XXXIILevine avait souvent remarqué combien la politesse et l’excessive humilité de certaines gens se transforment subitement en exigences et en tracasseries, et il prévoyait que la douceur de son frère ne serait pas de longue durée. Il ne se trompait pas ; dès le lendemain, Nicolas s’irrita des moindres choses, et s’attacha à froisser son frère dans tous ses points les plus sensibles. Constantin se sentait coupable d’hypocrisie ; mais il ne pouvait exprimer ouvertement sa pensée. Si ces deux frères avaient été sincères, ils se seraient regardés en face et Constantin n’aurait su que répéter : « Tu vas mourir, tu vas mourir ! » À quoi Nicolas aurait répondu : « Je le sais, et j’ai peur, terriblement peur ! » Ils n’avaient pas d’autres préoccupations dans l’âme. Mais, cette sincérité n’étant

