Il avait dit ça d'un coups. Je ne m'y attendais tellement pas. Mon coeur rata plusieurs battements avant d'accélérer comme jamais. J'avais perdu mes mots en deux secondes.
J'avais déjà eu un petit copain dans ma vie mais ça avait très vite fini. Nous n'étions pas vraiment amoureux.
Pour moi l'amour était quelque chose de magique et de rare. J'avais peur parce que je n'avais jamais autant aile quelqu'un comme Lorenzo alors que je ne le connaissais que depuis un jour. Et le fait qu'il m'aime aussi me procura une drôle de chaleur dans me ventre. J'étais peut-être pitoyable mais j'avais horriblement besoin d'amour. Le paradoxe est que j'étais le genre de personne à repousser les autres justement parce que j'avais peur de cet amour.
Soudain Enzo baissa les yeux vers mes lèvres et mordit les siennes sans s'en rendre compte. Il avança vers moi doucement comme pour voir ma réaction. Je ne bougeais pas. Il colla nos fronts et je sentais son souffle s'écraser sur mes lèvres qui s'entrouvèrent. Lorenzo frola ma bouche mais attendit comme s'il voulait mon autorisation. Je souris.
"Tu peux."
Il sourit à son tour et scella nos lèvres dans un tendre b****r. Les picotements s'emparèrent de tout mon corps, des papillons apparurent dans mon ventre et la température augmenta d'un coup. Notre b****r se fit de plus en plus pressant et je tirais Lorenzo par son t-shirt.
Des applaudissements nous sortirent de ce moment magique. Nous nous séparâmes hors d'haleine et regardâmes dans la direction du bruit. Emma nous regardait aux anges. Elle était adorable. Elle avait capté l'attention des gars qui sifflèrent. Tom lui resta de marbre.
Je commençais à rougir gênée. Lorenzo passa son bras autour de mes épaules plus que fière et sourit à notre publique de toutes ses dents.
A ce que je vis Camille avait vite tourné la page parce qu'elle était en train d'embrasser un gars un peu plus loin.
Le reste de la fête je n'ai pas quitté les bras de Lorenzo. Nous dansions, discutions et nous embrassions. C'était la plus belle soirée de ma vie. Je fus très triste quand ils annoncèrent le dernier slow.
Les animateurs commencèrent à ranger le matériel. Maxime s'exclama:
"Il n'est que minuit! On va quand même pas rentrer si tôt. Venez on reste dehors comme hier.
-Oh oui!approuva Emma."
Maxime lui sourit. Tom fut de nouveau envoyé chercher des bières.
Nous nous posâmes dans l'herbe. Lorenzo s'assit à côté de moi et je me collais à lui par réflexe. Je m'étais vite habituée à sa chaleur corporelle et je comptais en profiter. Il sourit satisfait et passa un bras derrière mon dos.
Nous avions passé une heure à rigoler quand Lorenzo se leva et m'entraîna avec lui en même temps. Il me prit la main et se mit en route. Les autres crièrent après nous alors que nous nous éloignions mais nous ne nous retournâmes pas. Je suivais Enzo en silence.
"Désolé je voulais qu'on soit seuls."
Il ralenti le pas et nous nous promenâmes en discutant. Nous ne faisions rien d'incroyable mais c'était un moment fantastique. Je n'avais jamais ressentit ça pour quelqu'un. Nous parlions de tout et de rien. Les mots quittaient ma bouche sans problème. Je lui avais même avoué que mes parents étaient morts et que je n'avais pas vu mon frère depuis. Cependant je ne décrivais pas comment était ma vie avec Robert...
"Moi aussi je suis orphelin. Maxime et les autres aussi.
-Vraiment?
-Ouais. On est dans le même orphelinat. Nous ne nous sommes pas quittés depuis qu'on se connaît. C'est C'est à dire depuis nos quatre ans. Nous avons pu nous payer ces vacances parce qu'on travail depuis maintenant trois ans dans un garage.
-Trop bien..."
J'étais admirative de leur vies. Ils avaient fondé une famille en quelque sorte. Je n'aurais pas devine qu'ils étaient orphelins. Ils avaient l'air tellement heureux... Comme si rien ne leur manquait. C'était le cas après tout. Ils avaient remplacé leurs familles perdues. J'aurais aimé me retrouver dans leur orphelinat...
