IV - Trois-Pattes

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IV Trois-Pattes À supposer que M. Mathieu, surnommé Trois-Pattes, fût de ces pauvres qui ont cinquante mille écus dans leur paillasse, il ne poussait pas, du moins, l’économie jusqu’à ses dernières limites. Sa veste de velours à boutons de métal était presque neuve et laissait voir de bon linge, assez blanc. En revanche, il avait une crinière d’un brun fauve, touffue et mal peignée, qui eût fait la gloire d’un rapin, et sa barbe se hérissait comme un paquet de broussailles. Au milieu de ce double fouillis, sa figure, douée d’une étrange gravité, surprenait le regard. Dès qu’on faisait abstraction de l’infirmité lamentable qui le coupait en deux et parquait la vie dans son buste, Trois-Pattes n’avait rien, au demeurant, qui pût inspirer le dégoût, ni même la pitié. Un perruquier eût fait

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