Partie 2

3016 Words
C'est le week-end. Jusqu' hier Issa et moi ne nous sommes pas adressés la parole bien qu'on soit assis sur le même banc. Heureusement qu'il n'y a pas eu de travail de groupe. Ça allait être compliqué ! J'étais en train de jouer à "piano tiles 2", un jeu vraiment génial je précise, quand je reçois un appel. C'est Hawa. Ah, mademoiselle s'est rappelé de moi après m'avoir complètement oublié pendant presque toute la semaine. Je sens de la racune en moi. Je ne décroche donc pas. Elle rappelle encore. Cette fois-ci ce n'est pas par rancune, mais par fierté. Bah oui la fierté c'est l'une de mes principales caractéristiques et j'en suis fière de plus. Je suis fière d'être fière si vous voyez un peu. J'éteins carrément le téléphone. Pas envie d'être saoulée plus que je ne le suis déjà. Vu qu'il n'y a personne à la maison, je décide d'aller à la boutique de ma mère. C'est à quelques centaines de mètres de chez nous. J'y vais à "zem", pour ceux qui ne comprennent pas, j'y vais à taxi-moto. Dans ce pays ça se fait. Arrivée, j'entre dans la boutique, je la salue et vais m'asseoir à côté d'elle, un cahier en main. Dans la semaine prochaine on a une ou deux interrogations. Donc je révise un peu pour avoir une note neutre au moins. Mais en même temps, faut reconnaître sur je n'avais rien d'autre à faire. J'étais tranquillement en train de réviser quand j'aperçois une voiture se garer devant la boutique de maman. Ensuite quelqu'une sortir de la voiture que j'ai l'impression d'avoir déjà vu. Puis la dame entre dans la boutique de ma mère. C'est une très belle femme. Elle est toute claire, toute pimpante, toute bien faite. Vraiment Dieu fait des merveilles sur certaines créatures. Et cette femme en est la preuve. A la regarder de plus près, ça se voit qu'elle a atteint la quarantaine bien qu'elle donne l'air plus jeune. Et avec son voile bien accroché sans oublier le type de tissu, c'est clair qu'elle n'est pas mariée à n'importe qui. Elle s'avance dans sa démarche de reine avec un sourire colgate vers nous. Un sourire qui me dit quelque chose également. - Bonsoir ! Affirma-t-elle d'une voix douce. -Bonsoir madame, dis-je avec ma mère en coeur. Moi je me plonge à nouveau dans mon cahier ne lui accordant plus d'attention. -Je voudrais bien acheter des lingeries. Vous en avez ici ? A l'attente de sa phrase, je relève brusquement ma tête. -Ou. Répondit ma mère. Quelles couleurs désirez vous ? -Une au rouge saphir, et une autre de couleur vert émeraude. Oh, en plus elle aime les couleurs de diamant. C'est marrant. -D'accord. Venez voir par ici. Madame accompagne ma mère voir ce qu'elle a. Pendant ce temps je les regarde, je n'ai plus envie de sentir l'odeur du cahier. Je le ferme donc et le range. Quand elles eurent fini, Madame paye ce qu'elle a à payer et tourne enfin son regard sur moi. -C'est votre fille ? Demande-t-elle en me fixant dans les yeux. Ce regard... -Oui. Elle est belle n'est-ce pas ? Renchérit ma mère. -Oui très. Conclut la dame. Je me sens un peu insultée parce que franchement je ne me suis jamais sentie belle. Mais je me dois d'être polie envers cette femme. -Merci. Dis-je timidement. -Et comment s'appelle mademoiselle ? Me demande-t-elle. -Karima. -Oh en plus d'être belle, elle a un joli prénom. C'est beau ça. Ma mère ne peut s'empêcher de sourire. J'espère sincèrement que cette femme pense ce qu'elle dit. -Et tu fais quel établissement ? - Euh, le ******* -Ah c'est bien, le même que celui de mon fils. Elle a un fils alors dans mon école. J'espère qu'il est en première ou en terminale en tout cas. Il doit être sûrement beau comme elle. Rien qu'en y pensant, j'ai hâte d'être à lundi. -Et tu fais quelle classe ? -Je suis en première D. -Alors tu connais forcément mon fils. Vous faites la même classe. Dès qu'elle prononce cette phrase mon visage se crispe. Ma pensée se dirige immédiatement vers Issa. Plus je la regarde plus je vois le visage d'Issa en elle. Oh non, pas encore lui. Dites moi que je me trompe ! Ce n'est pas possible ! -Il s'appelle Issa. Vous êtes amis ou camarades ? Ok ! Je confirme. Cette déesse est bien la mère du mec qui me pourrit