XIXCependant la nature est inexorable. Elle a son œuvre à combiner, elle aussi, et toute créature vivante lui est soumise. Le pressentiment de l’amour traversait donc de temps en temps mon esprit. Mademoiselle Ritz, qui devenait de plus en plus belle, semblait placée là tout exprès pour le réaliser. Eh bien, non. D’abord, elle avait trois ans de plus que moi, différence énorme à nos âges ; ensuite son père ne songeait guère à me la donner, malgré toute sa bienveillance pour moi ; enfin elle ne m’inspirait rien qu’une grande amitié, et le plaisir que j’éprouvais à rester auprès d’elle était celui que j’eusse éprouvé auprès de ma sœur. Je ne puis pas même me vanter d’avoir respecté en elle l’hospitalité que je recevais. Je n’avais à lutter contre aucun autre sentiment. Du reste, sa perpétue

