Chapitre 2

1750 Words
Anna remarque Dylan mais ne se laisse pas perturber. Son attention revient sur moi. – Mike, ne fais pas attention à Dylan. Tu sais comment il est. – Oui, tu as sans doute raison. Ce soir, avec Max, nous allons retourner chez moi chercher des indices. Je reporte mon attention sur mon amie. – J'espère que ça t'aidera, alors. Je lui souris. – Parlons plus positivement. Tu as fait quoi ce week-end ? – Samedi, je suis partie en randonnée, en montagne. C'était horrible, la pente était super raide ! En plus, comme toujours, je me suis faite mal. Mais cette fois, je me suis prise la main dans les ronces. Après, le soir, j'ai continué la fabrication de ma maquette de maison. Et après, dimanche, je suis restée chez moi, donc je n'ai pas fait grand-chose. Et toi ? – J'ai passé le week-end chez Max. Et je ne suis pas sorti. Donc, je n'ai rien fait de spécial. – Un week-end intéressant, au final. Elle me sourit. La sonnerie retentit alors. – Oh non, je dois y aller. Bon, on se voit demain. Salut. – Salut. Je me lève du banc et me dirige vers la salle de physique chimie, mon prochain cours. Je rejoins Max devant la salle. Quelques minutes après nous nous asseyons à nos places respectives. L'après-midi passe lentement. Je songe à la fin de l'année scolaire, proche. Étant vers mi-mai, je suis déjà inscrit sur Parcoursup, le site où on inscrit tous nos vux sur les universités souhaitées, et ce qui nous permet de voir dans quelles universités nous sommes acceptés. Après mes études je souhaite devenir infirmier, alors je me suis inscrit dans des écoles d'infirmières. D'habitude, les élèves en voie scientifique souhaitent devenir médecin, ou chirurgien, mais j'ai préféré ne pas viser trop haut, car ce sont des métiers difficilement accessibles. Je sais que Max, qui fait également dans la voie scientifique, souhaite devenir pharmacien, ce qui lui convient parfaitement. Anna a quant à elle pris la voie littéraire, elle compte devenir éditrice, et Arthur est en technologique, pour devenir...il ne le sait même pas. J'ai plutôt hâte que Victor revienne. J'ai plusieurs fois essayé de le contacter, mais il ne m'a pas répondu. Comme me l'a dit Max, je ne pense pas non plus que le coupable soit Dylan. Je pense que la police l'aurait su, si cétait le cas. Après la physique chimie, j'ai enseignement scientifique, puis anglais. C'est sur cette dernière heure longue que je finis les cours. Max et moi partons précipitamment dès que la sonnerie retentit. Nous fonçons directement vers ma maison, sans un mot. Le chemin est rapide, car j'habitais près du lycée. Max et moi nous arrêtons devant ma maison. Elle est condamnée et interdite d'accès. Je tourne la tête vers la fenêtre de monsieur Clark, de là où il nous observait si souvent. Je l'aperçois, me fixant d'un regard mauvais. Je détourne le regard vers ma bâtisse, puis m'adresse à mon meilleur ami. – On y va ? Il hoche la tête, et nous nous dirigeons vers la porte d'entrée, fermée mais pas à clés. J'ouvre la porte puis entre dans le hall si familier. Les meubles sont toujours à leur place, la police doit les déménager la semaine prochaine. Contrairement à ce que je m'attendais, ils n'ont rien nettoyé et laissé tout à leur place, sauf les cadavres de mes parents. Ainsi, il reste toujours quelques traces de sang. Je ne bouge pas pendant quelques secondes encore, puis me décide enfin à me diriger vers ma chambre, à l'étage. Max décide de m'accompagner. Je gravis les escaliers blancs du hall, m'amenant à l'étage. Je remarque des tâches de sang sur la balustrade, ce qui me dégoûte. Je tente de cacher toute émotion, mais au fond de moi je suis désespéré. Une fois à l'étage, je me dirige vers ma chambre, à gauche, et en ouvre la porte en bois blanc. Rien n'a changé. Mon lit est impeccablement fait, tout est rangé. – Qu'est-ce que c'est que ça ? me demande alors Max, en désignant des parties du mur enfoncées. Je n'ai jamais invité Max chez moi, auparavant, donc il ne connaît pas toutes les marques des murs laissées par les anciens locataires de la maison. – Ah, c'était déjà là, quand on a emménagé. Et celle-là (je désigne une marque bien enfoncée), c'est moi, une fois, j'étais énervé. On n'a jamais su pourquoi il y a des traces pareilles dans les murs ! – Eh bah ! Les anciens locataires pensaient peut-être que les murs sont des pushing-ball... Max en rit presque. Il fronce les sourcils en remarquant une latte de parquet mal mise. Avant, je ne l'avais jamais remarquée. Je fronce les sourcils, moi aussi, perplexe. Je m'approche de la latte et la soulève afin de la remettre correctement. Cependant, je trouve enfoui dans le sol un sachet, contenant des comprimés blancs. – Et ça, c'est quoi ? me demande Max, presque agacé. – Je t'assure...je ne sais pas ce que c'est, ni ce que ça