la vie depuis quelques jours. J'ai du mal à y croire. C'est fou ! C'est maintenant que je comprends ce pourquoi la voiture dehors me donnait l'impression du déjà vu et son sourire qui me disait quelque chose. -Non, nous sommes camarades pour le moment. Je m'assois avec lui. Soutis-je avec toute l'hypocrisie que je possède. -Ah mais c'est bien ça. D'ailleurs je vous vois bien ensemble. Ajoute-t-elle. Hein ? Qu'est-ce qu'elle raconte celle là ? Mon cerveau reçut un bug à l'entente de sa phrase. Qu'est-ce qu'elle a à dire des phrases provoquantes. C'est vraiment la mère de Issa là. Là je la reconnais. A la différence qu'elle est meilleure que son fils. Au lieu d'être sa version améliorée, il a choisi d'être sa caricature. Pour paraître normale et une fois encore polie, je lui souris gentiment. A vrai dire je n'ai pas pour autant le choix. Cette femme, bien que provoquante, a l'air bienveillante. Je me dois donc de bien me montrer envers elle. -Bon je vais partir. Merci madame et au revoir Karima. Déclare-t-elle en sortant de la boutique. - Au revoir madame. Dis-je timidement. Dès sa sortie, ma mère me lançe un regard aprobateur. -Qu'est-ce que tu veux ? Lui lançai-je. -Donc tu tournes autour d'un gosse de riche toi. - Arrête de raconter n'importe quoi. -Tu ne veux rien me dire n'est-ce pas ? -Bon je rentre à la maison maman. Je suis fatiguée. -Oh non, reste encore un peu. -D'accord mais tu arrêtes de parler et tu me laisses réviser. -Ok je me tais. -Tant mieux. On reste ensemble jusqu'à la fermeture de la boutique. *** A l'école. Toujours assise avec Issa devant, je faisais l'effort de suivre le cours quand je me rappelle de la fois où j'avais rencontré sa mère. Sans réfléchir je lui lance un :>. Il fronce directement les sourcils et tourne son regard vers moi. -D'où tu connais ma mère toi ? -Ce n'est pas ton problème. Répliquai-je. -Si. C'est ma mère. -Je ne te le dirai pas quand même. Tu es totalement son opposé malgré vos ressemblances physiques. C'est fou ! -Et pas ton problème. Tais-toi et suis le cours. -J'ai pas envie. -Rien à foutre. Grogna-t-il entre ses dents. -Tu m'énerves tellement. Il me regarde puis affiche son sourire colgate. - C'est tellement réciproque. -Tant mieux. -Maintenant tais-toi. -Je n'ai pas envie. Il ne me répond pas. Mais son regard semble se resserrer. Oups, on dirait que j'énerve vraiment monsieur. En même temps ce n'est pas comme si il m'appreciait. Je ne parle plus donc et suis le cours aussi ennuyeux que mon derrière. Peu après la sirène sonne. Les gens sortent petit à petit de leur salle. J'étais au niveau de la porte de ma salle quand Hawa vient m'ouvrir voir. -Ma chérie, affirme-t-elle, je t'ai appelé maintes fois hier, tu ne m'as pas répondu. Qu'est-ce qu'il y a ? -Écoute, laisse-moi tranquile. Je ne veux pas d'histoires ce matin. -Mais qu'est-ce qui t'arrive Kary ? -Il ne m'arrive rien contrairement à toi. Ce n'est pas moi qui ai lâché ma copine pour un mec de rien du tout. Et ce n'est pas moi non plus qui ai ignoré ma copine juste après l'avoir lâché pendant le reste de la semaine passée. -Tu ne veux pas d'histoires et pourtant tu en fais. Avoue juste que t'es jalouse de mes autres amis. -T'es autres amis ou les profiteurs qui te servent d'amis ? Hum, on dirait que tu n'as encore rien compris dans cette école. Soit ils font semblant soit ils te montrent leur vrai visage. -Oh mon Dieu, Kary ! Je ne te connaissais pas aussi bornée. -Tu m'insultes en plus ? Parle encore mal et je te jure que tu passeras à l'hôpital dans quelques minutes. -Han ? Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Ou bien c'est le fait de rester avec Issa qui te chauffe ainsi ? On dit quand on parle du loup on voit sa queue. Mais cette fois-ci c'est quand on parle de Issa, on voit son nez. Le voilà s'approcher de nous. -On parle de moi ? -Dégage, personne ne veut te voir. Lui lançai-je. -Toi je m'en fous de toi. Hawa tu aimes me voir n'est-ce pas ? Dit-il en attrapant Hawa par la taille. Je ne sais pourquoi mais son geste a eu l'effet de me procurer une sorte de pique en moi. -Bien sûr que j'aime te voir. Lui répond-t-elle avec son plus beau sourire. C'est fou mais j'ai l'impression de ne plus reconnaître Hawa. -Hawa, je ne savais pas que tu avais si changé. -Sans te mentir, moi non plus. Répliqua-t-elle. -De toute façon tu ne sais rien toi, me dit Issa. Tu es nulle partout et quand on te voit ça se sent. Oh, on dirait que monsieur cherche à se foutre de moi. Encore une fois. Ce n'est pas grave. Parce que le karma existe pour cela. Je suis tellement impatiente qu'on soit à son tour. -Hawa, tu viens ? J'ai un ou deux trucs à te dire. Déclare-t-il à Hawa. -D'accord. Et ils s'en vont, me laissant seule dans mes jurons. Au cours suivant, on était en train de recopier ce qui était au tableau quand une tierce personne vient s'ajouter à nous prétextant qu'il ne voit pas bien derrière. -On t'a forcé à rester derrière ? Demandai-je. -Eh calme toi petite, dit Issa, j'étais sur ce banc avant toi. Donc c'est moi qui décide à la personne qui va s'asseoir ici ou non. En plus, je ne suis pas ton égal. Oh zut, encore cette phrase... - Désolé Max, elle est impolie cette fille. Viens t'asseoir. Toi pousse-toi bien sinon je vais te balancer par terre. Affirme-t-il en se retournant vers moi. Je ne dis rien et je pousse parce qu'à ce moment là j'étais vraiment énervée. J'étais tellement énervée que je ne savais plus quoi dire. Franchement ce Issa a le don d'énerver. Je me demande comment ses parents arrivent à le supporter. Il est trop désagréable. A un moment il me regarde et me dit: -Tu ne parles plus ? -Laisse-moi tranquille s'il te plaît. -Oh tu n'es pas sérieuse Karima. Ta bouche sent tellement mal. Je comprends pourquoi tu t'es tue. Max se met aussitôt à rire. Mais... Ils se payent ma tête là ! -Pourquoi tu mens Issa ? -Tais-toi s'il te plaît, ne m'asphyxie pas. Le rire de Max redouble de volume. Heureusement que le professeur venait de sortir sinon il allait nous envoyer chez le surveillant. -Écoute toi, tu sais très bien que je n'ai pas ton temps et que tu me dégoûtes à fond. En plus de cela tu aimes te prendre pour ce que tu n'es pas, tu aimes te mentir. Tu m'énerve à un tel point que si je pouvais te gifler pour te faire perdre la vue, je le ferai. Ne m'adresse plus jamais la parole. De toute façon je n'ai pas besoin d'homme comme toi dans ma vie. Dis-je toute énervée. -Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Demande Issa. Si j'étais ton père, j'aurai honte de toi. Je ne sais pas comment mais j'ai soudainement eu le courage de lui mettre une droite qui n'a pas manqué de faire crier de surprise toute la salle. Tout le monde était étonné. Même lui-même. Au même moment je me suis levée pour courir en direction des toilettes. Je ne suis revenue qu'à la fin du cours. Ils étaient déjà tous sortis sauf...Issa. Il me regarde entrer en classe. Je fis comme si de rien n'était. Je pris mon sac et lui volte face pour partir à la maison quand monsieur me dit : - Tu n'aurais jamais dû faire ça. Puis il sort de la salle en me devançant avec ses longues jambes. Prise de peur, je me dépêchai de rentrer chez moi. Le soir, il y a cours. Donc je retourne à l'école. On a cours d'anglais. Ma matière favorite parce que je parle anglais contrairement à tout le reste de la classe. C'est à ce cours que certaines personnes reconnaissent mon existence dans la classe. Je suis venue plus tôt que d'habitude. Moi et le professeur d'anglais on s'entend à merveille. Je regardais les élèves entrer un par un. Jusqu'au dernier même. Enfin l'avant dernier puisque je remarque que la place à côté de moi est vide. Enfin il fait son entrée avec une démarche de mannequin. Il prend tout son ton même. Je n'avais pas remarqué qu'il marchait comme les mannequins, c'est beau à voir. Orh, qu'est-ce que je raconte ? Je déteste ce garçon. Il vient s'asseoir avec toute l'élégance du monde. Quel frimeur ! Le professeur entre. Le cours commence. Dès qu'il commence à parler il y des regards qui commencent à se poser sur moi. Vu que je parle l'anglais ils s'attendent à ce que je leur explique. Les profiteurs ! Je fais comme si je n'avais rien vu et suis le professeur. A un moment il se tait. Il venait de donner un travail à faire. Issa me demande : -Karima