Chapitre 3

1605 Words
Leilani ferme les yeux très fort, luttant contre la douleur dans sa poitrine. Comment peut-elle encore ressentir de la douleur ? Ne devrait-elle pas être engourdie maintenant ? Elle essaie d'avaler le gros nœud dans sa gorge et s'efforce de calmer son corps tremblant. Gabriel l'a déjà expulsée sans raison. Pourquoi cette haine ? Elle ne conteste pas la décision, comme tout le reste dans sa vie, elle ne peut que se plier à l'ordre, peu importe à quel point elle ne le veut pas. Leilani ne se battra pas contre Gabriel à ce sujet. Après quelques jours à penser qu'elle est en réalité excitée à l'idée de quitter tout cela, elle n'a jamais eu grand-chose à espérer dans sa vie, même ses maigres rêves semblent si loin, donc même si elle a passé deux jours à attendre sa mort, pour le moment, cela a peu d'importance. Tant qu'elle est loin de la meute Half Moon pour une fois dans sa vie, elle le comptera comme un accomplissement. Gabriel agrippe le menton de Leilani et il lui tord brutalement le visage pour la forcer à le regarder. Elle peut sentir son souffle ardent sur son visage alors qu'il respire durement, son corps entier tremblant sous l'effort de respirer, un grognement en colère roulant constamment de sa poitrine. Leilani accumule le moindre brin de courage et lève les yeux vers ceux de Gabriel, son loup refait surface et ses yeux sont d'un noir profond comme la nuit, un abîme sans fin de répulsion. Son cœur tremble encore une fois et elle ne peut même pas supporter de le regarder. “As-tu entendu, orpheline ? Je veux que tu sois morte. Je n'ai jamais voulu quoi que ce soit de plus. Tu es le fléau de mon existence. Je te hais, je te méprise. Je veux voir ton sang couler, je veux entendre ton cri de douleur, je veux voir tes yeux froids, morts et sans vie” Gabriel grogne dans son meilleur ton d'alpha. “Regarde-moi, Leilani” Leilani essaie de soutenir son regard, mais elle a tellement peur qu'elle a juste envie de pleurer, elle veut se cacher. “Sache juste que moi, le futur alpha Gabriel, je t'ai fait cela. J'ai prononcé cette sentence pour toi. Je ne veux plus jamais voir ton visage. Je ne veux plus jamais respirer le même air que toi, même si tu es de l'autre côté du monde, c'est encore trop près de moi. Ta proximité me dégoûte, ton odeur me fait préférer m'asphyxier plutôt que de la respirer, ton visage et ton corps me donnent envie de vomir. Il n'y a rien chez toi qui soit récupérable, tu es une épave, tu n'as aucune valeur” Gabriel pousse Leilani violemment, envoyant son petit corps s'écraser durement contre le mur une fois de plus. Il la regarde avec un rictus sur les lèvres en s'éloignant. Les mains de Leilani tremblent alors qu'elle serre le sac contre elle et essaie de mettre un pied devant l'autre, essayant de contenir ses larmes. Son épaule heurte le cadre de la porte en sortant, voyant la voiture à l'arrêt qui l'attend, ses yeux scrutent la foule de personnes venues lui faire leurs adieux. Les membres de la meute ont des rictus vicieux sur leurs visages alors qu'ils regardent la même silhouette tremblante marcher lentement vers la voiture. Il n'y a pas un seul visage amical, soit des expressions indifférentes, soit carrément cruelles. La tête de Leilani est si baissée que son menton touche sa poitrine, elle ne peut pas supporter de voir la haine dans les yeux des gens à qui elle n'a jamais rien fait de mal. En montant dans la voiture, une forte acclamation s'élève de la foule alors qu'ils commencent tous à bavarder, rire et s'enlacer comme s'ils s'étaient débarrassés d'un grand fardeau. Leilani place son sac sur ses genoux et ses mains s'entrelacent, ses jointures lui font mal à cause de la force exercée, mais elle fait tout ce qui l'aide à retenir ses larmes. Elle veut que la voiture parte, mais n'ose pas dire un mot. Un grand coup retentit contre la fenêtre et Leilani tourne les yeux pour voir, découvrant simplement les fesses nues de Maggie pressées contre le verre alors que Gabriel la prend de plus en plus fort, la chair heurtant le verre tandis que les gémissements des deux pénètrent par la fenêtre ouverte du côté du conducteur. “p****n Maggie, tu es exactement la femme dont j'ai besoin, tu es si bonne bébé, si je pouvais m'enfouir en toi toute ma vie, je serais si heureux” “Gabriel, je t'aime tellement” Les coups sur la fenêtre deviennent de plus en plus violents. Leilani a depuis longtemps détourné les yeux, fixant simplement le pare-brise avant. Elle n'a aucune idée de ce qu'ils essaient de faire et cela lui est