L’agacement de Meredith s’infiltrait en elle comme un froid glacial, immobilisant chaque parcelle de son corps et jusqu’à son cœur. Son pouls, lent et régulier, battait dans sa poitrine, le seul son qui parvenait à percer le silence pesant de la pièce. Elle ferma le livre qu’elle tenait, le posa sur ses genoux, et laissa son bras reposer sur le rebord de la fenêtre. Son regard semblait perdu dans le vide, fixé sur rien, ou peut-être sur tout ce qui l’entourait sans qu’elle ne le voie vraiment. Dehors, les nuages sombres s’amoncelaient, la pluie tombait drue, frappant le sol dans un rythme monotone et apaisant à sa manière, mais qui n’atteignait pas son esprit tourmenté. On frappa doucement à la porte. Elle n’y fit pas attention. Elle n’entendit Maria arriver avec un bol de soupe que lors