qu'est-ce que le professeur à demandé ? Je m'attendais à ce qu'il me parle mal avec la giffle que je lui ai mis. Mais il ne l'a pas fait. Sûrement qu'il s'en ait rendu compte que c'était le karma. Il m'a gifflé, ça été mon tour. - Euh, il a demandé à ce qu'on traite l'exercice au tableau et il vient de l'expliquer. -Je sais qu'il l'a expliqué. Je te demande seulement ce qu'il vent de demander parce que j'avais la tête ailleurs, je n'ai pas entendu. -Ah ok, je ne savais pas que tu comprenais. -Tu me prends pour qui ? Pour toi ? -Mais je comprends l'anglais, que racontes-tu ? -Bon tais-toi tu me saoules déjà. Hawa avait raison. Tu es trop saoulante. - Menteur ! Comment Hawa pourrait me traiter de saoulante ? Il s'approche de moi pour me susurrer : - Je ne suis pas un menteur. Ta copine si. C'est à elle tu dois plutôt demander ça. Pas moi. Et puis tu es très bête de croire qu'elle est ton amie. Elle raconte des conneries sur toi seulement. -Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne te crois pas. -Et moi je m'en fous de ton avis. Idiote ! Tu es très naïve. -Arrête de me parler comme ça. Tu dis tout ça parce que je t'ai gifflé. -Tu es vraiment bête comme fille toi. Tu fais même pitié parfois. Tu es seule, tu n'as aucune amie. C'est une réalité à laquelle tu dois t'y faire. Mes yeux s'embuent de larmes. -Arrête tu mens. Dis-je à voix basse. -D'accord je me tais. De toute façon tu auras le temps de le constater toi-même. D'ailleurs j'en ai rien à faire de ton existence. -Je ne... -Karima, interrompt le professeur. "Did you finished your exercise ? Why are you talking with your classmate ?" -"No sir, I have not finished. I was explaining the exercise to my classmate. " -"No sir", affirme Issa. "She tells you lies. She is disturbing me. " -Mais pourquoi tu mens comme ça ? Lui demandai-je agacée. -"Karima, like you disturb your classmate", dit-il avec un regard sévère, "go out." -"Oh sir", répondis-je inquiète. "I tell you the truth." -"Sir she is nipping me !" Ajouté Issa. -Karima go out, affirme le professeur fâché. I don't want to repeat the same thing. Je crois que Issa a gagné. Il m'a bien eu. Je comprends pourquoi il parlait à voix basse et ne parlait pas quand le professeur nous regardait. Il m'a trahi. Le salop ! Je sors toute triste de la salle, me dirigeant vers la surveillance. Je n'ai jamais fâché ce professeur. Il n'aime pas du tout le bavardage. C'est Issa qui m'a amené à parler. C'est de sa faute si je suis au dehors. Il va me le payer. Et Hawa qui parle mal de moi. Issa ne soit pas avoir menti. J'avais remarqué cette année qu'elle avait assez changé niveau comportement mais je ne savais pas que c'était à ce point. Issa ne m'a sûrement pas menti. Ça se voit que c'est un gars sérieux. Je suis enfin à la salle de surveillance. J'entre et salue le surveillant assis dans son bureau. -Oui bonsoir qu'est-ce qui t'amène ? Demande-t-il d'une voix assez rauque. -Je... Le professeur d'anglais m'a renvoyé de la classe pour avoir faire du bruit. Il me sculpte du regard. Et enfin il dit d'un ton sévère. -Très bien. En raison de votre faute, vous êtes déclaré renvoyée pour deux jours. -Quoi ? Crachai-je. -Allez ramassez vos affaires pour rentrer vu que le cours ne vous plaît pas. -Mais... Mais monsieur.... -Voulez vous que j'aggrave votre sanction ? Dit-il en arquant un sourcil. -Non. J'y vais. Je retourne en salle pour ramasser mes affaires tout en toisant sauvagement Issa du regard. J'étais trop énervée pour piper un mot de plus contrairement à lui qui me souriait gracieusement en me disant : -Adieu poussière ! Poussière ? C'est a***é quand même ! Je décide de répondre à cet imbécile par le silence et sors de la classe les larmes aux yeux. Je suis trop triste ce soir franchement. Et tout ça à cause de ce Issa. Mais d'où vient-il même ? Depuis le début de la rentrée, il ne fait que me pourrir ma malheureuse existence. Que vais-je lui faire bon sang ? Que vais-je faire à ce garçon qui m'empêche de respirer convenablement ? Et comment vais-je m'y prendre ? Sur ces questions, je pris le chemin de la maison.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD