas déranger pas les clients avec ta mauvaise humeur, et si quelque chose ne te plait pas dans le fonctionnement du garage, adresse-toi au patron et ne t’approches pas de mon espace de travail _ Ha parce que monsieur a droit à son espace de travail, laisse-moi rire…   Le jeune allait ajouter quelque chose lorsqu’il entendit la voix du patron résonner derrière lui :   _ Je crois que ta période d’essai n’est pas encore terminée, n’est-ce pas Otoughou ? Et même si elle l’était, t’en prendre à Oboun ne serait pas un bon point pour toi Otoughou, alors soit tu assimiles les règles dès maintenant, soit tu te trouves un autre garage pour bosser, tu es suffisamment qualifié pour ça, d’après ce que j’ai lu dans ton dossier, ton père aurait pû t’envoyer n’importe où fils… alors réfléchit bien   Le patron avait dit cela en s’approchant des deux hommes qui se faisaient maintenant face. _ Oboun tu devrais te remettre au boulot, laisse-moi me charger des nouvelles recrues, fit le patron en se tournant vers Oboun, qui semblait légèrement énervé   Oboun passait sur bien des comportements, mais il ne supportait pas qu’on s’en prenne aux clients. Et depuis ce temps-là, non seulement le jeune l’évitait, mais il ne lui adressa plus jamais la parole. Se contentant de lui lancer des regards en biais, plein de mépris. Mais ça, Oboun s’en accommodait. Et cela durait depuis des années maintenant. Le jeune avait bien tenté de se trouver un boulot dans un autre garage, mais personne ne voyait d’un bon œil son mauvais caractère, et son manque d’humilité. Chacun ses problèmes ! C’est ce que pensait Oboun, il se disait que tant que les jeunes lui collaient la paix, cela lui allait très bien. Quoiqu’ils pensent de lui. Et c’était tant mieux pour eux, car si Oboun ne se rendait pas compte de la place qu’il occupait dans le garage, les autres, clients et employés, s’en rendaient fatalement compte, et ils savaient que pour durer dans la petite boite, il valait mieux lui coller la paix. C’était dans ce climat pas très reluisant, qu’Oboun passait toutes ses journées. On comprenait mieux qu’il préfère rentrer chez lui lorsqu’il n’avait rien à faire, comment lui en vouloir. Il y avait cependant une chose qui faisait que de temps en temps, il restait au garage un peu plus longtemps. Ou du moins après qu’il ait fini de bosser. La vieille dame qui passait déposer les croissants tous les matins vers 9h. Oboun adorait cette femme, madame Nkoghe, elle lui rappelait sa mère défunte. D’une douceur et d’une patience à nul autre pareil. Elle passait deux fois, le lundi et le jeudi, et seulement une fois les autres jours. Elle déposait les croissants et repassait chercher le Miang que le patron avait mis dans son panier avec son petit panier vide. Et c’était lorsqu’elle passait prendre son panier qu’Oboun, s’il n’avait rien à faire, papotait un peu avec elle. Elle vivait dans une jolie petite maison pas loin du garage. Et survivait en préparant ses croissants pour la plus part des bureaux du centre-ville. Tous lui en commandaient, et certains pensaient à tort que ce n’était que pour l’aider un peu, mais la vieille dame avait un réel talent pour la pâtisserie. Et les gâteaux que l’homme préparait à sa fille régulièrement c’était elle qui lui avait indiqué la recette et la marche à suivre. L’homme aimait passer le temps à discuter avec elle. Elle avait perdu ses deux fils dans un malheureux accident de voiture plusieurs années plus tôt et depuis sa vie se limitait à ses clients et à ses patisseries. Lorsqu’il le pouvait il allait lui rendre visite chez elle avec sa fille. Et avec le temps la vieille dame était devenue pour Oloun un genre de grand-mère de substitution. Elle allait la voir aussi souvent que le lui permettait son emploi du temps et souvent dans le dos de son père. Ce qui ne dérangeait pas l’homme outre mesure. La vie lui avait pris une famille et lui en avait offert une autre, alors… la vieille dame avait gagné un peu d’argent à un jeu en ligne et en avait profité pour s’acheter une petite camionnette. Mais au lieu d’écouter les conseils d’Oboun pour choisir sa voiture, elle s’était achetée un nouveau modèle connecté de camionnette, un petit bijou de technologie. Elle disait que cela l’aidait pour trouver des raccourcis, ou une adresse qu’elle ne connaissait pas, surtout qu’elle avait grâce à Oloun ouvert un site en ligne pour vendre ses gâteaux partout dans la petite ville d’Elik. De nouveaux clients il n’y avait pas mieux pour que la vieille dame se sente rajeunir. Oboun était content pour elle, mais il se méfiait beaucoup de ses voitures trop high-tech. Mais il se disait que la vieille Nkoghe était prudente alors, il fallait lui faire confiance. Tout se passait bien jusqu’au jour où le chérif arriva au garage la mine défaite. Tous