XXIX12 février. La neige, encore la neige, qui ne reste pas longtemps sur la terre, il est vrai, mais qui chaque jour, pour quelques heures, suffit à teinter de blanc les arbres, les maisons, les pagodes. Ce soir, à la nuit tombante, dans la concession européenne, à cent mètres de haut, je cheminais sur une belle route qui était blanche, qui était « poudrée à frimas » comme tous les objets alentour. On voyait de différents côtés se déployer les lointains des montagnes, les lointains de la mer chargée de navires de combat. Pas un souffle ; l’atmosphère à peine froide, tant elle était immobile. Un ciel bas et plombé ; les montagnes aussi, plombées ; toutes les choses terrestres, figées sous les nuances de plomb et d’encre que donne le voisinage trop éclatant de la neige. Derrière moi cette