égal. Gabriel pense qu'il lui fait de la jalousie, mais même si elle est faible, elle a plus de respect de soi que de désirer quelqu'un d'aussi pourri que Gabriel. La s****e et le bâtard se méritent l'un l'autre. Gabriel sourit en libérant sa charge dans la louve, sachant qu'une simple vitre les sépare de sa compagne de destin. Si Leilani avait un jour eu des illusions de grandeur, si elle avait jamais eu des idées à son sujet, il espère les avoir ruinées. Gabriel écarte la femme du véhicule, gardant ses jambes enroulées autour de sa taille en ordonnant au conducteur. “Pars maintenant, éloigne cette s****e le plus loin possible, le plus rapidement possible” Leilani pousse un petit soupir de soulagement en massant son corps douloureux avec de petits mouvements pour éviter le regard méprisant du conducteur. Bientôt, ils entrent dans les arbres épais depuis l'espace ouvert autour de la maison de la meute et les zones d'entraînement, et Leilani ressent un sentiment de sérénité s'installer en elle. Se réinstallant dans son siège, elle a peur de fermer les yeux, elle ne veut manquer aucun moment de sa nouvelle liberté. Même ce bref moment de paix est comme rien de ce qu'elle a jamais goûté auparavant. Il faut un total de huit heures pour arriver à destination. Leilani regarde par la fenêtre un grand arc en bois avec un ensemble de grandes portes en fer forgé, une station de garde est juste à gauche et la clôture qui parcourt le périmètre dans les deux directions est surmontée de fils barbelés, cela ressemble à un mélange étrange entre un camp d'été et un centre de rétention. “Qu'est-ce que tu regardes ? Sors de la voiture” Leilani détourne le regard pour croiser brièvement celui du guerrier qui la fixe avec des yeux pleins de mépris. Leilani hoche simplement et légèrement la tête en ouvrant la porte et en sortant du véhicule. Elle n'est allée que dans la maison de la meute et à l'école dans sa vie, donc c'est une nouvelle expérience pour elle. À peine sortie de la voiture, la voiture démarre avec un jet de pierres, faisant tomber Leilani dans le mouvement. Leilani se redresse et remarque un grand homme aux bras aussi épais que des troncs d'arbre, les bras croisés sur son torse imposant, qui la fixe avec un regard perçant. Leilani se tient droite et serre son sac brisé devant elle, ses joues légèrement rougies trahissent son embarras. L'homme qui se tient à la porte surveille la fille alors qu'elle s'approche. C'est une petite chose, son visage est exquis et ses yeux ainsi que ses cheveux montrent clairement qu'elle va devenir quelque chose de merveilleux à contempler un peu plus tard dans sa vie. Il a déjà vu de nombreuses fois la façon dont elle a été traitée. Il fait ses recherches et peut voir à travers une personne en un instant. Le nombre d'innocents envoyés dans cet endroit pour rien ne cesse de l'étonner. Il prend son téléphone et appuie sur le bouton d'appel. “Elle est arrivée, le groupe de cette année est parfait, c'est le groupe que nous attendions” Il n'attend pas de réponse avant de raccrocher. Leilani s'approche de la porte fermée. Son rythme cardiaque s'accélère alors qu'elle regarde l'homme qui a l'air de pouvoir la manger comme un en-cas. C'est l'homme le plus grand qu'elle ait jamais vu. Elle pensait que Gabriel était grand avant cela, maintenant, elle sait mieux. “S.. S…. Salut” “Leilani ?” “C.. C.. C'est moi” Titan hoche la tête au garde qui ouvre la porte. Leilani se demande pourquoi ils ont toute cette sécurité. Un coup d'œil à l'homme devant elle lui fait penser que les intrus doivent être fous. “Suis-moi” Titan se retourne sur ses talons et marche vers sa Jeep qui l'attend, sautant à l'intérieur sans passer par la porte, son corps lourd frappe le siège avec force, comprimant la suspension à l'extrême. Les barres de protection ne servent à rien alors que sa tête les dépasse facilement. Leilani jette son sac à l'intérieur et essaie ensuite de grimper à l'arrière. “Que fais-tu ? Assieds-toi à l'avant” Leilani hoche la tête alors qu'elle s'installe dans le véhicule. Aucun autre mot n'est prononcé jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent devant une cabane en bois. “C'est à toi” Leilani hoche la tête, sa voix est basse, mais elle réussit à ne pas bégayer. “Merci” Le Titan hoche simplement la tête et regarde jusqu'à ce qu'elle ouvre la porte de la cabane. Son odeur est étrange. Il ne peut pas du tout déterminer son rang de sang et cela confirme encore davantage sa réaction initiale.
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