dans le coin connaissait l’attachement d’Oboun et sa fille pour la vieille dame alors il n’osa pas aller le voir directement. L’homme remarqua tout de même qu’il lui lançait un drôle de regard. Pendant qu’il était avec le patron Oboun entendit qu’on le demandait dans le bureau du « boss » en urgence. Le chérif et Monsieur Adang étaient assis dans le petit salon du bureau et invitèrent Oboun à s’assoir près d’eux :   _ Il s’est passé quelque chose Oboun, commença le patron _ Chez moi ?? Fit l’homme inquiet _ Non mon cher, Oloun va bien c’est… _ Madame Nkoghe, coupa l’homme _ Oui, répondit le chérif, il semble qu’elle ait perdue le contrôle de sa camionnette…    Pendant que le chérif expliquait les évènements du mieux qu’il pouvait Oboun était assis là, il semblait ne rien entendre… des images lui traversaient l’esprit et on aurait dit qu’il tentait de les en extirper :   _ … Elle a été conduite à l’hôpital… dans le coma, les médecins… ils ne disent rien de concret, continua le chérif, rien de concret, il faut être patient selon eux _ Oboun ??? Tu veux aller la voir ? S’enquit le patron _ Oui… bien sûr, elle n’a personne d’autre en ville, il faut que je prévienne son frère, mais il ne sera pas ici avant demain… fichues voitures de m…, désolé _ Ce n’est rien, on comprend, tu peux y aller, fit le patron   L’homme se leva lourdement, ses quatre-vingt-dix kilos ne lui avaient jamais parus si lourd à porter. Il pensait au frère de la vieille dame qui allait surement faire une crise, avec son cœur fragile. Il pensait à sa petite qui allait certainement beaucoup pleurer. Quelle poisse ! Il fallait que ça arrive au moment où elle commençait à prendre un peu d’autonomie financière et à faire des projets de voyage pour aller voir son petit frère et sa famille. Et voilà comment allait se dérouler la réunion de famille, à laquelle elle s’était tant préparée. Son frère en larme et elle, allongée dans un lit d’hôpital, dans le coma… Il priait dans son cœur que ce ne soit rien de grave, il priait pour que la vieille dame se réveille, et que tout ceci ne soit plus qu’un mauvais souvenir, qu’on éviterait avec soin de mentionner à l’avenir. Il avait rangé son espace de travail et s’était changer lorsque le chérif descendit du bureau de son patron. Il s’approcha de lui et lui fit signe de le suivre :   _ Tu vas à l’hôpital ? _ Oui, _ Je passe devant, je te dépose ?? _ Oui c’est gentil, _ Non tu sais cette grande dame, on l’apprécie tous par ici, même si personne n’est aussi proche d’elle que ta gamine et toi, _ Je sais bien… _ Allez viens,   Oboun suivit le chérif jusqu’à sa voiture et profita du court trajet jusqu’au véhicule pour téléphoner au frère de la vieille dame. Il avait été choqué mais prit sur lui :   _ Ecoute, si tu peux aller à l’hôpital et me donner des nouvelles, je me débrouille pour arriver d’ici quelques heures… j’arrive… Oboun ??? _ Monsieur ! _ Je t’en prie prends soin de ma sœur en attendant que j’arrive d’accord, je sais que je peux te faire confiance… alors à demain mon grand _ A demain monsieur, je vais prendre soin d’elle, ne vous en faites pas   Pendant le trajet en voiture l’homme ne dit mot. Il paraissait perdu au milieu de tout ça. Un peu comme s’il ne réalisait pas encore la situation. Dans sa tête les mots du chérif et de son patron tournaient en boucle mais aucun ne semblait lui expliquer, ou tout au moins lui faire accepter ce qui se passait. Madame Nkoghe dans le coma… Et puis quoi encore. Comment une personne qui conduisait toujours si prudemment avait-elle pût avoir un accident grave au point de la plonger dans le coma ??? Il n’arrivait pas à l’admettre. Il devait lui parler. Comprendre ce qui s’était passé. Quelle manœuvre avait-elle faite ? Devant l’hôpital madame Elone était debout et son regard scrutait les environs comme si elle attendait quelqu’un. En voyant Oboun descendre de la voiture du chérif elle fonça vers lui et le prit dans ses bras :   _ Je t’attendais, fit-elle en relâchant son emprise, elle n’a rien de cassé, mais le choc à la tête à causé un hématome, les médecins font au mieux, ça ira viens   Oboun la suivit aux urgences et prit place près d’elle en salle d’attente :   _ Ils t’ont expliqués comment ça s’est passé ? Demanda-t-elle _ Je crois que oui mais… _ Tu étais sous le choc et tu n’as pas vraiment écouté ?? _ Non, _ Le véhicule a foncé dans un arbre, on ne comprend toujours pas pourquoi, les policiers ont vérifiés le système de localisation, et elle avait bien rentrée l’adresse où elle voulait se rendre mais… on ne comprend pas   Oboun secoua la tête. Tout ceci pouvait bien attendre. Lui tout ce qu’il voulait c’était qu’elle se réveille et qu’elle n’ait aucune séquelles de cet accident incompréhensible.  
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