fait là...je marmonne. Max s'empare du sachet et l'examine curieusement. – Tu crois que quelqu'un l'a laissé là en espérant que la police les retrouve et pense que tu te droguais ? demande-t-il. – Je ne sais pas, en tout cas, ce n'est pas à moi. Des fois, ce sont des médicaments, ou du poison, ou bien c'est...je ne sais pas trop. – On va enquêter dessus, alors. Mon meilleur ami garde le sachet et nous poursuivons notre inspection de la maison. Nous ne trouvons rien d'autre dans ma chambre et retournons au rez de chaussée, dans la cuisine, là où mes parents sont morts. La pièce est en sang et me donne la nausée. Les fenêtres donnant vue sur le voisin flippant sont couvertes de sang. Je stoppe net dans mon inspection de la pièce lorsque je vois un panier de viennoiseries de mes voisins déposées sur le plan de travail, couvert de sang, et leur couteau de boulanger déposé juste à côté. Comment la police a pu passer à côté de cet indice flagrant ? – Alors là, ça craint, murmure Max à côté de moi. Je fixe, désespéré, le couteau de mes voisins, immaculé de sang. Les larmes me montent aux yeux. Je suis perdu, je ne comprends pas. Alors ce seraient mes voisins, qui ont tué mes parents ? Ce n'est pas logique, la police a inspecté toute la maison, ils ont affirmé que c'est ce fichu meurtrier, Sarang, alors qu'il y a ça, posé sur le plan de travail, qui me porte à confusion. La police est-elle corrompue, ou bien peut-être que ce truc ne veut rien dire, tout simplement ? Je me sens devenir fou, je ne sais pas quoi en penser. Sinon que la police a pensé que ce couteau appartient à ma maison ? Je fronce les sourcils, gagné par la colère. – Comment c'est possible ?! Il y a tellement d'indices et la police est passée à côté de tout ça ?! Je vais aller retrouver Monsieur James ! je m'exclame. – Hé, calme-toi ! Peut-être que le meurtrier a amené ça après que la police ait fouillé la maison, ou je ne sais pas trop... – Je veux voir Monsieur James. Max soupire. Je regarde à travers la fenêtre ensanglantée pour apercevoir mon voisin me fixer depuis sa fenêtre. – Attends...Monsieur Clark a la vue sur la cuisine...Il a vu le meurtre ! je m'écrie. Mon meilleur ami suit mon regard et aperçoit Monsieur Clark depuis sa fenêtre. – Tu as raison ! Sauf si c'est lui le meurtrier. – Max, et si il n'y a pas qu'un seul meurtrier, mais que c'est un complot ? – Tu veux dire entre tes voisins et l'inspecteur ? – Ouais ! Ou bien juste entre mes voisins ! Max reporte son attention sur moi. – Ce serait bizarre...Enfin, pourquoi vouloir tuer tes parents, comme ça ? – Je ne sais pas, mais ça reste possible, non ? – Après tout, rien n'est impossible, mais je le sens mal, cette histoire. Je finis d'inspecter la cuisine mais n'y trouve rien de flagrant. Max et moi finissons par fouiller le salon où un vase est fracassé sur le sol, mais il n'y a pas de trace de sang. Nous n'y trouvons rien et finissons par repartir. Dès que nous fermons la porte, nous sursautons en entendant la voix de Monsieur James : – Tiens, qu'est-ce que vous faites ici, vous ? – Monsieur James ! Je pourrais vous retourner la question ! je rétorque. – L'accès est interdit, même si tu habitais ici ! Je vous rappelle que j'habite à quelques rues d'ici et il se trouve que cette porte ouverte a attiré mon attention. – C'est vrai...Mais Monsieur, comment se fait-il que le couteau de mes voisins soit posé sur le plan de travail de la cuisine et que Monsieur Clark a une vue sur le lieu du crime même ! Et vous affirmez que le meurtrier est Sarang ! – Écoute gamin, jai du boulot, moi, des meurtres, il y en a tous les jours. Si tu n'es pas content et que tu veux jouer les détectives je te conseille de t'arrêter parce que ça ne te mènera à rien. Je suis inspecteur depuis quinze ans alors je pense avoir plus d'expérience que toi. Sarang traîne dans le quartier ces derniers temps alors ça ne peut être que lui, tes voisins ne sont que de simples innocents ! Maintenant, si tu veux bien, rentre chez ton copain et ne te mêle plus de cette histoire. Il n'ajoute rien et séloigne, nous laissant, Max et moi, plantés devant la porte. – Je le déteste ! je m'énerve une fois qu'il a disparu au coin de la rue. – Mike, il n'empêche qu'il a raison, d'un côté. On devrait arrêter. – Je n'y crois pas, toi aussi tu t'y mets ?! Max, il y a un truc qui cloche ! Je le sens ! Et on est les seuls à pouvoir résoudre tout ça ! – Oui, mais on n'y connaît rien ! On accuse juste tes voisins alors qu'ils n'ont peut-être rien fait ! C'est peut-être bien Sarang ! – Au moins en creusant, on pourra en être sûr ! – Trouve quelqu'un d'autre que moi, alors. Je suis désolé mais je ne veux pas prendre de risque. Je le regarde s'éloigner, partagé entre le désespoir et la colère.
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