Comblé

1164 Words
Camille! L’appelais-je calmement sans la quitter une seconde des yeux. -Arthur. Répond-t-elle sur le même ton. -Tu veux bien me tenir compagnie plus souvent?! Elle laisse un petit rire lui échapper avant de répondre: -J’aimerais bien mais l’article 473 de mon contrat de travail en tant que manager m’interdit d’entreprendre une quelconque relation avec un écrivain. -Nous ne travaillons pas encore ensemble. -Votre nom est déjà inscrit dans notre base de données. -Alors pour nous deux, ce sera une exception. Elle arque un sourcil amusée. Notre petite discussion m’amuse moi aussi. -Je suis sérieux. Ai-je repris sur un ton plus ferme. -Concernant quoi?! Le fait que tu me veux comme compagnie ou le fait que tu veuille que pour nous deux, ce soit une exception?! -Les deux, je dirai. Un sourire s’esquisse sur ses lèvres. -Que dirais-tu donc de passer me chercher demain en journée. On pourrait se faire une petite balade?! Propose-t-elle. Je laisse un petit moment de silence s’installer. -Alors? Recommence-t-elle. -Je n’ai bien évidemment pas besoin de répondre. Trois heures du soir, ça vous va?! -Bien. Euh..il se fait un peu tard alors.. -Oh oui! Tu voudrais s’il te plaît m’attendre dans la voiture pendant que je paie l’addition. Disais-je en lui tendant les clés qu’elle saisit. -D’accord. Camille se lève et récupère son sac avant de se diriger vers la sortie du café restau. Quant à moi, je fais signe de la main à la serveuse afin d’avoir notre addition. Cinq minutes après, celle-ci revient avec en main une petite boite en marbre que je récupère avant d’en extraire le bout de papier. En plus de faire de la bonne nourriture, ils proposent des prix très abordables. Je m’empresse de hisser dans la boîte de quoi payer. -C’est bon. Vous pouvez gardez la monnaie. Lançais-je avant de me lever. -Merci à vous Monsieur et à bientôt. Je lui souris simplement avant de me diriger vers la porte. Une fois à l’extérieur du café restau, j’aperçois Camille adossée contre la voiture m’attendant. -Ce n’est pas prudent de rester toute seule là. Tu aurais pu entrer dans la voiture. -Ça va. Je vais bien. Me rassure-t-elle. Je lui ouvre la portière et la seconde suivante, elle trouve place sur le siège passager après m’avoir dit un merci. Je referme la portière avant de contourner la voiture à l’intérieur de laquelle je me hisse à mon tour. J’insère les clés, mets le contact puis je démarre la voiture. Une heure de temps plus tard. -Humm..j’ai été ravie de passer cette soirée en ta compagnie. -Merci à toi Arthur. Passe une agréable nuit. Me souhaite-t-elle en me faisant la bise. Et hummm!!! J’avais jamais été aussi proche d’elle. Son parfum. Un mélange de vanille et de fraise. p****n!! C’est fou comme cette femme m’enivre. J’aimerais rester dans cette position toute la nuit à imprégner mes narines de cette odeur. Malheureusement, ça ne sera pas possible. Pas ce soir en tout cas. -Merci Camille. Bonne nuit et tu passeras le bonsoir à ta fille. -Bien. Je lui dirai. Après ces mots, elle me tourne dos et se dirige vers son appartement dans lequel elle pénètre sans plus tarder. Me laissant debout seul, dans cette nuit noire, comme un imbécile. Sans m’en rendre compte, un large sourire habille mes lèvres. On dirait un p****n d’ado qui vient d’avoir son premier rendez vous. Je tourne les talons et me dirige en joie vers ma voiture. Je n’avais jamais ressenti ça depuis des mois. J’ai rencontré plusieurs femmes avant mais là, c’est différent. Et j’espère que c’est réciproque. J’espère bien. Au moment où je démarre ma voiture, j’entends la sonnerie de mon téléphone retentir. J’y jette un coup d’œil. C’est écrit sur l’écran: MAMAN. J’ai déjà une idée du pourquoi elle m’appelle. Alors je ne décroche pas et me contente de démarrer la voiture qui décuple en vitesse. Le lendemain. 12 heures 21 minutes. Quartier St Georges Central. 01heure 34 minutes. Je me gare devant la maison de mes parents à Saint Georges Central. Cette maison où j’ai grandis. Là où j’ai passé les meilleurs moments de mon enfance. Sans perdre plus de temps, j’éteins le moteur puis je sors de la voiture. Une brise chaude me caresse immédiatement le visage. Aujourd’hui, j’ai décidé de venir voir mes enfants parce que j’ai bonne mine. Je pourrai enfin leur sourire quand je les verrai. Je sais, vous direz que je suis un mauvais père mais chacun a sa façon de traduire les choses. J’évitais tout simplement qu’ils soient victimes de ma mauvaise humeur. Peu importe. L’important, c’est que je suis là. J’inspire une bonne bouffée d’air avant de laisser mes jambes me guider jusqu’à la porte sur laquelle je donne trois coups. La seconde suivante j’entends la voix de ma mère retentir. -Qui est-ce?! Hurle-t-elle de l’autre côté de la porte. -C’est moi maman. Répondis-je un peu trop faiblement. -Qui?! -Maman, c’est moi Arth-. Je ne finis pas ma phrase car la porte s’ouvre au même moment sur: -Arthur! Lance simplement ma mère. -Bonsoir maman. Lui souriais-je. -Bonsoir Arthur. Me répond-t-elle de façon désinvolte. Je ne lui en voudrai pas pour son attitude car c’est est justifiée. -Tu comptes rester au seuil de la porte?! Lance-t-elle en me tournant le dos. -Non..répondis-je en pénétrant dans la salle de séjour. -CARL! ARON! Hurle ma mère en se dirigeant vers la cuisine et moi je prends place sur le canapé. -Oui mami! Répondent mes fils à l’unisson. J’entends leurs pas s’écraser drôlement sur le parquet des escaliers. Leurs rires d’enfants emplissent la pièce. Ma mère revient avec une bouteille d’eau et un verre qu’elle pose sur la table. -Papa!! S’écria Aron le plus jeune en se jetant dans mes bras. Je me redresse et l’emporte avec moi dans mes bras. -Ça va mon fils?! -Ouiii!! Et toi papa?! -Je vais bien Aron.. -Tu ne viens pas saluer ton père Carl?! S’insurge ma mère. Je pivote la tête dans la direction de mon fils. Il est en colère contre moi. Il en a tout les droits. Je me dirige vers lui, son petit frère accrochée à mon bras, puis je me m’abaisse à son niveau. -Bonsoir Carl, commençais-je même s’il ne m’accorde même pas un regard: tu as tous les droits d’être fâché contre moi. Mais j’avais mes raisons. Quand tu seras plus grand, je t’expliquerai mieux les choses. Mais d’abord je veux que tu me regardes et que tu me oublies tout ça. Quelques secondes se sont écoulées avant que Carl ne daigne lever les yeux vers moi. -C’est bon?! On fait la paix?! Il hoche positivement de la tête. -Viens dans mes bras. Sans tarder, mon fils se jette dans mes bras le sourire aux lèvres. Puis nous partons tous dans un fou rire. ******* Carl est à ma gauche et Aron, à ma droite. Je suis comblé. Si je savais qu’être entouré de mes enfants me feraient oublier toute ma peine alors je n’aurais pas attendu tout ce temps.
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