Une mère avant d’être une compagne

Chapitre 2

Il est 2 heures du matin et je suis éveillée à nourrir la petite. J'ai un réveil qui sonne toutes les 90 minutes. Elle suit un programme strict de réhydratation, et je peux voir que son état s'améliore vraiment, ce qui est un soulagement. Elle me regarde avec ses grands yeux bleus pendant que je la nourris, et je sens que nous sommes tellement connectées. J'ai l'impression qu'elle me voit, qu'elle a besoin de moi, et qu'elle me fait déjà confiance. Elle est si contente avec moi.

Grace est venue plus tôt, et elle semblait beaucoup s'agiter dans ses bras, mais elle s'est ensuite calmée dans les miens. Je pense qu'elle se sent en sécurité avec moi. Je ne peux pas m'empêcher de penser à ce qui se passerait si elle était laissée à des étrangers humains. Que se passe-t-il s'ils ne prennent pas soin d'elle ? Que se passe-t-il si elle ne se sent pas en sécurité avec eux ? Que se passe-t-il si elle me manque ? Peut-elle ? Peut-être que c'est parce que je suis récemment devenue orpheline, mais je veux tellement que ce bébé ait un bon foyer. Sécurité. Amour. Bonheur. Avant même de m'en rendre compte, je sens des larmes me piquer les yeux. La pensée que cette précieuse fille n'ait pas ces choses me brise le cœur.

Plus j'y pense, plus tout devient clair. Je ne peux pas laisser cela arriver. Je ne peux pas la laisser partir. Je pense que je l'aime déjà. Je ressens un besoin intense de la protéger, et je ne peux pas lui tourner le dos. Je ne peux pas. Je vais parler à Alpha demain matin. Je l'élèverai comme la mienne. Je peux le faire. C'est mon but. Ça doit l'être, car je le sens profondément dans mon âme. Je fixe son doux petit visage pendant que je la berce pour qu'elle se rendorme. Elle est parfaite, et elle est à moi... Quel nom devrais-je lui donner ? Je prends mon téléphone pour commencer à chercher des noms. À quel point cela est fou ? Je cherche des noms pour MON bébé. Je l'ai rapidement réduit à Lucy et Molly, mais je vais y réfléchir cette nuit.

À 7h30, Beta Dylan arrive. « J'ai besoin de parler à Alpha, je veux la garder, » je lui dis.

« Ce n'est pas le plan, laisse-moi juste faire mon travail, » murmure Dylan.

« C'est un enfant. Une personne. Appelle l'Alpha, » je demande, essayant de ne pas élever trop la voix. Je ne veux pas effrayer ma petite.

[Pause]

« J'ai contacté Alpha par le lien mental, et il a demandé que nous le rencontrions dans son bureau pour en discuter, » dit Dylan, agacé.

« Merci, Dylan ! »

*Toc Toc*

« Entrez ! » gronde Alpha.

Il n'est pas de bonne humeur ; je crois que je l'ai énervé. Alpha me lance un regard féroce et il est intimidant avec ses plus de 6 pieds, très large et musclé. Il a les cheveux courts, poivre et sel. Même pour un homme dans la quarantaine, il est très beau. Les yeux marron profond d'Alpha me fixent ; si les regards pouvaient tuer, je serais six pieds sous terre.

« Nous avons discuté de cela, Lexi ! Elle pourrait être humaine, » grogne Alpha.

« Alpha, s'il te plaît. Je ne peux pas l'abandonner. Donne-moi un an. Si dans un an elle s'avère être humaine, alors je l'emmènerai et quitterai la meute. Je l'élèverai parmi les humains, » je lui explique.

Alpha a l'air stupéfait. Il ne s'attendait pas à ce que je dise cela. « Tes amis et ta famille sont ici, et tu as parlé de te former pour devenir médecin. Tu montres beaucoup de potentiel. Tu abandonnerais tout cela pour un bébé que tu viens de rencontrer il y a quelques heures ? » Il arque un sourcil.

« Alpha, je ressens une connexion avec elle, et je ne peux PAS lui tourner le dos. Je sais que cela peut sembler stupide. Fais-moi confiance, je comprends, mais elle a besoin de moi, et j'ai besoin d'elle, » j'explique, et j'essuie rapidement une larme égarée avant qu'elle ne tombe.

« Et si je dis non ? » demande Alpha.

« Alors, je ferai mes valises aujourd'hui et partirai avec elle, » j'admets. Il secoue la tête en m'étudiant. Il fait une pause pour réfléchir une minute.

« Qu'en est-il de ton Compagnon, Lexi ? Ton futur compagnon sera-t-il d'accord avec le fait que tu aies un enfant ? Te rejettera-t-il à cause d'elle ? »

Je réfléchis avant de répondre, « Je crois que cette enfant est mon destin. La déesse de la Lune me bénira avec un compagnon compréhensif. »

« Et si elle ne le fait pas ? Et s'il ne l'est pas ? Et que tu le perds ? »

« Eh bien, peut-être qu'un jour, je tomberai amoureuse de quelqu'un qui comprendra. Tout le monde ne finit pas avec son compagnon. J'aime cet enfant comme une mère aime son enfant. Si je le perds, alors je le perds. Cela ne change pas ma décision ! » je dis fermement.

Alpha secoue encore la tête, « Je pense que tu fais une erreur, mais il semble que tu aies pris ta décision. Si elle s'avère humaine, tu devras partir avec elle, Lexi. Tes parents ont tellement contribué à cette meute, et je détesterais devoir te faire partir, mais si elle s'avère être humaine- »

Je l'interromps,« Merci de me donner un an, Alpha. Je comprends tout à fait. J'aime cette meute, et je ne voudrais jamais mettre la meute en danger en ayant une humaine ici. Si elle s'avère être humaine, je partirai heureuse et reconnaissante pour cette année passée. Merci, Alpha. Merci ! » Alpha me lance un sourire crispé et hoche la tête.

Dès que je sors, je contacte Grace par lien mental.

-Grace, es-tu libre ? J'ai besoin d'aller en ville pour faire des courses. Veux-tu venir avec moi ?-

-Bien sûr, je le veux. Tu veux sortir ? Je suis tellement contente. J'ai en fait besoin d'une nouvelle robe. Jett m'emmène en rendez-vous ce week-end, et je veux acheter quelque chose de nouveau, peut-être un petit quelque chose à mettre en dessous. Je serai chez toi dans 20 minutes, ça te va ?-

-Ça sonne bien, à tout de suite-

Quand Grace arrive chez moi, elle est choquée de voir que j'ai toujours le bébé. Je lui explique tout, et elle n'était pas très contente de moi au début. Elle n'aime pas l'idée que je parte de la meute dans un an, et ne jamais revenir, mais je lui rappelle que je ne serai pas loin.

Il a fallu cinq minutes à Grace pour l'accepter comme étant mienne, et rapidement, elle devient excitée et m'aide à trouver des noms pour le bébé alors que nous nous dirigeons vers la ville pour acheter tout ce dont j'ai besoin pour elle. J'ai décidé de l'appeler Molly. Ma Molly.

En une heure et demie, nous avions acheté tout ce dont j'avais besoin pour elle. C'est un avantage que l'argent ne soit pas un problème, car mes parents avaient pas mal d'économies et d'actifs lorsqu'ils sont décédés, donc mon frère et moi sommes plutôt bien installés.