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935 Words
- S'il te plaît, essaye au moins de te retenir la prochaine fois ! Me crie Elsa en colère dans une ruelle en pleine nuit.  Elle m'exaspère mais elle a raison, depuis que nous sommes arrivées en Virginie nous faisons lycée en lycée car malgré moi je ne peux pas me retenir quand quelqu'un me lance une remarque dans la figure ou que des rumeurs circulent à notre sujet et je frappe sans m'en rendre compte. J'essaie pourtant d'être bonne élève de ne pas attirer l'attention sur moi ... sur nous. - six lycées ! Six ! Que l'on fait et à chaque fois, il arrive quelque chose et on est renvoyées, si ça continue comme ça tous les lycées de la Virginie vont se mettre d'accord et ils ne vont plus nous prendre en élèves. Je ne réponds pas, j'avoue que j'ai a***é sur ce coup-là. Ne pas attirer l'attention, aller au lycée, se faire des amis, voilà ce qu'Alessio Delmirando voulait que l'on fasse, mais je n'y arrive pas. - bon sang tu étais obligée de la frapper cette fille ? Dit-elle en se retournant. - elle a lancé la rumeur que l'on sortait toutes les deux d'un asile psychiatrique. Oui j'étais obligée ! - ce ne sont que des rumeurs, les lycées sont comme ça ! Partout où on ira ce sera comme ça ! - vraiment désolée mais je n'arrive pas à me retenir de ne pas frapper quelqu'un quand il m'énerve ! - le professeur de mathématiques dans notre premier lycée à Rockville parce qu'il t'avait dit que tu étais nulle en maths. Le garçon qui t'a draguée dans le deuxième à Culpeper et qui a atterri à l'hôpital. La cuisinière pour un morceau de viande en plus à la cantine dans le troisième à Manassas. Au fur et à mesure qu'elle me conte mes mésaventures, je baisse les yeux légèrement honteuse. - Le groupe de cheerleaders dans la quatrième à Hopewell parce qu'elles ne voulaient pas te prendre dans l'équipe. Avec la concierge pour un casier plus propre dans le cinquième à Richmond et là pour une b***e de meufs qui n'en vaut pas la peine ! - elles m'ont énervée ! - je suis contente qu'une part de ton humanité soit revenue mais vraiment ... ce n'est pas la bonne partie ! Dit-elle en repartant. - mon humanité n'est pas revenue ! M'écriais-je énervée. - si ! Tu es énervée ! Je lance un cri de rage. - voilà la preuve ! Me dit-elle sans se retourner. Je regarde ses boucles blondes voltiger derrière son dos au rythme de ses pas, puis j'accélère les miens pour la rattraper et me positionner à sa hauteur. Nos yeux se rencontrent et elle détourne le regard pour me montrer qu'elle est en colère contre moi. - on va où maintenant ? - chez Lucien ! - encore ... Je marmonne dans ma barbe.  Lucien, un hybride soixante pour cent rat qui nous aide à trouver de nouveaux lycées et à blanchir nos dossiers scolaires. Il nous a démasquées dès le premier lycée mais a juré de nous aider en voyant notre mal-être parmi les humains. Très intelligent, il avait trouvé son chasseur avant que celui-ci le trouve et lui avait fait dire tout ce qu'il voulait savoir avant de le tuer. Avant que nous toquions à sa porte, celle-ci s'ouvre en grand sur lui. - je savais que vous alliez arriver, j'ai eu vent de votre renvoi. Encore une fois. Petit, maigre, chétif, à première vue on pourrait penser qu'il est atteint d'une maladie infantile mais une fois qu'on le connaît, on découvre quelqu'un de doué, intelligent, qui passe inaperçu et arrive à avoir tout ce qu'il désire. Il me regarde avec ses grands yeux noirs bestiaux et sa tête de rat avant de nous laisser rentrer. - désolée, elle n'arrive pas à se retenir. Dit Elsa en me montrant d'un geste de la main. - c'est pourtant simple. Répond celui-ci d'une petite voix. - parle pour toi ! Dis-je en m'asseyant sur une chaise. - bon donnez-moi votre dossier, je vais y travailler cette nuit et demain vous partirez pour un nouveau lycée, dans une autre ville avec un nouveau studio. Je soupire. Maintenant que j'ai vu ce que c'est que le lycée, j'ai de moins en moins envie d'y aller. - as-tu une bombe de fond de teint pour le tatouage ? - prends dans le placard. Depuis mes exploits et ceux des autres hybrides tueurs dans toute l'Amérique nous sommes recherchés par nos tatouages de lierre à nos poignets donc nous les camouflons sous d'épaisses couches de fond de teint. - tiens ! Me dit Elsa d'un ton froid en me tendant la bombe de fond de teint. Je la lui arrache et m'en rajoute une bonne couche par-dessus l'autre. - T'as à manger ? - Regarde dans le frigo. Je déniche des tranches de rôti de porc et du fromage et m'assois à la table. Depuis notre fuite, je n'ai pas eu de nouvelles d'Eugène et sa b***e et me sens fière de l'avoir semé pour du bon. Enfin ... il me manque un peu, je l'avoue mais c'est mieux comme ça. Les hommes en noir non plus ne se sont pas montrés depuis, et Alessio m'a appeler une fois sur mon iPhone pour me prévenir que s'ils avaient des nouvelles d'eux il me recontacterait et que je devais en faire de même. Avant de raccrocher il m'a supplié de ne pas attirer l'attention. Plus facile à dire qu'à faire ... Mais depuis deux mois, plus rien..
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