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1241 Words
- Vous rigolez, là ! s’exclama Mika. Adam Longford.             Monika hocha la tête affirmative, un sourie dessiné sur les lèvres.             Les yeux ronds, sous le choc, Mika observait la femme face à elle. Avait-elle bien entendu ? Oui, bien sûr, elle avait entendu. Juste qu’elle n’en revenait pas.             Mika ouvrit le dossier et vit une page entière contenant la biographie de ce célèbre chef d’orchestre avec une photo de lui. C’était un vraiment un très bel homme mais son regard d’un brun sombre avait quelque chose d’imposant.             En tant que musicienne elle avait bien entendue parler de ce virtuose de la musique classique. L’un des plus jeunes et des plus célèbres auteur-compositeur et chef d’orchestre capable d’aussi bien de jouer du piano que du violon, que de diriger tout un orchestre comprenant plus d’une centaine de personne.             Jouer sous sa houlette serait un tel privilège pour elle, et pas seulement elle, mais d’après ce qu’elle avait entendu ouïe dire il ne jouait ni ne travaillait plus nulle part depuis un certain moment, depuis un accident qu’il aurait eu il y a quelques années. On disait même qu’il était devenu un véritable misanthrope, vivant loin de toute civilisation.             Mika sentit son familier nœud à l’estomac lui revenir. Encore sa nature timide qui reprenait le dessus. Le simple fait de s’imaginer face à une telle légende, elle se sentait défaillir alors être face à lui en vrai, elle s’évanouirait. - Il vit reclus depuis quatre ans dans son manoir dans un petit village du Devon en Angleterre. Vous devez connaître puisque vous êtes anglaise. - Je suis certes anglaise mais cela ne veut pas dire que je connaisse la région. Et vous voulez que je le convainque de travailler ici. Moi…mais comment ? - Je ne sais pas comment tu t’y prendras et je ne veux même pas savoir. Tu pourrais jouer de tes charmes, dit-elle avec un petit sourit avant d’éclater de rire. Ouvrant la bouche, Mika contempla la directrice, interdire. Elle ne s’était jamais trouvée vraiment jolie. Elle se trouvait bien trop mince et elle détestait ses jambes si bien qu’elle portait presque tout le temps des bas, même si sa mère aimait à dire qu’elle les avait magnifique. Et avec ses cheveux noirs et ses yeux violets, elle avait l’impression d’être un monstre de foire. Elle rangea une mèche de cheveux derrière l’oreille et poussa un soupir. - Jamais, je ne ferrai ce genre de chose. Et d’après les rumeurs il serait misanthrope. - Ce ne sont pas que des rumeurs, hélas. Il déteste tout le monde je suis bien placée pour le savoir car je suis allée le voir il y a trois mois et il m’a envoyé paître sans même chercher à me voir.             Si elle, la directrice de l’un des plus grand orchestres philarmoniques au monde avait été chassé alors elle une simple violoncelliste, un simple rouage de l’orchestre comme elle, n’avait aucune chance d’y arriver. - C’est impossible. Je n’y arriverais jamais si vous n’y êtes pas arrivée… - Je ne me suis pas assez bien fait comprendre Mika, tu n’a pas le choix. Soit tu acceptes et tu réussis soit tu es virée et après la mauvaise réputation que compte te faire Roberto tu auras de la chance si tu réussis à trouver un emploi même dans un orchestre de quartier quelque part en Europe.             Mika se mordilla la lèvre et baissa les yeux sur le dossier. Elle lut quelques lignes mais cela ne fit qu’augmenter son angoisse. - Il y a toutes les informations que j’ai pu obtenir sur lui dans ce dossier. Allez, je compte sur toi. J’ai l’intuition mieux que personne tu seras le toucher.             Les yeux ronds, Mika observa Monika. Elle avait l’impression que tout ceci était une mauvaise blague mais cela n’était pas le cas. Comment pouvait-elle croire qu’elle réussirait ? C’est vrai quoi, d’où lui venait sa soi-disant intuition ? - Avoir ici ce virtuose me rendra encore plus indispensable aux yeux du conseil et leur ferra oublier mes petits travers.             Elle parlait comme si ce chef d’orchestre était déjà là. - Tu as trois à partir de demain. Allez rentre chez toi faire tes bagages. Tu prendras le train pour Londres à la première heure demain matin et je m’occupe de le payer. - Et comment vais-je faire avec les répétitions et les partitions à apprendre ? On a un récital dans six semaines, je ne peux partir ainsi. - Tu pourras toujours t’entrainer. Rien ne t’en empêchera. - C’est de la folie, Mme Ritter. Je ne pense pas et je ne peux accepter de faire cela. Non, non, non. - Alors j’espère que tu sais ce qui t’attends. J’étais très sérieuse quand je te dis que tes jours ici sont comptés. - Je sais et vous n’avez pas à vous répéter.             Dos au mur. Elle comprenait aujourd’hui bien mieux cette expression car elle se trouvait vraiment dos au mur. Monika lui demandait vraiment trop là. Elle ne saurait jamais fait ce qu’elle lui demandait. Mais avait-elle le choix ?             Poussant un soupir las, elle se leva, tremblante. Elle avait beau s’exhorté au calme elle avait du mal à y arriver. - Tu devrais être contente tu vas retourner en Angleterre, chez toi, lui lança Monika avant qu’elle sorte du bureau.             Chez elle.             Poussant un soupir las, elle la remercia et sortit de la pièce.             À peine quelques pas fait, elle s’adossa contre le mur en tenant le dossier contre sa poitrine, essayant de respirant le plus normalement possible.             Elle avait toujours été de nature en plus timide d’être très nerveuse. Elle ne pouvait pas perdre ce travail après touts ses effort. Elle et sa bouche. Elle aurait dû se taire mais voilà elle avait beau être timide, elle pouvait être parfois un peu trop direct. La voilà confronter à un terrible dilemme. Elle se souvenait encore de la première fois qu’elle avait mise les pieds dans la grande salle de répétition avec tous ses instruments et ses musiciens.             Pour Mika cela avait été comme de vivre son plus grand rêve. Elle avait déjà jouer dans plusieurs orchestre mais jamais dans un orchestre philarmonique avec les quatre grandes d'instruments : les cordes (violons, violoncelles et contrebasse), les bois (Flûtes, hautbois, clarinette, saxophones et bassons), les cuivres (trompettes, trombones, cors d’harmonie, tubas) et les percussions (tambours, timbales, grosses caisses,…). Un orchestre au complet qui jouait pour les plus grandes représentations d’opéras du pays et même d’Europe. L’orchestre avait également interprété de nombreuses musiques de films mondialement connu et être choisi pour en faire partir était pour elle plus qu’un honneur. Que rêver de mieux pour une simple violoncelliste comme elle.             Même aujourd’hui encore, elle était toujours aussi impressionnée. Mais heureusement que tout cela s’évanouissait quand elle commençait à jouer. Là, elle oubliait tout complètement concentrée sur son jeu.             Comment faire accepter à un homme qui a refusé l’offre de Monika et de bien d’autres de venir travailler pour ici ? Comment ? Tout cela lui donnait la migraine. Elle ferrait mieux de suivre le conseil de la directrice et de rentrer chez elle. Pour la journée.             Des bruits de pas la firent littéralement sursauter et ouvrant les yeux, elle contempla le couloir vide.             Avec un dernier soupir, elle se dirigea vers la grande salle de répétition. Elle devait récupérer son violoncelle avant de rentrer et de penser aux stratégies afin d’épingler un brillant et génie musicien misanthrope.     Cela annonçait!
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