"Tu n'as jamais connu tes parents?demandais-je doucement.
-Non. On m'a retrouvé sur un bateau. Mes parents étaient sûrement des espagnols qui n'avaient pas assez d'argent pour m'élever.
-Tu ne leur en veux pas?
-A quoi bon? Ils ont fait ce qu'ils pensaient bon pour moi et je leur en suis reconnaissant."
Il n'y avait aucune once de tristesse dans sa voix. Que de la fierté. Je le pris dans mes bras et une larme coula sans que je puisse la retenir. Lorenzo rit dans mes cheveux et m'enlaça tendrement.
"J'ai tout ce dont j'ai besoin...dit-il."
Nous nous remîmes à marcher et notre conversation dériva sur des thèmes plus communs comme nos films préférés etc. Nous parlâmes des heures. Je m'entendais vraiment bien avec lui. J'avais peur que la magie disparaîtrait une fois qu'il m'aurait embrassée pour la première fois mais non. Je me sentais toute légère grâce à ça. Je me disais que je devais arrêter de m'emballer que ça n'allait durer qu'une semaine mais j'en avais marre de me mettre des barrières. Je voulais profiter. J'allais bien voir où ça mènerait assez vite.
Il était trois heures quand je commençais à me frotter les yeux. Lorenzo me proposa de me raccompagner chez moi. Il me raccompagna devant la porte du bungalow de Margot et m'embrassa pour me dire bonne nuit.
"Tu ne veux pas dormir dans mon bungalow?demanda-t-il avec un sourire pervers.
-Non merci."
Il afficha une mine boudeuse. On aurait dit un enfant. Je lui souris. Il m'embrassa une dernière fois avant de commencer à partir. Je restais là à le regarder. Quelques pas plus loin il se retourna.
"Violette?
-Oui?
-Du coup on sort ensemble?"
Je décidais de le taquiner.
"Je sais pas..."
Il fronça les sourcils avant de se replanter devant moi.
"Comment ça tu ne sais pas?"
Je lui souris malicieusement. J'allais rentrer dans le bungalow mais Lorenzo me colla contre la porte. Je me retournais pour lui faire face. Il arborait un demi sourire à la fois agacé et amusé.
"T'as cru que t'allais t'échapper comme ça?me demanda-t-il."
Je lui souris avant de l'embrasser.
"Bien sûr qu'on sort ensemble..."
Il sourit victorieux et m'embrassa chastement avant de tourner les talons pour de bon.
"Bonne nuit princesse!me lança-t-il par dessus son épaule.
-Bonne nuit!"
Je restais quelques secondes à le regarder partir un sourire niais sur les lèvres. J'entrais dans le bungalow quand il disparut de mon champ de vision. Margot ronflant sur le canapé. Elle n'avait pas réussi à rester debout jusqu'à ce que je rentre visiblement. Je la recouvrais d'une couverture et lui embrassais le front. Quand elle allait savoir...
De retour dans ma chambre je consultais mon téléphone. Emma m'avait envoyé une tonne de messages:
Emma: Vous êtes partis où?
Emma: T'es sérieuse de m'abandonner comme ça?
Emma: Non je rigole je suis trop contente pour toi!
Emma: Vous êtes tellement mignons ensemble... Vous faites quoi?
Emma: Désolée je te harcèle mais je veux tout savoir
Emma: Violette... Pourquoi tu réponds pas?
Emma: Woah vous êtes partis définitivement ou quoi?
Emma: Bon avec les gars on a décidé de rentrer. Maxime ma raccompagnée. Il a envoyé un message pour prévenir Lorenzo qu'on rentre mais aucun de vous deux ne réponds.
Emma: J'espère que vous ne faites pas des choses pas catholiques
Emma: Bonne nuit ma Vivi t'as intérêt à me faire un compte rendu détaillé demain
Je souriais amusée par les messages de mon amie. Je lui répondais:
Moi: Désolée de ne te répondre que maintenant je n'avais pas vu tes messages... Cette soirée était magique. Non on n'a rien fait de ce que tu pense on a juste parlé et c'était super je te raconterai tout demain. Bonne nuit ma petite Emma
Alors que j'allais me coucher je recevais un message de mon petit ami.
