Chapitre 30 – Le hurlement de la Bête fendit l’univers comme un cristal qu’on brise d’un coup sec. La trame du monde se disloqua, et la chair même du royaume se mit à saigner d’obscurité. Son corps, fait de nuit et de haine, se convulsait dans un tumulte insensé, cherchant en vain ce qu’elle avait convoité depuis des ères : le fruit sacré. Un fragment lui aurait suffi, mais Atlas avait tout englouti. Jusqu’à la dernière étincelle. Au centre de la tempête, il demeurait debout. Son être rayonnait d’une clarté meurtrière, un soleil vivant qui consumait sa propre chair. Chaque souffle lui arrachait un cri silencieux, chaque pulsation incendiait ses veines, et pourtant, il ne reculait pas. Devant lui, l’entité des ténèbres ouvrait ses myriades d’yeux — des gouffres qui dévoraient la lumière

