VIII Une trentaine d’années auparavant, dans un antique château du pays breton, vivaient une vieille dame infirme, la comtesse de Pardelou, et sa petite-fille Armelle, dernière descendante d’une noble famille bretonne. Armelle avait seize ans. Elle était petite, fine, délicieusement jolie, avec des grâces d’enfant et des souplesses de chatte. Sa fortune se limitait à quelques rentes et au château délabré de Fazélec, entouré de landes. La grand-mère la choyait, et, non moins qu’elle, une vieille institutrice, qui n’avait jamais sérieusement cherché à modifier quelque peu ce cerveau d’oiselet, ce cœur insouciant, léger comme la feuille que balaie le vent, ingénument rusé, avide de satisfactions matérielles et de vie brillante. Or, il advint qu’un jeune Anglais, de passage dans le pays, s’

