Une crainte ? Quelle crainte ? Ah ! c’est de Laurence, c’est d’elle-même, c’est de son passé, de son avenir, c’est de tout, que Claire avait peur. Un nouveau changement s’était fait dans ses manières, que le pauvre Élie, en proie aux imaginations désordonnées de l’amour sans certitudes, attribuait injustement, aujourd’hui à une fatigue du cœur, le lendemain aux ordres de Gérard, un troisième jour à une passion combattue. Quand le malheureux jeune homme se présentait maintenant au silencieux hôtel de la rue de Balzac, il portait sur son visage ces stigmates des luttes intérieures, si cruellement visibles aux regards de la femme tendre et qui reconnaît son œuvre. D’entrevue en entrevue, ces deux êtres sentaient davantage qu’une explication était nécessaire entre eux, et cependant l’un et l’a