Enzo: Fais de beaux rêves. On se retrouve à la piscine demain matin?
Moi: Dors bien. Oui à demain.
J'hésitais à lui envoyer un coeur mais je finis par éteindre mon téléphone et très vite je me retrouvais dans les bras de Morphée.
****
Le lendemain Margot me réveilla en sursaut.
"Alors? Raconte! Tu es rentrée très tard hier j'ai pas réussis à t'attendre..."
Elle s'assit sur mon lit des étoiles pleins les yeux. Je me donnais des gifles intérieurs pour reprendre mes esprits. J'avais encore la vue brouillée à cause du sommeil. Je les frottais avant de me redresser avec peine.
"Désolée de t'avoir réveillée comme ça mais je ne peux pas attendre...s'excusa Margot. Et puis tu n'as qu'à pas rentrer si tard."
Je lui souris. Elle essayais d'être crédible en me réprimandant mais elle était bien très excitée pour ça.
"C'était super hier... Un des plus beaux jours de ma vie..."
Margot souriait de toutes ses dents pendue à mes lèvres.
"Je sors avec Lorenzo."
Margot se leva d'un bond surprise et heureuse par ma révélation.
"Nooooon! J'en étais sûr!"
Elle me tira les joues avant de sautiller comme une ado surexcitée. Une fois qu'elle se fut calmée, nous nous insimtallâmes dans le salon pour prendre le petit déjeuner et je lui racontais la journée d'hier en détails. Je venais d'enfiler mon maillot de bain quand Robert débarqua dans le bungalow. J'entendais Margot crier avant que ma porte ne s'ouvre avec fracas:
"Mais qu'est-ce qui te prend? Calme toi!"
Robert était visiblement très énervé. Il m'attrapa par l'oreille et commença à me tirer dehors malgré les protestations de Margot. Cette dernière a court d'idées frappa son frère sur le crâne. Robert la repoussa violemment en arrière et elle se cogna contre la table.
"Margot!"
J'avais eu horriblement peur pour elle. J'étais tellement sous le choc que je me laissais traîner par l'oreille jusqu'au bungalow de Robert. Toute sa famille était présente dans leur petit salon. Ils venaient à peine de se réveiller. Alex regardait la télé et Kevin regardait la scène en riant.
Robert me poussa et je m'étallais de tout mon long. Kevin rit encore plus. J'entendis même Camille et Alexandre émettre un son amusé.
"Tu nous as mentis!hurla Robert. Comment as tu pu après tout ce qu'on a fait pour toi?!"
Mes tympans allaient exploser. Robert s'était placé au dessus de moi et hurlait de toutes ses forces directement dans mon oreille droite. Je commençais à l'entendre siffler. Je ne comprenais pas ce qu'il me reprochait avec le temps j'avais pris l'habitude et j'avais développé la technique de la morte. Sauf que cette fois je voulais savoir.
"Mais qu'est-ce que j'ai fait?
-Tu ose demander?hurlait toujours Robert.
-Tu as dit à Camille que tu allais chez une amie! Et que nous apprend Alex ce matin? Qu'il t'a vue à une soirée hier! Habillée comme une p**e!"
Robert me tirait par les cheveux. Mon crâne me brûlait et une larme de douleur m'échappa. Je n'avais pas mentit j'avais juste omis une partie de la vérité. Et puis la robe n'était pas vulgaire du tout.
"Qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense?
-Pardon!
-Ouais c'est ça!"
Robert finit par me lâcher et je retombais à terre sans force. La douleur se calma petit à petit et je reniflais honteuse. Pas honteuse de ce que j'avais fait. Mais de ce que j'endurais. Je me levais pour partir quand Robert m'interpella:
"Tu vas où comme ça?
-A la piscine...
-Avec tant de couches?se moqua Kevin.
-Ça n'avait pas semblé te gêner qu'on voit ton corps hier...fit remarquer Alexandre.
-Ils ont raison!"
Robert s'avança vers moi menaçant. Il m'arracha les vêtements de bain que j'avais mis en plus pour cacher mon corps. Je me retrouvais dans mon petit maillot de bain. C'était trop court...
"Allez disparais!"
Je ne me fis pas prier. Je courais aussi loin que possible du bungalow maudits.