Anaïs, La romancière Il est 16 h 30. Anaïs est assise depuis le matin, dans ce grand hangar plein de courants d’air. Entourée d’autres auteurs, elle est venue présenter son bébé. Son premier roman. L’histoire de sa vie. C’est elle qui en a choisi la couverture. Une belle photo prise un dimanche d’octobre. On y voit une maison en pierre et toit d’ardoises, inondée de soleil. Les arbres qui l’entourent, hêtres et châtaigniers, ont revêtu leurs parures d’automne. Les feuilles aux chaudes couleurs allant du brun au rouge tomberont bientôt, ballottées par le vent. Devant la porte, un chien est allongé. Un grand labrador noir qui semble poser son doux regard sur celui du lecteur potentiel. Anaïs est déçue. Jusqu’à présent, personne n’a semblé intéressé par son livre. Peu de public. D’accord.

